Publié le 31 May 2017 - 23:41
TRANSFORMATION STRUCTURELLE DE L’ECONOMIE

Le Sénégal a encore du chemin à parcourir 

 

De nombreux progrès restent à faire dans la transformation de la structure de l’économie sénégalaise afin qu’elle se classe parmi les économies les plus compétitives. C’est ce qu’a indiqué hier le Secrétaire général du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, Cheikh Tidiane Diop, lors de la Revue annuelle conjointe (RAC) 2017.

 

Les résultats de la croissance économique semblent aller dans ‘’le bon sens’’ depuis 2014, au Sénégal, avec ‘’une bonne transformation’’, un déplacement de l’économie vers le secteur secondaire. ‘’En vue de transformer la structure de l’économie sénégalaise, de nombreux progrès restent à faire pour qu’elle se classe parmi les économies les plus compétitives. Dans ce sens, il nous faut le secteur financier pour doper davantage les investissements du secteur privé’’, a fait savoir Cheikh Tidiane Diop, Secrétaire général du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan. Il s’exprimait hier, lors de la Revue annuelle conjointe pour la validation des résultats de la mise en œuvre de la politique économique et sociale en 2016.

En effet, le Sénégal s’est engagé à réaliser les objectifs de développement durable (ODD) adoptés par la Communauté internationale, en 2015 à New York. Et le Cadre harmonisé de suivi évaluation des politiques publiques (Case) prend en charge leur déclinaison nationale et l’évaluation des progrès. ‘’Assurément, les revues sectorielles devront dorénavant, intégrer les besoins en matière de collecte d’information sur les indicateurs, ce qui facilitera l’élaboration d’un rapport périodique sur l’état d’avancement de la mise en œuvre de ces ODD’’, a renchéri M. Diop.

Au demeurant, a dit le Sg du MEFP, le suivi des ODD donne un rôle déterminant à la statistique et nécessite la mobilisation de ressources adéquates. Cela, pour rendre plus opérationnel le système statistique national du Sénégal. Qui a ses forces, mais également des faiblesses. ‘’Nous devons prendre toutes les dispositions en renforçant nos capacités en matière de collecte des données et en faisant en sorte que les progrès dans la mise en œuvre de nos politiques soient mesurables. Il nous faut donc relever les défis que posent le suivi et l’évaluation de nos politiques publiques. Et plus particulièrement, les ODD, dont l’adoption nous contraint à  évoluer vers d’autres types nouveaux d’informations plus fines et plus coûteuses’’, a-t-il recommandé.

A cet effet, Cheikh Tidiane Diop a estimé qu’il va falloir ‘’renforcer les capacités’’ des structures de l’Etat en charge de la planification et du suivi évaluation des politiques sectorielles. En vue d’assurer la disponibilité des informations et faciliter la tenue régulière des revues sectorielles. A ce titre, il est crucial, pour lui, que leurs forces soient conjuguées afin que l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) puisse mettre en œuvre son programme spécial d’enquêtes pour le suivi multidimensionnel du PSE et des ODD. Ceci, ajoute-t-il, est ‘’d’une importance capitale’’ dans un contexte de préparation de la phase 2 du Plan Sénégal Emergent (PSE).

Par rapport à l’éducation, le Secrétaire général du MEFP a relevé que bien que les taux bruts de scolarisation aient progressé et que le taux d’analphabétisme au sein de la population adulte ait diminué, les progrès du Sénégal sont relativement insuffisants pour être en situation de pays à revenu intermédiaire dans un délai très proche. ‘’De ce point de vue, le gouvernement s’évertue à élargir l’offre de main-d’œuvre compétente et permettre ainsi à l’administration de renforcer ses capacités d’impulsion, et aux entreprises de progresser’’, a-t-il soutenu.

Sur cette même lancée, le Coordonnateur de la Direction générale de planification des politiques économiques (Dgppe), Mayacine Camara, a affirmé que l’éducation est aussi un secteur à surveiller, surtout avec le taux d’achèvement du primaire. Qui pendant longtemps reste à un niveau de 60%. ‘’Il faut aujourd’hui, au-delà de la construction d’écoles, que le ministère et l’ensemble du gouvernement s’orientent vers une politique plus efficace pour régler cette question. Il faut qu’on fasse beaucoup plus d’efforts pour retenir les enfants au primaire, et moyen secondaire’’, a-t-il préconisé. Selon M. Camara, les mariages précoces sont un facteur qui gangrène le secteur. Et c’est une tendance qui est devenue ‘’très lourde’’. Pour l’enseignement supérieur, nous considérons une légère amélioration au niveau de la licence.

Une croissance de 6,8% attendue en 2018

Malgré ces quelques défis à relever pour l’économie sénégalaise, Cheikh Tidiane Diop a aussi magnifié la progression enregistrée par la croissance du PIB réel depuis la mise en œuvre du PSE. ‘’Et cette progression devrait se confirmer avec une croissance attendue à 6,8% en 2018. Cette dynamique soutenue par les investissements dans les secteurs productifs et les infrastructures sera poursuivie, avec notamment l’équipement et la modernisation de l’agriculture, les aménagements hydro-agricoles, par la perspective de la maîtrise de l’eau, la construction, la réhabilitation de routes et la satisfaction de la commande publique’’, a-t-il annoncé.

Toutefois, M. Diop a soutenu que le gouvernement va poursuivre les réformes déjà engagées. Cela, pour accélérer la mise aux normes de l’environnement des affaires aux standards internationaux, afin de promouvoir les conditions propices à l’émergence d’un secteur privé dynamique et compétitif. Mais également, pour renforcer le partenariat public-privé et tirer davantage des investissements directs étrangers.  ‘’Tenant compte de l’importance du capital humain, le gouvernement poursuivra des investissements dans l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base, notamment les nouvelles orientations de la lettre politique générale de l’éducation et de la formation dans la 2ème phase du PAQUET, le maintien de la dynamique de l’accès à l’eau potable’’, a-t-il rassuré. Il faut noter que la RAC s’est tenue en présence des partenaires techniques et financiers du gouvernement, de la société civile, etc. 

MARIAMA DIEME

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