Publié le 20 Aug 2020 - 21:09
TENUE DES ELECTIONS LOCALES A DATE ECHUE

Le dialogue politique se met au ‘’Fast-track’’

 

Les acteurs du dialogue politique veulent en finir avec les interminables concertations sur le processus électoral. A la suite d’une interpellation du chef de l’Etat, ils souhaitent reprendre les travaux et les boucler avant le 31 août pour remettre leur rapport de conclusion au président Macky Sall, afin de fixer les échéances à venir.  

 

Après une pause de cinq mois à cause de la pandémie du coronavirus, la Commission du dialogue politique remobilise ses troupes. La reprise annoncée à partir de mardi prochain se fera dans un cadre particulier. 

En effet d’après le directeur exécutif de l’ONG 3D, la commission a été interpellée par le président de la République Macky Sall, par le biais d’une lettre en date du 12 août dernier. Ce, pour demander le dépôt du rapport de conclusion du dialogue politique, au plus tard le 31 de ce mois, afin de garantir le respect du calendrier électoral.

‘’Le président a mis le dialogue politique devant ses responsabilités pour lui demander ses conclusions. On ne peut pas continuer à dialoguer, il faut qu’on s’arrête pour constater les points d’accord et de désaccord, et pouvoir aller aux élections. On ne devrait même pas attendre que le président nous interpelle pour finaliser ce qu’on a commencé’’, fait remarquer Moundiaye Cissé. 

Le directeur exécutif de l’ONG 3D souligne, d’ailleurs, qu’un décret prolongeant la durée du dialogue national a été publié. Seulement, concernant les membres de la commission politique, ils ont un ultimatum pour déposer leur rapport. ‘’Je crois qu’on a épluché les points majeurs. Il y a des points qui n’ont pas été débattus. On a décidé de travailler pour les finaliser. Cela permet à l’autorité de se décider par rapport aux Locales’’, ajoute M. Cissé.

Ainsi, pour respecter les délais, le directeur exécutif de l’ONG 3D renseigne que le rythme des réunions va changer. A ce propos, dès la semaine prochaine, les membres de la commission se réuniront tous les mardis, mercredis, jeudis et vendredis. Ce qui fait dire au plénipotentiaire des non-alignés que c’est pour être dans les délais qu’ils ont décidé de reprendre et d’accélérer les conditions pour le respect de la date du 31 août. ‘’L’urgence, aujourd’hui, c’est l’audit du fichier et l’évaluation du processus électoral. Ce sont ces deux activités qui peuvent nous permettre d’avoir un code électoral consensuel et garantir des élections transparentes et paisibles. Ce sont les deux activités urgentes sur lesquelles les gens sont en train de travailler. Nous avions déjà eu un entretien avec nos partenaires techniques de l’USAID qui était disposé à financer l’audit, mais malheureusement, la pandémie est venue tout interrompre. Nous avons repris le travail. On va, en rapport avec le ministre de l’Intérieur, peut-être trouvé d’autres partenaires pour que le travail se fasse rapidement’’, laisse entendre Déthié Faye.  

En écho à ces propos, Moundiaye Cissé renseigne qu’ils vont essayer de débattre et d’évacuer tous les points en rapport avec les Locales, à savoir la question de l’audit du fichier et de l’évaluation du processus électoral. Ce nouvel élan, aux yeux du directeur exécutif de l’ONG 3D, permettra de rendre visible le calendrier électoral. ‘’Il y avait un flou total autour du calendrier électoral, ce qui avait poussé la société civile à faire des sorties pour demander qu’on soit édifié. On ne peut pas être dans une République où le calendrier électoral n’est pas visible. Ensuite, le mandat des maires et des présidents de conseils départementaux n’est pas encore défini. Cette relance du chef de l’Etat était plus que nécessaire’’, estime M. Cissé.

Elaguer le parrainage

Nos interlocuteurs s’accordent toutefois sur la question du parrainage. A leurs yeux, ce point doit être élagué des discussions, pour permettre l’organisation des élections locales, au plus tard le 28 mars 2021. Ce qui fait dire à Moundiaye Cissé que tout dépend de la volonté des uns et des autres. ‘’Le parrainage n’est pas applicable aux élections locales. Tout le monde semble aujourd’hui partager notre point de vue. Si on l’applique, on va vers des tensions à n’en plus finir et je crois que seule la majorité s’oppose à ce que l’on supprime le parrainage. Ce n’est pas praticable’’, précise Déthié Faye.  

La reprise du dialogue tient toutefois compte de la situation sanitaire actuelle, avec la propagation du coronavirus. Ainsi, d’après le plénipotentiaire des non-alignés, il y aura une réduction du nombre de participants, pour éviter les risques de contamination. Plus explicite sur la question, Moundiaye Cissé souligne qu’il y aura 5 personnes par délégation, au lieu de 20, comme à l’accoutumée.  

HABIBATOU TRAORE 

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