L’année 2016 a été jalonnée de grands succès pour le sport sénégalais, notamment avec le football qui a brillé sur la scène internationale ainsi que le handball. Cependant, on note des contreperformances aux JO et en athlétisme...

 

FOOTBALL

Le Sénégal au sommet de l’Afrique

Le football sénégalais a connu un mieux sur la scène continentale et internationale. L’équipe nationale A du Sénégal a fait un parcours presque parfaite en 2016. La formation du coach Aliou Cissé a survolé les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (Can), Gabon 2016. Les Lions ont décroché leur ticket pour cette 31^e édition en terminant leader du groupe K (18 pts), avec 6 victoires en autant de matches devant le Burundi, la Namibie et le Niger. Cette belle performance leur a valu le prix d’excellence, décerné par la Caf.

Aux éliminatoires de la Coupe du monde 2018 en Russie, la Tanière a bien commencé contre le Cap-Vert (2-0 ; 1^ère j.) avant de chuter (2-1 ; 2^e j.) en Afrique du Sud en novembre dernier.

Fort de ces progrès, le Sénégal occupe la tête du classement Fifa sur le plan continent africain. C’est une première historique.

Le football de petite catégorie a connu une embellie en cette année 2016 finissante. L’équipe nationale junior a décroché son ticket qualificatif à la Can 2017. Les Lionceaux ont éliminé la Tunisie (1-2 à l’aller et 2-0 au retour) au 2^e tour des éliminatoires de la 20^e édition de la Can avant de valider leur ticket pour Zambie 2017 au 3^e et dernier tour en sortant le Ghana. Les protégés du coach Joseph Koto s’étaient imposés à l’aller à Dakar (3-1) mais ils ont concédé une défaite (1-0) au Ghana, au retour.

Les juniors sénégalais ont poursuivi les bonnes performances en décrochant tout d’abord le tournoi de Doha, devant le Qatar, l’Uruguay et la Corée du Sud. Ensuite, ils ont remporté avec brio le tournoi de football de l’Uemoa organisé au Togo, du 26 novembre au 3 décembre passé.

Malheureusement, les cadets n’ont pas eu la même réussite que leurs aînés. Les U17, qui ont passé le 2^e tour des éliminatoires de la Can face à la Tunisie (3-2, aller et retour), n’ont pu surpasser l’obstacle guinéen pour Madagascar 2017. Les protégés de l’entraîneur Aly Male ont été battus à Dakar (0-1) avant de décrocher le nul (1-1) à Conakry.

Sur le plan local, l’Us Gorée, promue, a remporté le titre de champion du Sénégal de Ligue 1 alors que Teungueth FC devenait champion de Ligue 2 et validait sa montée dans l’élite du foot sénégalais en compagnie de Génération Foot. Niary Tally a remporté la Coupe du Sénégal et Diambars a soulevé la Coupe de la Ligue, pour la première fois de leur histoire.

Sur la plage, le Sénégal a aussi brillé. Son équipe nationale de beach soccer, entraînée par Ngalla Sylla, a triomphé à la Can au Nigeria, du 13 au 18 décembre dernier. C’est le 4^e titre continental du Sénégal. 

BASKET

Année blanche

Le basket sénégalais n’a pas connu le même succès qu’en 2015. Cette année, l’équipe nationale masculine a échoué à la course pour les JO de RIO. Les Lions ont été éliminés lors du Tournoi de qualification olympique (TQO) à Manille (du 4 au 10 juillet 2016). Avec 2 points, ils ont terminé à la dernière place de leur poule derrière le Canada (4 pts) et la Turquie (3 pts). Malgré leur non-qualification, Malèye Ndoye et ses camarades n’ont pas été ridicules. Ils ont perdu sur un écart de 3 points contre les Canadiens (58-55) et 6 points (62-68) face aux Turques.

Les Lionnes ont fait pour leur part une participation honorable. Logées dans la poule B en compagnie des Etats-Unis, de l’Espagne, du Canada, de la Serbie et de la Chine, les protégées de Moustapha Guèye ont terminé à la dernière place, avec 5 points. Aya Traoré et compagnie ont réussi la prouesse de dépasser la barre des 50 points, une première pour une sélection sénégalaise en 2 participations aux JO. Leur meilleur score est de 88-95 contre la Serbie.

Sur le plan national, le Dakar Université Club (Duc) a décroché le titre de  champion du Sénégal 2016 en dames alors que le Saint-Louis Basket club (SLBC) s’est adjugé la Coupe du Sénégal dans la même catégorie. Chez les messieurs, l’As Douanes a gagné la finale des play-offs, après avoir dominé SLBC (70-59). La Coupe du Sénégal, chez les garçons, est remportée par Louga BC, pour la première fois de son histoire.

LUTTE

Saison mitigée

La saison 2015-2016 de lutte a été pauvre en grandes affiches. Cela se comprend surtout par la passivité ou le retrait de certains grands promoteurs de la lutte sénégalaise. Les gros annonceurs, qui casquaient fort pour l’organisation de ces duels, ont lâché. Sous le prétexte de la ‘’violence’’ qui y sévit. Cependant, on a eu droit à des combats comme Modou Lô / Gris Bordeaux, qui a enregistré la victoire du premier nommé. Mais aussi Lac de Guiers 2 qui a infligé à Yékini sa 2^e défaite.

Le chroniqueur de lutte de la 2Stv, Bécaye Mbaye, juge ‘’positif’’ le bilan de cette saison. Interrogé par nos confrères du site Senego, il note qu’il y a eu beaucoup de révélations chez les jeunes pousses.

L’un des événements majeurs reste la retraite de l’ancien roi des arènes, Yékini, pour des raisons médicales.  Son retrait va laisser un grand vide dans l’arène, même s’il n’a pas surpris. La tête de file de l’écurie Ndakaaru a fait 24 ans de carrière dans la lutte avec frappe, livré 22 combats pour 19 victoires, un nul et deux défaites. ‘’Le moment était venu d’arrêter ma carrière. C’est un jour spécial pour moi parce que commencer une carrière, c’est aussi penser à la retraite’’, avait déclaré Yakhya Diop annonçant son retrait.

Pour d’autre, 2016 a été une année sabbatique. C’est notamment le cas de l’actuel roi des arènes, Bombardier. Depuis sa victoire sur Modou Lô en 2015, Serigne Dia n’a pas livré de combat, même si les adversaires n’ont pas manqué. Car son combat contre Rocky Balboa, un lutteur sénégalais basé en Suisse, avait été même ficelé par le promoteur Mansour Aw. Mais le CNG avait refusé d’homologuer ce duel, jugeant ne pas connaître Balboa, qui devait d’abord faire ses preuves avant de prétendre lutter contre les ténors.

La saison de lutte écoulée a vu Modou Lo consacré meilleur lutteur par l’Association nationale de la presse sportive (ANPS). Ce choix a fait polémique. C’est sur un point de différence au vote que le chef de file de l’écurie Rock Energie est passé devant le pensionnaire de l’équipe nationale, Reug Reug. Mais beaucoup d’observateurs ont estimé que le principal challenger de Modou Lo a été plus compétitif au cours de la saison passée. Du côté de l’ANPS, ce fait n’a pas été rejeté. Tout en analysant que la compétitivité de Reug Reug était plus lisible en lutte sans frappe.

A l’international, les lutteurs sénégalais ont livré une copie en demi-teinte. L’équipe nationale du Sénégal a remporté le 10^e Tournoi de lutte traditionnelle africaine de la Cedeao (Tolac), en mai dernier au Niger. Son neuvième titre dans ce tournoi de lutte traditionnelle.

En revanche, la lutte sénégalaise n’a pas été à la hauteur aux Jeux olympiques de Rio. Comme à Londres (2012), deux lutteurs ont combattu pour le Sénégal. Isabelle Sambou (-53 kg), finaliste malheureuse pour le bronze en 2012, a été sortie cette fois en demi-finale. Pourtant, les fédéraux fondaient beaucoup d’espoir sur la championne d’Afrique (9 fois).  Pour son compère et invité de la compétition Adama Diatta (-57 kg), il n’a pas fait mieux que Malal Ndiaye en 2012, éliminé en 1/8e de finale.

ATHLETISME

Une course à deux vitesses

Comme c’est le cas ces derniers temps, l’athlétisme sénégalais n’a pas connu de grands succès. Les performances des athlètes aux grands rendez-vous internationaux ne sont pas fameuses. Ainsi, aux derniers championnats d’Afrique de juin à Durban, en Afrique du Sud, le Sénégal avait déplacé 14 athlètes. A la fin, seulement 2 médailles ont été récoltées classant le pays à la 12^e place. C’est Amy Sène, au lancer du marteau féminin, qui a trôné sur le continent (68,35 m) en décrochant l’or. Le spécialiste du 400 m haies, Amadou Ndiaye, a obtenu l’argent en 49 s 41.

Aux Jeux olympiques au Brésil, à défaut d'avoir réalisé les minimas de qualification, Amy Sène et Amadou Ndiaye ont bénéficié d'une invitation. Mais la championne d'Afrique du marteau et le vice-champion d’Afrique du 400m haies n’ont pas dépassé le premier tour.

Les athlètes sénégalais n’ont pas non plus impressionné devant leur public. Lors du meeting international de Dakar, la meilleure position occupée par un Sénégalais est la 3^e place. Ce sont Mamadou Guèye, au saut en longueur avec un bond de 7m78, et Amadou Ndiaye, au 400m haies en 50s 42.

HANDBALL

Du rêve au cauchemar

L’année 2016 sera gravée à jamais dans les mémoires de la famille du handball en particulier, et des Sénégalais en général. L’équipe nationale féminine de hand a fait un parcours très remarquable à la dernière Coupe d’Afrique des nations, en Angola, du 28 novembre au 7 décembre derniers. Les Lionnes se sont hissées en finale de ce tournoi en éliminant en demi-finale la tenante du titre, la Tunisie. Cette place de finaliste leur permettait de décrocher un ticket historique au prochain mondial en Allemagne. Mais la joie du rêve réalisé s’est transformée en cauchemar. La Confédération africaine de handball (CAHB) ayant décidé, suite à une réclamation des Tunisiens, de disqualifier la joueuse Doungou Camara et l’équipe du Sénégal de la finale contre l’Angola.

RUGBY

Les Lions dans la cour des grands

Le rugby sénégalais a écrit cette année la plus belle page de son histoire. Les Lions de la balle ovale ont remporté en novembre dernier, à Monastir (Tunisie), la Coupe d’Afrique 1B (division 2). Ils avaient battu le pays organisateur (14-15) lors de la finale. Ce titre permet au Sénégal de rejoindre l’élite du rugby africain (le groupe 1A). L’équipe du Sénégal du rugby à XV prendra part en juin 2017 au tournoi du top 6 continental (division 1) en compagnie de la Namibie, du Zimbabwe, de l’Ouganda, du Kenya et de la Tunisie.

Grâce à ses performances en Tunisie, le Sénégal a connu une nette progression au classement mondial. Il passe de la 47^e à la 38^e  place. Au plan africain, les Lions sont 5^e derrière l’Afrique du Sud, la Namibie, le Kenya et le Zimbabwe. 

LOUIS GEORGES DIATTA ET OUMAR DEMBELE (STAGIAIRE)