Publié le 17 Oct 2019 - 00:23
SOKHNA FATY DIA

La fille ainée de Bamba baptisée par son grand-père

 

Sokhna Faty Dia Mbacké est la fille ainée de Serigne Touba, le fondateur du mouridisme. Une femme pieuse qui a mémorisé très tôt le Coran, la jurisprudence islamique et la littérature arabe. Elle a fait partie des rares descendants du Cheikh baptisés par Mame Mor Anta Saly.

 

Fille ainée de la famille de Cheikhoul Khadim, Sokhna Fatima Dia Mbacké est née dans les années 1879, à l’époque de son grand-père Mame Mor Anta Saly. C’est ce dernier qui l’a baptisée sous le nom de Fatima. C’est pour cela que Serigne Touba l’exhortait à ne jamais l’oublier. Elle a grandi sous l’ombre de son père auprès de qui elle a appris le Coran et les sciences religieuses, au point de briller dans ses différentes disciplines, notamment la jurisprudence islamique et la littérature arabe.

Aux côtés de son père également, elle a été initiée au soufisme en même temps que des grands disciples du Cheikh. Elle fut une véritable adepte mystique, selon Serigne Touba. En outre, elle fut une grande éducatrice chargée de l’éducation de plusieurs filles du Cheikh et des mourides.

Sokhna Fatima Dia, sur instruction de son père, fut l’épouse de Serigne Mor Sokhna Bousso, fils de Serigne Sa Bousso, puis celui de Serigne Darou Assane Ndiaye. Après la disparition de ce dernier, elle fut épousée par Serigne Mouhamed Sakhir Mbaye de Louga. N’ayant pas eu d’enfant, son père lui demanda de considérer sa demi-sœur, Bousso Dia Mbacké, comme sa propre fille.

‘’Il est important de préciser par-là que Sokhna Fatima Dia n’a jamais été photographiée ; elle refusait catégoriquement de se laisser prendre en photo. Certains de ses proches qui ont tenté de la prendre par surprise n’y sont jamais parvenus’’, a confié à ‘’EnQuête’’ Serigne Cheikhouna Mbacké.

Un cœur en or

Selon l’étudiant à l’université Al Azar d’Egypte, avec ses frères et sœurs, elle nouait des relations fraternelles et amicales fondées sur le respect mutuel. Elle les considérait comme ses guides spirituels, de même qu’eux lui témoignaient un profond respect dû, notamment, à son haut niveau de mysticisme, à ses nobles qualités et au fait qu’elle est la fille ainée de Cheikhoul Khadim. Ces relations, elle les entretenait avec toute la famille, en particulier avec Serigne Modou Moustapha, Serigne Fallou, Serigne Bara, Serigne Bassirou et Sokhna Maimouna ‘’Koubra’’.

Cette dernière la considérait comme son guide, de même que Sokhna Momina ‘’Koubra’’ qu’elle envoyait parfois à Prokhane pour certains besoins. ‘’C’est d’ailleurs au nom de cette relation si solide que la plupart des fils du Cheikh lui ont donné le nom de leurs filles, notamment Serigne Mouhamadoul Amine Bara, fils de Cheikhoul Khadim, dont sept de ses filles portent son nom. Sokhna Fati Dia ‘’entretenait les mêmes liens d’affection avec les grands disciples mourides, ses cousins paternels et toute la famille Mbacké. Surtout avec Sokhna Fatima Kane Mbacké, fille de Mame Mor Diarra, laquelle était comme une sœur pour elle’’, poursuit M. Mbacké.

La construction de la mosquée de Touba occupait une grande importance dans la vie de Sokhna Faty Dia Mbacké, au point qu’elle vendait ses bijoux pour ensuite reverser les gains à Serigne Modou Moustapha, à Serigne Fallou et à Serigne Abdoul Ahad. Elle préparait des repas pour les travailleurs et l’équipe chargée de la lecture du Coran.

C’est en 1969, à ses 91 ans, qu’elle a été rappelée à Dieu. Elle repose à Touba.

CHEIKH THIAM

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