Publié le 16 Jan 2021 - 10:34
TOUBA - TRAITEMENT COVID-19

Les centres dédiés pleins

 

La Covid-19 est en train de croitre exponentiellement à Touba où les centres de traitement dédiés aux malades souffrant de cette pathologie sont tous pleins. Il est difficile, voire impossible de rester un jour sans que des patients ne décèdent du coronavirus. Afin de freiner cette vague, le médecin-chef du district sanitaire et ses équipes ont entrepris de sensibiliser les populations sur la dangerosité de cette maladie.

 

‘’L’heure est grave’’, disait le président de la République, lorsqu’il décrétait l’état d’urgence au niveau des régions de Thiès et de Dakar. A Touba, la situation est trop préoccupante, en ce qui concerne la pandémie du coronavirus. Tel un ouragan, le virus responsable de la Covid-19 fait des vagues et détruit presque tout sur son passage. Au cimetière de Bahiya, c’est du jamais-vu. Et pour cause, les enterrements se font à un rythme effréné. La ville est endeuillée. Les hôpitaux de Ndamatou et de Matlaboul Fawzény sont pleins. Le centre de traitement des épidémies de Capacité Toscana, qui a été rouvert ce mercredi 12 janvier, est déjà plein, malgré une capacité d’accueil de 25 lits. Même les centres secondaires sont remplis. Partout dans la ville et dans tous les quartiers, on trouve des personnes qui souffrent de la Covid-19.

‘’Mais là où le bât blesse, les populations sont toujours dans le déni et refusent de respecter les gestes barrières. Les cas suspects refusent même les prélèvements. Les cas qui sont révélés journellement lors de la lecture du bulletin épidémiologique, sont ceux qui sont prélevés au niveau des gares routières’’, informe, sous le couvert de l’anonymat un agent de santé. Comment faire pour stopper cette propagation du virus ?

Pour les blouses blanches, seul l’engagement communautaire et l’appropriation de la lutte par les différents segments de la population peut venir à bout de cette pathologie. Elles pensent aussi que le déni doit être banni. C’est ce qui explique la rencontre, hier, avec la presse et les infirmiers-chefs de poste, sous la houlette du docteur Ndèye Maguette Diop, Médecin-Chef du district sanitaire de Touba. L’objectif de la rencontre était de les sensibiliser, mais surtout de les outiller afin qu’ils puissent jouer leur partition dans cette riposte. 

Les blouses blanches veulent, avec l’appui de la population et des professionnels des médias, éradiquer la Covid-19. Ce qui fait dire à l’infirmier-chef de poste (ICP) de Darou Rahmane, Harouna Guèye, par ailleurs Président de l’Association des ICP de Touba, qu’il faut que tout le monde s’implique. ‘’Nous voulons éradiquer le coronavirus avec cette 2e vague qui commence à nous donner le tournis. On va organiser une caravane pour sensibiliser les populations. Le khalife dit qu’il n’a pas peur de la maladie, mais il souhaiterait que les populations fassent comme lui, en respectant les mesures barrières, avec le port du masque, la distanciation physique et sociale.  D’ailleurs, le khalife a repoussé jusqu’à une date ultérieure la tenue du Magal de Porokhane.  Actuellement, il y a beaucoup de décès. Nous sommes débordés. Nous ne disposons plus d’endroits où accueillir les patients, parce que les hôpitaux de Ndamatou et de Matlaboul Fawzény ont dépassé leur capacité d’accueil. Même les centres secondaires sont pleins et tout cela à cause du coronavirus. Nous devons nous retrousser les manches et dire stop’’, a-t-il dit.

 A Touba, pour les blouses blanches, le temps est venu de se mobiliser afin de vaincre cette pathologie, parce que, confie le président de l’Association des ICP, ‘’on ne dénombre plus le nombre de morts. Il est difficile de quantifier ceux qui perdent la vie à cause de la Covid-19’’. C’est la raison pour laquelle l’équipe du district sanitaire s’est mobilisée pour organiser une caravane pour sensibiliser les populations sur la maladie du coronavirus. ‘’Nous, praticiens, nous ne pouvons que soigner, mais c’est la communauté qui doit se mobiliser pour remporter cette bataille.  Il faut que cette communauté prenne ses responsabilités et accepte de respecter les gestes barrières et éviter les rassemblements. Partout dans la ville et dans tous les quartiers, on trouve des personnes qui souffrent de la Covid-19. Nous rencontrons des difficultés avec les personnes qui souffrent de la maladie et qui refusent d’être suivies et traitées. De tels comportements facilitent la propagation du virus. Nous perdons beaucoup de personnes âgées. Il est temps de changer de comportement’’, a appelé M. Guèye.

Le responsable de l’éducation pour la santé de l’EPS du district de Touba, Mamadou Sarr, est revenu sur le plaidoyer. ‘’Cette deuxième vague de contamination est fulgurante. La létalité et la morbidité sont extraordinairement élevées. C’est pourquoi nous nous sommes dit qu’il faut réunir tous les membres des postes de santé et de la presse pour faire le plaidoyer auprès des autorités religieuses, organiser des causeries et des mobilisations sociales pour que les populations soient informées de la dangerosité du moment. Nous avons demandé aux ICP qui gèrent les ‘badiénou gokh’, les relais, de les associer afin que ces derniers puissent jouer valablement leur rôle dans cette riposte’’.

D’autant plus que, ajoute-t-il, ‘’la situation va crescendo. La maladie se développe. Au niveau des cimetières, il y a beaucoup de monde qui sont là-bas. Cette pandémie cause beaucoup de nuisances à cette société. Il faut faire beaucoup d’efforts, être engagé au niveau communautaire, pour que tout le monde puisse jouer le rôle fondamental afin que cette pandémie disparaisse à jamais. Touba a les mêmes problèmes que Dakar et Thiès. Ici, il faut voir les chefs religieux pour qu’ils fassent comme le khalife général qui a donné l’exemple avec le port du masque et le respect des gestes barrières. Les malades sont partout dans cette cité religieuse’’.

A noter que le nombre de cas positifs recensés au niveau du district sanitaire de Touba, depuis le début de la pandémie, est de 963 dont 635 guéris et 74 décédés. Hier, 29 cas confirmés ont été dénombrés dont 4 cas contacts et 25 cas communautaires, 16 hospitalisés et 11 cas graves et 2 décès.

Boucar Aliou Diallo

 

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