Publié le 6 Sep 2020 - 04:36
TRAFIC DE DROGUE

Un faux pasteur et son ami risquent 10 ans de réclusion criminelle

 

Victor et Jonas sont deux Nigérians qui ont comparu mardi dernier, devant la chambre criminelle. Ils sont poursuivis pour diverses infractions dont le trafic international de drogue.

 

Autoproclamé pasteur, Victor ne faisait pas que répandre la foi. Il fournissait également de la drogue dure à qui voulait s’en procurer dans le quartier de Yoff. D’ailleurs, son activité illicite a été soufflée à la Section de recherches de la gendarmerie qui l’a appréhendé chez lui, avec une balance électronique et 109 grammes de bicarbonate de sodium qui servaient à couper la drogue. Son colocataire Jonas a également été embarqué, puisqu’il avait par-devers lui 2 boulettes de cocaïne. Les faits se sont déroulés courant 2015.

Lors de leurs auditions à l’enquête préliminaire, Victor avait, sans ambages, reconnu les faits et partiellement devant le juge d’instruction, puisqu’il avait juste contesté la quantité de la drogue devant ce dernier. Concernant Jonas, il a été constant depuis le début et se dit consommateur, alors qu’il fait office de technicien de surface, donc avec de faibles revenus.

Ils ont comparu mardi dernier, devant la chambre criminelle, pour association de malfaiteurs, trafic international de drogue et séjour irrégulier. Face au juge, le pasteur a déclaré qu’il revenait de l’église et qu’en descendant du taxi, on lui a fait part d’une visite inopinée chez lui des forces de l’ordre. ‘’Si j’avais quelque chose à me reprocher, j’aurais pu prendre la fuite. J’ai pris l’appartement à mon nom et la chambre où ils ont fait la perquisition n’était pas la mienne. Je les ai conduits dans ma chambre et ils n’y ont rien trouvé’’, a-t-il argué.

Or, à l’enquête et devant le magistrat instructeur, il avait reconnu les faits en expliquant l’acquisition de la drogue ainsi que son écoulement. Son compatriote a été constant dans ses déclarations et pour justifier sa thèse à laquelle ne croyaient pas les enquêteurs, vu ses maigres ressources, alors que la drogue coûte cher, il a défendu qu’il accumulait plusieurs petits boulots et que certains de ses amis en Europe l’aidaient  financièrement.

Le parquet, convaincu de leur culpabilité, a requis 10 ans de réclusion criminelle. Alors que la défense a sollicité l’acquittement au bénéfice du doute. Maitre Idrissa Boubacar Sadjho trouve que le trafic n’est pas prouvé et qu’il ne faudrait pas les condamner juste parce qu’ils sont Nigérians. Maitre Sadjho a demandé l’acquittement pur et simple pour le séjour irrégulier et l’association de malfaiteurs, après avoir argué que les 5 ans en détention étaient largement suffisants pour payer la détention en vue de l’usage. Son confrère Me Domingo Dieng a soutenu que Victor est bel et bien un grand pasteur au Nigeria et qu’il est bien connu dans son pays. Maitre Dieng a formulé la même demande. Juste après, Me Nafissatou Diagne a sollicité une application bienveillante de la loi.

Les accusés devront attendre le 15 septembre pour en savoir plus sur leur sort.

Fama Tall

 

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