Publié le 27 Feb 2020 - 07:44
THIERNO SEYDOU BA, PRESIDENT FSB SUR LA DEROUTE DES BOXEURS SENEGALAIS AU TQO

‘’Je n’ai pas été surpris’’

 

Les deux derniers espoirs sénégalais de décrocher une qualification au tournoi de boxe des Jeux olympiques Tokyo-2020 ont été brisés, hier. Khadija Timéra et Karamba Kébé ont été éliminés, comme leurs trois compatriotes Makhtar Sambou, Souleymane Sy et Pape Mamadou Ndiaye. Le président de la Fédération sénégalaise de boxe (FSB), Thierno Seydou Ba, a déclaré, dans un entretien avec ‘’EnQuête’’ hier, n’avoir pas été surpris par la déroute des cinq boxeurs sénégalais engagés dans le tournoi qualificatif olympique de Dakar.

 

Tous les cinq boxeurs sénégalais participant au TQO ont été éliminés. Les deux derniers espoirs, Khadija Timéra et Karamba Kébé, n’ont pas fait mieux que leurs devanciers. Comment avez-vous vécu cette débâcle ?

Je n’ai pas été surpris, puisque ces derniers temps, je me suis évertué à dire qu’il ne fallait pas se leurrer. Ce n’est pas que je veuille justifier les déboires de l’équipe nationale, mais j’avais dit que le Sénégal avait un retard par rapport à certains pays d’Afrique comme ceux du Maghreb ou le Ghana. Nous avons eu la malchance de tomber sur l’Algérie, le Ghana et l’Egypte. Nos boxeurs n’ont pas démérité. Ils se sont bien battus, mais il y a un gap par rapport à leurs adversaires. Dès lors, cela s’avère difficile.

Qu’est-ce qui a manqué aux boxeurs sénégalais pour aller décrocher la qualification aux Jeux olympiques 2020 ?

Il faudrait beaucoup de travail et de compétitions. Sur les livrets, vous voyez un boxeur algérien, par exemple, qui a plus de 100 combats. Ce n’est pas comparable avec ce qui se passe au Sénégal. Nos boxeurs ont à peine 15 à 20 combats dans les gants. Il faudrait qu’on arrive à faire plusieurs compétitions pour aguerrir nos boxeurs. J’ai discuté avec le responsable de la délégation tunisienne. Il m’a confié que son équipe se déplace, chaque année, aux quatre coins du monde, en Asie, en Arabie, en Amérique et partout en Europe. Nous qui ne bougeons jamais, nos boxeurs ont du mal à s’adapter au rythme des compétitions internationales. On ne peut pas dire qu’on n’a pas travaillé, non. Nous avons quand même récupéré notre place au niveau de la sous-région. Nous avions sept boxeurs médaillés à Conakry où nous étions classés deuxième derrière le pays organisateur, la Guinée. Ce qui veut dire que nous étions devant le Ghana, le Nigeria, la Côte d’Ivoire, etc. A Praia, nous avions engagé huit boxeurs qui sont tous médaillés et nous étions même devant le Maroc. Alors, il faut continuer de travailler. Je ne désespère pas, parce que les boxeurs se sont bien comportés.

Au-delà des mauvais résultats obtenus, quels enseignements tirez-vous de la participation du Sénégal au TQO de Dakar ?

C’est un plus. On a encore beaucoup de choses à apprendre. Donc, si nous avons certaines opportunités, je ne parle même pas d’un niveau aussi élevé, mais juste des compétitions avec des pays de la sous-région par exemple, nous pourrions peut-être mieux nous adapter à la rudesse des combats entre Africains.

Est-ce que le Sénégal va engager des boxeurs pour la dernière session de rattrapage à Paris ?

Franchement, cela m’étonnerait beaucoup. Je me demande si le ministère (Sports) accepterait de dépenser de l’argent pour une boxe dont il doute. C’est justement ça. Si c’était juste le tournoi, il n’y aurait pas de problème. Mais il y a eu tellement de remous. Nous étions dans la tourmente bien avant le TQO. L’Association des entraineurs d’élite, au lieu de nous venir en aide, nous a déstabilisés, en disant des choses vraiment méchantes sur la fédération. Cela ne concoure pas à rendre sereins la fédération, les boxeurs et leurs entraineurs. Il y a eu des tentatives de déstabilisation. D’ailleurs, le président de l’Association des entraineurs d’élite, Oumar Ndiaye, a failli en venir aux mains avec le boxeur Makhtar Sambou venu d’Angleterre. Vous trouvez cela normal ? Tout le monde aurait dû tirer dans la même direction.

LOUIS GEORGES DIATTA

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