Publié le 15 Jan 2020 - 23:40
SOMMET DE PAU AVEC LES CHEFS D’ETAT DU G5 SAHEL

Macron dicte sa loi

 

Les chefs d’Etat du G5 Sahel ont approuvé, à l’unanimité, à l’occasion du Sommet de Pau, la poursuite de la coopération militaire avec la France. Et ce, malgré la contestation de plus en plus exacerbée de la présence des troupes françaises par les populations locales dans la zone.

 

La position des pays du G5 Sahel est désormais claire. A l’unanimité, les chefs d’Etat africains qui ont pris part au Sommet de Pau ont exprimé, ce 13 janvier, le souhait de la poursuite de l’engagement militaire de la France au Sahel. En sus, ils ont plaidé pour un renforcement de la présence internationale à leurs côtés.

La France a, de son côté, annoncé l’envoi de 220 soldats supplémentaires pour renforcer Barkhane. Il a également été décidé la mise en place d’une ‘’coalition pour le Sahel’’ rassemblant les pays du G5 Sahel, la France, les partenaires déjà engagés à travers l’opération Barkhane, ainsi que tous les pays et organisations qui voudront y contribuer

Selon la déclaration commune des chefs d’Etat à Pau, ce cadre sera organisé autour de quatre piliers rassemblant les efforts engagés dans les domaines du combat contre le terrorisme, le renforcement des capacités militaires des Etats de la région, l’appui au retour de l’Etat et des administrations sur le territoire et de l’aide au développement.  Parallèlement à ces efforts, indique-t-on dans la déclaration commune, le commandement conjoint de cette coalition accueillera progressivement l’ensemble des pays volontaires et partenaires, dont les contributions militaires rejoindront l’opération Barkhane, comme le futur groupement de forces spéciales européennes baptisé ‘’Task Force Takuba’’, qui s’inscrira dans le cadre de ce premier pilier. Le concept d’opération de la Force conjointe sera aussi révisé, afin qu’elle puisse agir avec une marge de manœuvre renforcée au-delà de la zone des 50 km de part et d’autre des frontières.

Ces actions communes visent ‘’à protéger les populations civiles, à défendre la souveraineté des Etats du G5 Sahel, à prévenir une extension de la menace terroriste dans les pays frontaliers et à ramener la stabilité, condition indispensable du développement’’.

Par ailleurs, les chefs d’Etat ont appelé, dans la déclaration commune, les partenaires des États du G5 Sahel à accroitre leur assistance et leur soutien, afin de permettre de faire face aux nouveaux défis humanitaires que sont les déplacés internes, les réfugiés, la fermeture des écoles et des centres de santé.

En outre, un sommet associant les Etats du G5 Sahel et la France se tiendra en juin 2020 à Nouakchott, dans le cadre de la présidence mauritanienne du G5 Sahel. D’ici cette échéance, le suivi des engagements sera effectué au niveau des ministres des Affaires étrangères et des ministres des Armées et de la Défense.

Le sentiment anti-français ne diminue pas

Invités par le président Emmanuel Macron pour clarifier leur position sur la montée du sentiment anti-français dans le Sahel, les chefs d’Etat africains ont réitéré, à travers la déclaration commune, leur engagement à poursuivre la collaboration avec la France, dans la lutte contre le terrorisme.

Cependant, certaines populations des pays concernés ne sont pas du même avis que ces dirigeants.  En effet, ce lundi, au moment où les chefs d’Etat prenaient part au Sommet de Pau, la diaspora africaine de France s’était mobilisée dans cette ville pour réclamer le départ des troupes françaises du Sahel.

Le sentiment anti-français ne cesse également de grandir dans certains pays du Sahel, notamment au Mali où des manifestations sont souvent organisées par les populations pour exiger le départ de la France. Ce sentiment anti-français grandit également chez certains intellectuels du continent africain. D’ailleurs, avant ce sommet, une tribune d’intellectuels africains avait lancé une pétition pour demander aux chefs d’Etat de décliner la ‘’convocation de Macron’’. Ces panafricanistes avaient perçu l’invitation de président français comme une ‘’convocation’’ et une ‘’humiliation’’.

ABBA BA

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