Publié le 7 Aug 2014 - 19:04
RUFISQUE – MAMAYA LAISSE LA PLACE A DAOUDA NIANG

Le nouveau maire apaise dans la fermeté 

 

Tout en louant ses relations avec Badara Mamaya Sène, Daouda Niang, nouveau maire de Rufisque, a rappelé qu’il est désormais l’unique premier magistrat de la ville. C’était hier au cours d’une cérémonie de passation de service sous haute surveillance policière.

 

La passation de service entre Badara Mamaya Sène et son successeur Daouda Niang a eu lieu hier mercredi à la salle de délibération de l’hôtel de ville. Les partisans du maire sortant qui avaient envahi les lieux tôt le matin, tous de jaune et blanc vêtus, étaient rassemblés sur le boulevard Maurice Guèye. Décidés à exprimer leur courroux face au « manque de reconnaissance » des nouveaux locataires de la mairie de la vieille ville, ils ont cependant été tenus en respect par une forte présence policière, ce qui ne les a pas empêchés de se faire entendre.

Lorsque les conseillers favorables au nouveau maire et membres de la coalition «Anda Walou Tenguedj » sont arrivés, ils ont scandé à tue-tête : « les voleurs sont arrivés », les accusant d’avoir élu un « maire minoritaire ». Une situation de fait qui risque de fragiliser Daouda Niang au sein du Bureau municipal.

Clin d’œil à Badara Mamaya Sène

Le message semble avoir été compris par le nouvel édile. Dans son adresse après la passation de service, Daouda Niang s’est fait conciliant : « s’il (Mamaya) m’appelle par grand frère, il a raison. Tout le monde sait que Mamaya Sène me voue beaucoup de sympathie, moi aussi, je lui voue beaucoup de sympathie… Badara Mamaya Sène, vous êtes un ami. En dehors des questions politiques, vous et votre équipe, soyez certains que l’administration de cette mairie travaillera dans la bonne entente, pour que vous-mêmes vous trouviez votre compte dans le développement économique de cette ville ».

En direction ensuite des conseillers des deux coalitions qui se disputaient la mairie, Daouda Niang s’est voulu ferme : « je veux dire (à tous ceux) qui ont travaillé avec nous ou qui ont soutenu mon petit frère Badara Mamaya Sène, qu’il n’y a pas deux mairies. Il n’y en a qu’une, et j’en suis le maire… » Dans la foulée, il ajouté : « ne vous attendez pas à des conflits, il n’y en aura pas ».

Grenades lacrymogènes

Auparavant, le maire sortant avait tenu à féliciter son successeur. « Je voudrais exprimer mes félicitations à mon grand frère Daouda Niang pour son élection au poste de maire de la ville et lui souhaiter plein succès dans les charges qui sont désormais les siennes et lui assurer de mon appui et de mon entière disponibilité », a-t-il lancé.

Dehors, la tension était de rigueur, et la police qui avait pris position face à l’hôtel de ville a dû faire usage de grenades lacrymogènes pour disperser les militants qui voulaient en venir aux mains. Présents sur les lieux depuis le matin de bonne heure, les partisans de Mamaya avaient quadrillé les lieux pour, disaient-ils, éviter que leur mentor soit hué.

PAPE MOUSSA GUEYE (Rufisque)

 

 

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