Publié le 28 Apr 2020 - 16:14
SECTEUR D’EXTRACTION DE SABLE AU SENEGAL

Une production estimée à 6,5 milliards de F CFA en 2017

 

Au moins 38 unités d’extraction de sable ont été dénombrées dans 7 régions du Sénégal. Elles ont assuré, en 2017, une production de 6,5 milliards de F CFA (y compris les services de soutien) et généré une valeur ajoutée de 4,2 milliards de F CFA. C’est ce qui ressort du 1er rapport d’Etude monographique sur l’extraction de sable au Sénégal (Emsas) réalisé par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) et rendu public hier.

 

Première du genre au Sénégal, l’étude sur l’extraction de sable, réalisée par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) et rendue publique hier, a permis de collecter une masse importante d’informations sur le secteur.

En effet, avec la mise en œuvre des grands projets de l’Etat, le pays est en chantier permanent. A cet égard, la construction de la nouvelle ville de Diamniadio, des nouvelles infrastructures, des routes et des autoroutes, l’installation de nouvelles industries entrainent, selon l’ANSD, un développement du secteur de la construction. Ceci notamment des bâtiments publics considérés comme de grands consommateurs de sable. Une situation qui a une conséquence directe sur la demande de sable qui ne cesse d’augmenter. ‘’Dans cette étude monographie, le secteur de l’extraction de sable au Sénégal a été analysé sous plusieurs angles, afin de mieux cerner ses contours. L’enquête a permis de dénombrer 38 unités d’extraction de sable dans 7 régions du Sénégal. Ces unités d’extraction ont assuré une production de 6,5 milliards de F CFA (y compris les services de soutien) et généré une valeur ajoutée de 4,2 milliards de F CFA’’, rapporte l’étude de l’agence en charge de la statistique.

La même source indique que l’examen des variables sociodémographiques révèle que ce secteur joue un rôle ‘’important’’ dans l’emploi. Car 1 177 personnes s’y activent dont 147 chefs d’unité et 1 030 employés. La main-d’œuvre y est très jeune. ‘’L’exploitation des données de l’enquête a permis d’estimer la production de sable à 3 529 808 m³, soit l’équivalent, en termes monétaires, de 5,67 milliards de F CFA en 2017. La valeur ajoutée générée par les exploitants de sable, qui est mesurée en faisant la différence entre la production et les consommations intermédiaires, est estimée à 3,72 milliards de F CFA’’, renchérit le document.

Le rapport d’Etude monographique sur l’extraction de sable au Sénégal (Emsas) prouve que la masse salariale qui totalise l’ensemble des rémunérations versées à la main-d’œuvre, est estimée à 844,5 millions de F CFA pendant la période sous revue. ‘’Dans le secteur d’extraction de sable, 58,9 % de la main-d’œuvre ont un niveau de salaire mensuel compris entre 50 000 et 150 000 F CFA. En outre, 29,4 % du personnel ont des niveaux de salaires mensuels inférieurs à 50 000 F CFA et 11,8 % ont des salaires supérieurs à 150 000 F CFA. Une partie de cette main-d’œuvre (5,0 %) n’a pas de salaire’’, lit-on dans le document.

Concernant les apprentis payés, le rapport souligne que 61,0 % ont des rémunérations inférieures à 75 000 F CFA, 29,9 % ont des salaires compris entre 100 000 et 200 000 F CFA, et 27,3 % sont dans l’intervalle de salaire mensuel compris entre 100 000 et 150 000 F CFA. Ceux qui ont des revenus compris entre 200 000 et 250 000 F CFA représentent 3,9 % du total des apprentis. ‘’Le salaire mensuel minimal des employés des unités d’exploitation de sable est de 25 000 F CFA. Parmi ces salariés, 52,8 % ont des rémunérations comprises entre 25 000 et 100 000 F CFA ; 40,3 % ont des salaires compris entre 100 000 et 200 000 F CFA et 6,9% ont des paiements supérieurs à 200 000 F CFA’’, poursuit le rapport. 

L’étude montre aussi que la moitié des stagiaires, environ 50,8 %, ‘’n’ont pas de rémunération’’ et 47,7 % d’entre eux ont des indemnités qui ne dépassent pas 150 000 F CFA par mois. Plus de la moitié des manœuvres (60,3 %) ont des rémunérations mensuelles comprises entre 50 000 et 150 000 F CFA, 27,9 % des manœuvres ont des revenus inférieurs à 50 000 F CFA et 11,8 % ont des revenus supérieurs à 150 000 F CFA.

Les salaires sont estimés à 770,9 millions de F CFA

La richesse créée par les exploitants de sable dans l’activité d’extraction de sable, a permis de prendre en charge les dépenses en salaire, en nourriture, en santé, en transport, en impôts et taxes y compris la redevance minière. Sur ce, l’Ansd indique que les salaires sont estimés à 770,9 millions de F CFA dont les 562,0 millions sont versés aux manœuvres. Les impôts et taxes sur la production sont estimés à 706,9 millions de F CFA. ‘’Les rémunérations annuelles globales en nature pour les employés des unités d’extraction de sable, sont estimées à 164,6 millions de F CFA. Celles-ci sont essentiellement composées de dépenses en nourriture (70,4 %), en santé (15,8%), en transport (10,6%) et en logements (3,3%)’’, montre le rapport.

Selon les résultats de l’étude, la richesse créée par l’activité de soutien d’extraction de sable représente 12,9 % de la valeur ajoutée globale du secteur. Les salaires versés par les détenteurs de machines de chargement sont évalués à 63,2 millions de F CFA et les impôts et taxes à 24,3 millions de F CFA. Les dépenses annuelles en nature pour l’activité de soutien d’extraction de sable sont estimées à 25,7 millions de F CFA. Celles-ci sont essentiellement composées, à 75,3 %, des dépenses en nourriture, 19,1 % représentent les frais de transport, 5,5 % les dépenses en logement et 0,1 % celles en santé. ‘’L’investissement sur l’activité d’extraction de sable est évalué, en 2017, à 329,1 millions de F CFA et est dominé par l’acquisition de machine (77,1 %). Par ailleurs, le stock des immobilisations s’élève à 1,8 milliard de F CFA en 2017’’, renseigne le document. Il est essentiellement constitué par les machines de chargement (58,7 %) et de véhicules professionnels (31,9 %). La part des outillages est de 2,4 %. Les investissements comme les mobiliers et équipements de bureau, les brouettes, pousse-pousse, les motos-vélos et les locaux sont moins représentés, avec des proportions respectives de 0,3 %, 0,04 %, 0,02 % et 0,01 %.

MARIAMA DIEME

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