Publié le 30 Nov 2014 - 21:15
SOMMET DE LA FRANCOPHONIE

Dakar sous haute surveillance accueille ses hôtes

 

Pas facile de recevoir les chefs d’Etat et de Gouvernement de plus de 70 pays francophones, le temps d’un week-end. Mais le Sénégal s’est bien préparé pour relever le défi de l’organisation qui est avant tout d’ordre sécuritaire.

 

Sirènes hurlantes, deux motos, de la Police et de la Gendarmerie, servent de flèche, ouvrant la voie à trois rutilants bolides. Deux drapelets aux couleurs de la Tunisie plantés aux extrémités avant, de la voiture sont furieusement fouettés par le vent. A son arrivée au King Fahd Palace de Dakar, leur résidence pour au moins trois jours, un déploiement impressionnant de forces de sécurité s’assure que seule la délégation officielle entre dans le luxueux réceptif hôtelier.

Les motards repartent aussi bruyamment qu’ils sont venus pour aller chercher une autre délégation à l’aéroport international Léopold Sédar Senghor. Dakar accueille les chefs d’État et de Gouvernement pour les besoins du 15ème sommet de la Francophonie, prévu aujourd’hui et demain. Les présidents Alassane Dramane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Paul Biya du Cameroun, Idriss Déby Itno du Tchad, et Didier Burkhalter, président de la Confédération helvétique (Suisse), sont arrivés hier en début de soirée

Dakar se blinde

Une omniprésence des forces de l’ordre le long des grands axes routiers et lieux d’accueil des invités démontre que la capitale sénégalaise se cuirasse pour recevoir les dirigeants de l’espace francophone. En tenues vert olive, bleu marine, treillis militaire ; bérets rouge ou bleu, les forces de l’ordre quadrillent Dakar. Au centre-ville, un détachement de gendarmes assiège la devanture de l’Hôtel Pullman. Deux éléments aident un camarade à mettre son gilet pare-balles sous le regard curieux des passants qui se font vite chasser de l’endroit.

 Du centre-ville à l’aéroport, une succession de chasubles vert ou orange fluorescents, sont placés à intervalle régulier et veillent éventuellement à la fluidité de la circulation automobile et piétonne. Les agents de proximité de la sécurité, tout de noir vêtus, patrouillent quant à eux sur le béton de l’entre-deux voies de la voie de dégagement nord (VDN). Le capitaine Sarr de la compagnie aérienne est très occupé par la sécurité à l’intérieur du Salon d’honneur de l’aéroport où une dizaine de chefs d’État, africains pour la plupart, ont déjà atterri à 18 heures.

Sa tentative de mise en rapport avec le commandant Seck, en charge de la communication de la gendarmerie, est restée vaine. ‘’ Cédez le passage ! Cédez le passage !’’, les injonctions des gendarmes aux badauds venus s’enquérir de cet entrain inhabituel se mêlent aux sons des sifflets et au crissement surpuissant d’un avion en approche. Nouveau rush des gendarmes et policiers pour préparer la voie à une nouvelle flèche qui s’ébranle vers l’hôtel King Fahd. Au virage de Ngor, rien que la chaussée sur plus de 200 mètres, les trottoirs d’habitude bondés sont clairsemés.

‘’Vivement que ce sommet se termine, c’est tout juste si on ne nous empêche de respirer’’, peste Abdou Fall, tenant un négoce de téléservice. Jusqu’à l’arrivée à la porte de l’hôtel, la voie est dégagée. Après quoi, il faut montrer patte blanche. ‘’ Si vous n’avez pas d’accréditation pour le véhicule faites le tour et ressortez, intime un gendarme, levant la barrière. Devant la première porte, deux éléments de l’Escadron monté inspectent les lieux, juchés sur leurs chevaux. Les autorités ne badinent pas avec la sécurité.

Accueil chaleureux tout de même

La Roumanie est-elle si populaire au Sénégal ? Une question qu’on peut se poser à la vue d’innombrables drapelets, bleu jaune rouge, entre les mains d’une foule de supporters en extase devant le tam-tam. En réalité, ce sont des ressortissants tchadiens, dont le drapeau de leur nation ressemble à l’étendard roumain. Une percussion monstre rythme la devanture de la compagnie aérienne de la gendarmerie ou des barrières blanches sont installées sur une centaine de mètres. Dans les barricades un pot-pourri de spectacles, de drapeaux, de déguisements, de percussions rythme l’atterrissage des dirigeants francophones.

‘’ Nous sommes heureuses de recevoir notre président au pays de la Téranga’’, jubile Axelle une Tchadienne accompagnée d’un groupe de compatriotes. Quant aux Camerounais, ils sont encore massés de l’autre côté de la rue en face de King Fahd, après le passage de leur président. Panneau à l’effigie de Paul Biya et de sa première dame Chantal, ils sont très ravis par ce séjour de leur chef d’Etat.  ‘’ Nous sommes contents qu’il nous rende visite car ça fait longtemps qu’il n’est pas venu au Sénégal’’, confie Nsangou Herman.

Ousmane Laye Diop (stagiaire)

 
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