Publié le 30 May 2018 - 23:22
TRANSFORMATION ECONOMIQUE DE L’AFRIQUE

Vera Songwe préconise la libre circulation des personnes 

 

Pour réaliser la transformation économique de l’Afrique, il faut une libre circulation des personnes et ‘’non seulement’’ des biens et services. C’est la conviction de la Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Vera Songwe. Elle s’exprimait lors d’un panel cette semaine à Genève.

 

Avec la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca), qui sera en vigueur dans les normes à partir de janvier 2019, le continent africain va atteindre, selon la Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Vera Songwe, ‘’le sommet d’une réalisation essentielle’’ au cours de ces dernières années. Elle l’a fait savoir à l’occasion d’un panel sur les migrations pour l’Afrique qui se tient à Genève, depuis lundi. Au regard des efforts en cours pour ‘’un nouveau panafricanisme économique’’, l’ancienne directrice des opérations pour la Banque mondiale au Sénégal fait remarquer qu’il y a des ‘’liens étroits’’ entre la Zleca et le Protocole sur la libre circulation des personnes.

D’ailleurs, elle souligne qu’il faut ‘’une libre circulation des personnes et non seulement des biens et services, pour réaliser la transformation économique du continent’’. Ainsi, Mme Songwe de relever la nécessité de sensibiliser les dirigeants africains afin que la migration devienne une partie de leur agenda politique national. D’où la nécessité, pour elle, d’une collaboration entre la CEA et l’Organisation internationale pour les migrants (OIM).

Sur ce, la modératrice de cette rencontre, Ellen Johnson Sirleaf, par ailleurs ancienne présidente de la République du Liberia, a soutenu qu’il est primordial pour les États africains de ‘’suivre un plan d’action’’. Mais aussi, de le mettre en œuvre d’une ‘’manière rigoureuse’’ en vue d’exploiter la ‘’contribution positive’’ des migrants à la croissance inclusive et au développement durable du continent. Dès lors, elle a rappelé que, selon les projections de la Banque africaine de développement (BAD), le Produit intérieur brut (Pib) réel de l’Afrique passera de 3,6% en 2017 à 4,1% en 2018. Tenant compte du potentiel du marché estimé à 1,2 milliard de personnes et un Pib de 2 500 milliards de dollars, Mme Sirleaf a soutenu que ceci constitue de vraies opportunités économiques avec l’adoption récente de la Zleca. Pour elle, la Zleca est ‘‘le plus vaste bloc commercial réunissant le plus grand nombre de pays depuis la création du World Trade Center’’.  

Une migration ‘’sûre, ordonnée et régulière’’

Il faut noter que cette réunion de deux jours vise, selon les acteurs, à développer des recommandations pour aider l’Afrique à établir des arguments afin de faciliter une migration ‘’sûre, ordonnée et régulière’’ et à contribuer à la mise en œuvre du Pacte mondial pour la migration. Vu l’importance de la disponibilité des données dans ce processus, le directeur général de l’OIM, William Lacy Swing, a plaidé pour que l’attention des leaders soit attirée sur les contributions des migrants. Ceci, non seulement en ce qui concerne les envois de fonds, mais aussi les transferts sociaux grâce à leur expertise et leur savoir-faire technique. Tout en mettant l’accent sur les investissements commerciaux et le commerce des populations de la diaspora.

MARIAMA DIEME

Section: