Le Synpics invité à changer de stratégie

Le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) et la Fédération internationale des journalistes (Fij) tiennent un atelier de formation de deux jours sur l’organisation des médias numériques et les réformes syndicales, à la Maison de la presse. La première séance se tenait hier. Une occasion, pour les jeunes reporters, d’interpeller le Synpics sur le manque de communication qui entoure son fonctionnement.
Le Synpics ne communique pas assez. C’est le constat de beaucoup de jeunes reporters. Ils pensent que, jusque-là, le syndicalisme reste la chasse gardée des doyens. C’est ce qui fait que, le plus souvent, les jeunes journalistes peinent à intégrer le syndicat des professionnels des médias pour exposer les difficultés auxquelles ils sont confrontés.
Ils partageaient leur ressenti hier, au cours d’un atelier organisé par le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) en partenariat avec la Fédération internationale des journalistes (Fij). L’atelier, qui finit ce jour, a pour thème ’’L’organisation dans les médias numériques : réforme syndicale et recrutement des jeunes’’. Une occasion, pour les jeunes reporters, d’interpeller le secrétaire général du Synpics, Bamba Kassé et son équipe sur le manque d’information noté dans le fonctionnement de leur structure.
Ainsi, beaucoup de jeunes reporters disent ignorer les conditions d’adhésion au Synpics pour défendre leurs intérêts. Pourtant, avec la précarité notée dans le milieu, les jeunes débutants ont de plus en plus besoin d’être soutenus, écoutés et orientés pour espérer travailler dans de bonnes conditions. Pour le journaliste du Groupe futurs médias Daouda Mine, même si l’adhésion à un syndicat est personnelle, le Synpics a l’obligation d’aller vers les reporters pour les sensibiliser sur leurs droits.
Bamba Kassé est d’avis, lui, qu’il faut que les jeunes s’organisent. Il pense d’ailleurs que le recrutement de jeunes syndiqués est un facteur crucial pour la survie et la durabilité des syndicats. ‘’La syndicalisation est devenue obligatoire pour la défense des jeunes qui font face à des barèmes de salaire très bas et des longues journées de travail’’, indique Bamba Kassé. Un ensemble de problèmes qui ne peut trouver solution, selon lui, que si les journalistes s’unissent à travers la syndicalisation.
Aussi, M. Kassé précise que tous les journalistes sont membres du Synpics. Il faut cependant, explique-t-il, une adhésion officielle par l’achat d’une carte de membre et l’intégration d’une section du syndicat. Ainsi, en cas de problème, c’est cette section qui pourra remonter l’information au Bureau exécutif national (Ben) du Synpics. Ce qui n’est pas toujours facile. Comme l’ont souligné certains confrères, des journalistes ont peur de se syndiquer, sous peine d’être licenciés.
Il n’empêche, face à cette crainte, le Synpics ne baisse pas les bras. Pour le cas des journalistes en ligne, par exemple, le Sg du Synpics renseigne qu’ils sont dans une phase de recherche, afin de recenser les problèmes vécus par les acteurs de ce secteur. Il s’agira, d’après Bamba Kassé, de voir est-ce que les droits de ces travailleurs sont respectés (salaires, couverture sociale) ou est-ce qu’ils ont réellement la place qu’ils méritent dans ce secteur.
HABIBATOU TRAORE