Publié le 24 Jul 2020 - 22:26
RIPOSTE COVID-19

La Banque européenne d’investissement prête 49 milliards au Sénégal 

 

Une enveloppe de 75 millions d’euros, soit près de 49 milliards F CFA, est octroyée à l’Etat par la Banque européenne d’investissement (BEI) dans la lutte contre cette pandémie de Covid-19. L’accord de financement a été signé hier, entre le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, et la cheffe de Délégation de l'Union européenne au Sénégal, Irène Mingasson.

 

Deux mois après la signature d’un accord avec l’Union européenne, la Banque européenne d’investissement (BEI) a apporté, hier, sa contribution aux efforts de lutte contre la pandémie de Covid-19 au Sénégal. Le financement alloué est estimé à 75 millions d’euros, soit près de 49 milliards F CFA.

‘’Nous avons signé un accord de prêt très concessionnel avec l’appui de l’Union européenne qui a contribué en don pour 6 millions d’euros. La maturité, c’est sur 20 ans. Et pendant les 10 premières années, l’Etat ne paie aucun intérêt et après la 10e année, il paie un taux de 1 %. Je rappelle que la BEI a consenti globalement au Sénégal plus de 700 millions d’euros de concours approuvés et signés au titre des conventions de Lomé et de l’Accord de Cotonou, soit environ 459 milliards F CFA’’, annonce le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération.

Pour sa part, la cheffe de Délégation de l'Union européenne au Sénégal, Irène Mingasson, a indiqué que les secteurs de la sécurité alimentaire et de la nutrition, de l’entrepreneuriat, de la défense des migrants, les forces de sécurité de l’Etat, de l’eau et de l’assainissement, la société civile et les organisations de la jeunesse sont soutenus dans leurs actions pour lutter contre la Covid-19 et ses conséquences. ‘’Et aujourd’hui une nouvelle initiative, très attendue pour compléter cette réponse globale européenne. Ce mécanisme de financement conjoint entre la BEI et l’UE cible précisément le soutien aux entreprises et reflète notre engagement constant à appuyer le développement d’un secteur privé fort et dynamique, porteur d’une croissance inclusive et durable’’, dit-elle.

Car pour l’ambassadrice de l’UE, au-delà de chaque entreprise qu’ils soutiennent, il y a les femmes et les hommes qui les font fonctionner. ‘’En Europe, comme au Sénégal d’ailleurs, il y a une urgence à soutenir les entreprises et les emplois qu’elles créent. Dans le contexte actuel, et à très court terme, préserver le plus d’emplois possible est l’une des priorités les plus aigües de nos gouvernements. Enfin, revenant plus précisément à notre soutien aux entreprises, je souhaite souligner que la transparence et la lisibilité des dispositifs d’appui du gouvernement envers le secteur privé sont des aspects essentiels pour les opérateurs et les investisseurs privés’’, renchérit-elle.

Dès lors, Mme Mingasson a estimé qu’il est nécessaire, pour atteindre une ‘’efficacité optimale’’, que les critères de choix et les dispositifs financiers à destination des entreprises soient compris par l’ensemble de la communauté économique. ‘’Malgré les difficultés engendrées par cette crise, au sein de la BEI et de l’UE, nous sommes confiants que ce mécanisme pour les entreprises contribuera efficacement à réduire l’impact de la crise et à protéger les entreprises du secteur privé et les emplois des femmes et des hommes qui en dépendent. Notre priorité reste de nous engager, ensemble avec les autorités, le secteur privé et tous nos partenaires, à maintenir le cap vers l’émergence du Sénégal’’, affirme-t-elle.

15 milliards de francs CFA de financement validés pour les entreprises

Il convient de noter que par rapport au soutien des entreprises en difficulté, le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a, par ailleurs, relevé que depuis qu’ils ont commencé à appuyer les entreprises, un financement de 15 milliards de francs CFA est validé. Ceci, que ce soit dans le secteur formel à travers des dons qu’informel à travers les sociétés de microfinance du système financier décentralisé avec une garantie octroyée au Fongip. ‘’Les entreprises reçoivent ces financements à un taux de 3 % sur une maturité qui peut aller jusqu’à 6 ans. C’est des efforts que l’Etat fait pour soutenir ces entreprises dans la résilience. Ce sont efforts vont continuer pendant encore quelques mois. La crise est encore là et les entreprises continuent chaque semaine de solliciter ce mécanisme. Le président nous a instruit de finaliser le programme de résilience avant la fin du mois’’, informe Amadou Hott.

D’après le ministre de la Planification, ‘’il n’y a pas de mieux de faire l’inclusion’’ que d’octroyer des emplois aux hommes et femmes de ce pays. Pour ceux qui n’ont pas eu des emplois, M. Hott a rappelé que l’Etat a financé les programmes sociaux ‘’extrêmement importants’’. ‘’Nous avons des investissements sociaux d’accès à l’eau et à l’électricité. Tous ces investissements que l’Etat fait, c’est pour impacter les populations. Dans le cadre de la résilience, à la suite de la Covid, l’Etat a injecté 1 000 milliards dans l’économie sous différentes formes. Tous les acteurs de l’économie ont reçu des appuis importants. Et nous n’avons pas encore fini dans le cadre de la résilience’’, soutient-il.

Maintenant, dans le cadre de la relance, le ministre a fait savoir que l’Etat va mettre à la disposition, que ce soit des entreprises formelles ou informelles, des lignes de financement pour financer l’investissement et le fonds de roulement. ‘’La relance sera essentiellement par l’investissement public en partie, mais surtout celui privé accompagné par l’Etat. Celui-ci sera porté par la consommation. Quand on relance la consommation, on aide le consommateur à consommer plus, mais surtout sénégalais. C’est ce qui va impacter davantage le reste de l’économie. Enfin, des réformes extrêmement importantes et ambitieuses seront faites par l’Etat dans les meilleurs délais pour faciliter l’investissement des entreprises, pour avoir un impact sur l’emploi, sur l’inclusion’’, signale-t-il.

Le ministre note que la relance va contribuer davantage à permettre au Sénégal, l’année prochaine, d’avoir une croissance ‘’beaucoup plus solide’’. Celle-ci sera accompagnée d’emplois dans des secteurs qui sont devenus ‘’très prioritaires’’, notamment celui de l’agriculture. ‘’L’autosuffisance alimentaire devient un défi beaucoup plus important pour nous. On a mis beaucoup de ressources dans l’agriculture, en augmentant le budget pour la campagne 2020-2021, de 50 %. On passe de 40 à 60 milliards pour qu’on réussisse cette campagne de manière exceptionnelle. Pour le secteur de la santé, on a finalement mis 77 milliards pour gérer cette crise sanitaire depuis le début de la pandémie. On avait budgétisé 64,4 milliards au départ. Le plan quinquennal pour mettre à niveau le secteur de la santé sera validé très prochainement’’, conclut-il.

MARIAMA DIEME

Section: