Publié le 5 Jul 2019 - 18:08
SÉBASTIEN DESABRE

Le coach ougandais veut relever le défi sénégalais

 

 

Desabre, un autre coach français de cette Can, qui se met sur la route d’Aliou Cissé, après Migné, n’esquisse pas la peur. Bien que les Cranes n’aient jamais battu les Lions, il maintient son rêve de brandir le scalp d’une supposée grande équipe. Et tant pis si c’est le Sénégal, l’Ouganda veut relever le défi. 

 

L’entraineur français de l’Ouganda ne change pas de discours selon les circonstances. Sébastien Desabre, qui avait annoncé préférer le Sénégal au Kenya, au soir de son dernier match de poule perdu contre l’Egypte, mais qui lui assurait une présence au second tour, ne rechigne pas à se répéter.

A 24 heures de ce match de huitième de finale, le premier que disputera l’Ouganda depuis 41 ans, il se veut clair : le Sénégal ne lui fait pas peur. Mieux, il souhaite faire grandir son équipe, en affrontant des adversaires comme les Lions du Sénégal.

L’équipe d’Aliou Cissé est un bon partenaire de jeu qui motive les Cranes, parce que ‘’c’est une grande équipe’’, a répété le deuxième Sébastien, lui aussi français, qui va croiser sur son chemin le jeune technicien sénégalais. ‘’C'est une préférence, on a une équipe de challenge, on aime relever des défis. Pour nous, c'est une motivation supplémentaire de jouer contre le Sénégal, même si nous savons que ça sera difficile, parce que c'est une grande équipe’’, a dit Desabre en conférence de presse d’avant-match, hier.

Contrairement à l’autre Sébastien, Migné, coach du Kenya, Desabre, lui, n’a pas voulu commettre la même erreur d’appréciation de son adversaire par une quelconque déclaration malheureuse a même de motiver les Lions. Refus total de parler ‘’des faiblesses de l’équipe sénégalaise’’ puisque, dit-il, ‘’toutes les équipes ont leurs moments de faiblesse’’. Egalement, refus total de dévoiler une quelconque stratégie ou d’énoncer sa manière d’aborder le match, les Cranes ayant déjà atteint l’objectif assigné, en atteignant le second tour. Juste, l’entraineur français de l’Ouganda se contente d’une affirmation aux allures de constat : ‘’Nous allons jouer pour marquer des buts ! Comme contre le Congo, nous souhaitons mettre des buts au prochain match.’’

Dans le détail, cette ambition du coach ougandais s’explique par le fait que son équipe ne fait pas montre d’une quelconque crainte face à ses adversaires. Même le pays hôte que les Cranes ont bousculé, malgré la défaite (2-0). ‘’On ne craint aucun adversaire. Si on avait craint le Congo, on ne les aurait pas battus. Si on avait peur de la Côte d'Ivoire en amical, on ne les aurait pas gagnés aussi’’, crâne le coach des Cranes, avant d’édulcorer ses propos guerriers.

‘’Je pense qu’en un moment donné, les footballeurs du Sénégal sont de grands joueurs capables de s'adapter’’. Clap de fin !

‘’Nous mettrons tous les efforts pour gagner ce match’’

Depuis votre qualification, votre équipe ne s’est pas entrainée. Cela ne risque-t-il pas de vous jouer des tours ?

On ne s’est pas entraîné après le match de lundi. Il y a un groupe qui s'est entraîné à la salle de gym. Les joueurs ont eu entre eux et la fédération de petits conflits qui sont de l’ordre de ceux qui peuvent exister dans une famille (Ndlr : Les joueurs ont refusé de s’entrainer mardi, pour protester contre le montant de leurs primes). Les joueurs donnent tout sur le terrain. On a trois semaines de compétition où on vit en groupe. Donc, il n’y aura pas de souci. D’ailleurs, je pense même que cela peut être un mal pour un bien.

Face au Sénégal, quelle sera votre tactique ? Allez-vous attaquer ou défendre et proposer des contres ?

Comment vous voulez que le sélectionneur parle de tactique avant le match ? Les deux équipes auront leurs stratégies. Nous aussi nous aurons notre tactique face au Sénégal. C'est une équipe forte. Ils ont gagné des matches avec de bons joueurs avec leur sélectionneur. Ce que je peux dire, c’est que comme contre le Congo (Rdc), nous souhaitons mettre des buts au prochain match.

Votre match contre l’Egypte prouve que vous ne semblez craindre aucune équipe. Serait-ce le cas contre le Sénégal ?

Forcement ! Le fait de jouer face au pays organisateur est une motivation. La rencontre contre le Sénégal, ce sera un match à élimination directe. On ne craint aucun adversaire. Collectivement, le Sénégal a beaucoup plus d'atouts que nous, avec un bon entraîneur. Mais on ne craint aucune équipe. Si on avait craint le Congo, on ne les aurait pas battus. Si on avait craint la Côte d'Ivoire (en amical), on ne les aurait pas battus aussi. Je pense qu’en un moment donné, les Sénégalais sont de grands joueurs capables de s'adapter.

Comment avez-vous géré cette coupure avec la grève de vos joueurs ?

En tant que coach, cela fait dix ans que je suis sur le continent. Cela fait partie de notre travail de s'adapter constamment. On doit s'adapter et tirer parti de ce qui se passe. Je pense qu'on a pu tirer l'aspect sportif de notre métier, c'est l'aspect managérial. Tous les joueurs respectent la fédération, le pays, les supporteurs. Nous avons besoin qu'on respecte les joueurs. Mais maintenant, nous nous concentrons sur le match de demain (ce soir). Nous mettrons tous les efforts pour gagner ce match.

Quelles sont les faiblesses de l’équipe sénégalaise dont vous voulez profiter ?

Ce n'est pas à moi de juger l'équipe du Sénégal. Toutes les équipes ont eu des lacunes dans des matches. Par exemple, le Sénégal face à l'Algérie et nous face à l'Egypte. Donc, je ne peux pas manquer de respect à cette équipe.

 ABU BEKRY KANE (ENVOYE SPECIAL AU CAIRE)

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