Publié le 5 Aug 2020 - 13:47
SERGENT BANDAGNE SALL (SPÉCIALISTE EN GESTION TECHNIQUE AERONAUTIQUE)

La résistance au milieu des hommes

Archives

 

Seule femme de la 8e promotion du Brevet élémentaire de l’École de l’armée de l’air (EAA), sergent Bandagne Sall a fait montre de rigueur et de ténacité pendant deux ans, au milieu de ses quarante autres frères d’armes. Tous des hommes !

 

Vendredi 10 juillet 2020 ! Dans la cour de l’École de l’armée de l’air, dirigée par le colonel Alimbaye Guillaume Apollinaire Manga, 41 jeunes sous-officiers sont honorés. Tous font partie de la 8e promotion du Brevet élémentaire composée de spécialistes en vecteur, en avionique, e, gestion technique et des contrôleurs aériens. Dans les rangs, au milieu des hommes et sous le chaud soleil : Mlle Bandagne Sall.

A 22 ans, cette jeune femme sergent a montré à ses camarades sous-officiers qu’elle avait rejoint la "crème" des armées pour y rester et terminer sa formation. Née le 10 septembre 1998 à Diamaguène Sicap Mbao, la spécialiste en gestion technique et aéronautique a foulé le sol de l'École de l'armée de l'air de Thiès en septembre 2018. Une fois la grande porte de l’établissement franchi, elle décida de s’accrocher pour aller jusqu’au bout de ses rêves. Lors du concours d’entrée à l’EAA, seules deux filles ont été retenues. Mais, au tout début de la formation, Bandagne Sall a été ‘’lâchée’’ par sa camarade Aicha Ly, qui a réussi à un autre concours.

C’est le début d’une solitude payante. Car, avec le départ de son binôme, la sergent Sall a décidé de s’accrocher davantage et de s’ouvrir aux autres. Elle a suivi pendant deux ans, avec la quarantaine de sous-officiers, une formation militaire (formation initiale du combattant, CAT 1 et 2) "rigoureuse", sanctionnée par l'obtention d'un Certificat d'aptitude militaire (CAM).

Au début, précise-t-elle, tout n’a pas été facile. Et la formation n’a pas été un long fleuve tranquille. Cependant, elle a réussi à bien intégrer la grande famille militaire. ‘’Comme on dit, l’armée, c’est la famille. Au début, c’était trop compliqué. Mais, par la suite, j’ai eu des frères dans notre promo. Les encadreurs sont aussi nos frères et oncles. Je remercie le lieutenant Ndiaye qui me disait tout le temps que les filles avaient également leur place au sein de cet établissement. Il m’a beaucoup encouragée. Ce n’était pas facile, mais il ne fallait pas aussi baisser les bras. Même étant la seule fille au milieu des hommes, j’ai toujours su me battre. C’est ce que j’ai fait pendant les deux années que j’ai passées ici’’, se réjouit-elle.

Au-delà du fait qu’elle devait se battre pour avoir de bonnes notes, il lui fallait aussi s’imposer tout le temps. Elle y est parvenue. Sa venue dans l’armée n’est pas le fruit du hasard.

En effet, son amour pour la ‘’Grande muette’’, elle le doit à son défunt père rappelé à Dieu le 9 janvier 2019. Titulaire du Baccalauréat en juillet 2018 au lycée de Mbao, sergent Bandagne Sall est convaincue que les ‘’grands combats se gagnent en grande partie dans les ateliers de maintenance’’. Comme aime bien le souligner le général de corps aérien Birame Diop, chef d’État-major général des armées. Pour réussir les grands défis de l’heure, sergent Sall pense qu’il faut toujours garder à l’esprit la devise de l’École de l’armée de l’air : ‘’Plus haut en persévérant.’’   

GAUSTIN DIATTA (THIES)

 

Section: