Publié le 16 Nov 2019 - 01:38
STATISTIQUES COMMERCE EXTERIEUR 2018

L’Europe reste 1er partenaire commercial du Sénégal

 

Le continent européen reste le premier partenaire commercial du Sénégal, tant en matière d’importation que d’exportation. En effet, selon l’édition 2018 de la note d’analyse du Commerce extérieur de l’Ansd publiée avant-hier, la part des expéditions vers le continent africain a diminué au profit de l’Europe pendant la période sous revue. Il est aussi le premier fournisseur avec un taux de 47,7 % suivi de l’Asie avec 27 % et de l’Afrique avec 18 %.

 

Partenaire traditionnel du Sénégal, l’Europe occupe toujours la première place dans le commerce extérieur sénégalais. Ceci aussi bien par rapport aux importations qu’aux exportations, selon la note d’analyse de l’année 2018 du Commerce extérieur, publiée avant-hier par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd). ‘’Les exportations vers l’Europe sont évaluées à 575,9 milliards de F Cfa contre 428,9 milliards l’année précédente, soit une hausse de 34,3 %. Ce relèvement est essentiellement dû à la hausse des expéditions de crustacés, de mollusques et de coquillages (+57,8 %), d’or non monétaire (+67,8 %) et de zirconium (61,21 %). Cependant, cette augmentation est modérée par le repli des ventes de phosphates (-28,43 %) et de titane (-32,41 %)’’, indique le document.

Par ailleurs, comparativement à 2017, la même source souligne que la part des expéditions vers le continent africain a diminué au profit du continent européen. En fait, les exportations vers l’Afrique sont évaluées à hauteur de 603,7 milliards de F Cfa en 2018 contre 626,0 milliards l’année précédente, soit un repli de 3,6 %. Cette diminution, d’après l’Ansd, est due à la chute des expéditions de ciments hydrauliques (-36,0 %).

Par ailleurs, la chute des ventes de cigarettes (-30,5 %) vers le Nigeria (-93,9 %) et la Côte d’Ivoire (-11,9 %) a participé à la contraction des exportations vers l’Afrique. Cependant, la hausse des expéditions de produits pétroliers en valeur (+7,0 %) notamment vers le Mali et la Mauritanie, a atténué cette tendance baissière.

Les expéditions du Sénégal vers la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), en 2018, représentent 81,3 % des opérations vers le continent africain. En effet, elles se sont établies à 490,6 milliards de F Cfa contre 513,8 milliards l’année précédente, soit une baisse de 4,5 %. ‘’Cette situation résulte de la contraction des expéditions vers la Gambie (-27,1 %), la Côte d’Ivoire (- 11,0 %) et le Mali (-9,0 %).

1 670,0 milliards de F Cfa d’exportations réalisés en 2018

Toutefois, cette chute est atténuée par la croissance des exportations vers la Guinée (+10,2 %). Les principaux produits exportés vers la communauté, sont le ciment hydraulique (17,4 %), les poissons frais de mer (15,7 %), les bouillons (12,9 %), les produits pétroliers (6,3 %) et les cigarettes (3,9 %)’’, précise la note.

Concernant les exportations vers le continent asiatique, elles sont évaluées, au cours de la période sous revue, à 331,3 milliards de F Cfa. Or, en 2017, elles étaient à 300,4 milliards de F Cfa, soit une augmentation de 10,3 %. D’après l’Ansd, cette hausse est ‘’imputable’’ au relèvement des expéditions d’acide phosphorique pour un taux de 63,8 %. Cependant, on note un recul des exportations vers l’Asie d’or non monétaire de 47,2 %, de poissons frais de mer de 32,7 % et d’arachides non grillées de 15,71 %.

D’une manière générale, l’Ansd informe que les exportations du Sénégal sont ressorties, en 2018, à 1 670,0 milliards de F Cfa contre 1 486,4 milliards, soit une hausse de 12,4 %. L’agence en charge de la statistique explique que cette hausse est consécutive à celle des expéditions d’acide phosphorique et de crustacés. Mais aussi de mollusques et de coquillages, d’or non monétaire et de produits pétroliers.

‘’En revanche, le repli des ventes à l’extérieur de ciment (-26,5 %) et dans une moindre mesure de bouillons (-0,8 %) et de produits arachidiers (-0,7 %) a modéré cette tendance haussière. Les ventes à l’extérieur du Sénégal sont principalement orientées vers le continent africain (36,2 %), l’Europe (34,5 %) et l’Asie (19,8 %)’’, lit-on dans le document.

Importations à 3 916,3 milliards de F Cfa

Il convient que noter que pendant la période sous revue, les importations du Sénégal ont également connu une augmentation de 10,7 %. Elles s’élèvent à 3 916,3 milliards de F Cfa contre 3 536,5 milliards un an auparavant. Cette évolution est résultante, d’après l’Ansd, à la remontée des achats à l’extérieur de produits pétroliers finis, des huiles brutes de pétrole. Et aussi des métaux communs et ouvrages en ces métaux, des matériels de transport et pièces détachées, des autres produits et des produits pharmaceutiques. Cependant, l’agence signale que cette augmentation a été modérée par la baisse des importations des huiles et graisses et des machines et appareils.

En réalité, la structure des importations en 2018 est restée ‘’identique’’ à celle de 2017. Elle est constituée principalement des biens d’équipement, notamment des machines et appareils pour une somme de 566,8 milliards de F Cfa. Mais également des métaux communs et ouvrages en ces métaux à hauteur de 238,8 milliards de F Cfa, des matériels de transport et pièces détachées pour 323,4 milliards de F Cfa. L’importation des huiles brutes de pétrole est estimée à 302,3 milliards de F Cfa, celle des produits pétroliers, composés de l’essence, du kérosène, du gasoil, des huiles lubrifiantes, du fuel oil, etc., à 288,8 milliards de F Cfa.

 Pour les céréales, 335,5 milliards de F Cfa ont été déboursés par l’Etat, dont 207,1 milliards pour l’achat de riz. Les produits pharmaceutiques, les huiles et graisses animales et végétales ont été importés respectivement pour une valeur de 124,1 milliards et 102,4 milliards de F Cfa.

1 868,7 milliards de F Cfa d’importations venant de l’Europe

Comme pour les exportations, l’Occident reste le premier fournisseur du Sénégal. La part des exportations venant du continent européen est même supérieure à celle des exportations globales du Sénégal. En effet, il ressort de la note de l’Ansd qu’en 2018, l’Europe occupe 47,7 % des importations, après 46,3 % en 2017. L’Asie, avec notamment la Chine, est à 27,0 %, après 27,2 % l’année précédente, et l’Afrique 18,0 %, après 17,7 % en 2017. ‘’Les importations en provenance de l’Europe sont arrêtées à 1 868,7 milliards de F Cfa en 2018 contre 1 640,1 milliards de F Cfa l’exercice précédent, soit une hausse de 13,9 %’’, révèle le rapport de l’Ansd.

Cette évolution est, en fait, relative au relèvement des achats à l’Europe des produits pétroliers finis (+112,6 %), les métaux communs et ouvrages en métaux (+77,6 %), les matériels de transport et pièces détachées (+20,0 %). Et aussi les produits pharmaceutiques (+11,1 %) et les machines et appareils (3,6 %). Par ailleurs, l’achat des huiles brutes de pétrole en 2018 des Pays-Bas atteignant 56,7 milliards de F Cfa, a renforcé cette remontée. En revanche, le fléchissement des importations de blé de 6,6 % a amoindri cette progression des importations venant d’Europe.

Pendant ce temps, les importations sénégalaises provenant du continent africain sont évaluées à 705,9 milliards de F Cfa. Elles ont enregistré une hausse de 18,0 % par rapport à l’exercice précédent, où elles étaient estimées à 627,8 milliards de F Cfa. Cette augmentation est soutenue principalement par celle des achats à l’extérieur des produits pétroliers (+148,0 %), des huiles et graisses (+73,8 %), des huiles brutes de pétrole (+27,3 %) et les produits pharmaceutiques (13,1 %). ‘’La baisse des achats à l’extérieur des machines et appareils (-81,6 %), des matériels de transport et pièces détachées (-15,7 %) et des métaux et ouvrages en ces métaux (-2,4 %) a amoindri cette tendance haussière’’, renseigne l’Ansd.

Au niveau des pays de la Cedeao, elles sont évaluées, en 2018, à 499,6 milliards de F Cfa. Alors que l’année précédente, elles étaient à 438,5 milliards de F Cfa, soit une hausse de 13,9 %. Cette évolution résulte de l’accroissement des achats des produits, notamment des produits pétroliers (+533,5 %), des huiles brutes de pétrole (+27,3 %) et les produits pharmaceutiques (+7,4 %). En revanche, la chute des achats des matières plastiques artificielles, des huiles et graisses animales et végétales, les matériels de transport et pièces détachées et bois et ouvrages, a contrebalancé cette hausse.

La balance commerciale des biens ressortie à -2 246,3 milliards de F Cfa

Pour les produits en provenance du continent américain, ils ont atteint 267,5 milliards de F Cfa en 2018 contre 271,2 milliards. Ce qui a entrainé une baisse de 1,4 %, après une hausse de 33,3 % en 2017. ‘’Cette chute est expliquée par le repli des achats des produits pétroliers (-99,3 %), des sucres bruts et raffinés (-60,6 %), des huiles et graisses animales et végétales (-57,8 %), des matières plastiques artificielles (-42,2 %) et du blé (-36,7 %). Elle a toutefois été atténuée par la hausse des importations des papiers cartons et applications (+35,5 %), des matériels de transport et pièces détachées (+14,6 %) et du riz (+10,2 %)’’, fait savoir l’Ansd.

Quant aux achats des produits du continent asiatique, ils sont estimés à 1 058,1 milliards de F Cfa en 2018 contre 962,3 milliards en 2017, soit une hausse de 10,0 %. Cette remontée est due principalement à l’accroissement des importations des produits pétroliers, des bois et ouvrages, des matériels de transport et pièces détachées, des matières plastiques artificielles, des produits pharmaceutiques et du riz.

Toutefois, le recul des importations des huiles et graisses animales et végétales, des machines et appareils et des métaux communs et ouvrages en ces métaux a amoindri cette hausse.

Dans sa note, l’Ansd signale aussi que la balance commerciale des biens est ressortie à -2 246,3 milliards de F Cfa contre -2 050,0 milliards l’année précédente. Une détérioration du solde expliquée, d’après l’agence, par le renforcement du déficit de la balance commerciale des produits pétroliers, qui est à ‘’-288,1 milliards de F Cfa contre -158,4 milliards de F Cfa en 2017’’. La réduction de l’excédent de la balance commerciale du ciment hydraulique (+71,1 milliards de F Cfa contre +108,2 milliards l’année précédente) et celle des poissons frais de mer (+123,4 milliards de F Cfa contre +148,6 milliards l’année précédente) ont également eu un impact sur le solde commerce des biens.

Cependant, le renforcement de l’excédent de l’or non monétaire (+312,6 milliards de F Cfa contre +219,5 milliards l’année précédente) et de l’acide phosphorique (+156,9 milliards de F Cfa contre +95,7 milliards l’année précédente) a modéré cette détérioration du solde de la balance commerciale des biens.

MARIAMA DIEME

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