Publié le 28 Jun 2020 - 02:40
TRANSFUSION SANGUINE AU SENEGAL

Vers l’érection de centres décentralisés

 
Les régions du Sénégal auront bientôt leur propre centre de transfusion sanguine autonome pour faciliter la disponibilité du sang dans toutes les localités. Cela grâce au projet de loi n°05/2020 relatif à la transfusion sanguine et aux médicaments dérivés du sang voté hier à l’Assemblée nationale. 
 
 
La problématique du don de sang reste encore entière, au Sénégal. Cette année, le déficit a été énorme dans les banques, à cause de la pandémie du coronavirus. Ainsi, d’après le directeur du Centre national de transfusion sanguine (CNTS), une baisse de 26 % des dons a été enregistrée, depuis l’apparition des premiers cas de Covid-19 au Sénégal. A cela s’ajoute l’interdiction de rassemblements qui a également occasionné, d’après Saliou Diop, une chute de 60 % des collectes mobiles organisées par le Centre national de transfusion sanguine. Un constat alarmant et qui interpelle la conscience collective. 
 
Hier, la Commission santé de la population, des affaires sociales et de la solidarité nationale, dirigée par la parlementaire Awa Guèye, a sollicité du ministre de la Santé et de l’Action sociale la construction de centres de transfusion sanguine dans les régions.
 
Les commissaires ont également souhaité, d’après un rapport des travaux en commission présenté hier en plénière, ‘’la dotation des banques de sang en matériel adéquat, tout en mettant en exergue la sensibilisation et la communication sur le don de sang, sur les urgences, dans le cadre de la prise en charge des accidents et des drépanocytaires’’. Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, les a rassurés en leur rappelant l’engagement du gouvernement en matière de santé, avec la loi relative à la décentralisation de la transfusion sanguine à travers l’installation des centres régionaux.
 
En effet, pour Abdoulaye Diouf Sarr, la transfusion sanguine participe à l’amélioration des indicateurs de santé. Ceci, précise-t-il, en concourant à la réduction de la mortalité maternelle et infantile, et à la lutte contre le VIH/sida, les hépatites, le paludisme et d’autres maladies à travers le dépistage des agents infectieux qui en sont responsables. Ainsi, à ses yeux, il s’avère nécessaire de veiller à la disponibilité du sang qui reste un produit vital. 
 
Monsieur Sarr renseigne d’ailleurs qu’une politique nationale de transfusion sanguine (PNTS) basée sur le don volontaire, a été validée au Sénégal en 2006, dans le but, dit-il, d’assurer une autosuffisance en produits sanguins sécurisés et de bonne qualité sur l’ensemble du territoire national. ‘’L’organisation de la transfusion sanguine est principalement basée sur le système des banques de sang hospitalières, ce qui rend très difficile leur coordination, l’harmonisation et le contrôle des pratiques transfusionnelles. Ainsi, le présent projet de loi a pour objet de formaliser le nouveau cadre institutionnel des structures de transfusion sanguine, de définir les responsabilités administratives et pénales des professionnels de la santé, des droits et devoirs des donneurs de sang et des receveurs’’, fait savoir le ministre de la Santé. 
 
En outre, les députés de la 13e législature, membres de la Commission santé, ont suggéré la prise en compte des groupes sanguins dans les cartes nationales d’identité, comme c’est le cas dans les permis de conduire numérisés. Abdoulaye Diouf Sarr leur a promis que leur suggestion pourrait être matérialisée très bientôt. 
 
Gestion coronavirus
 
Les députés ont, par ailleurs, interpellé Abdoulaye Diouf Sarr sur la gestion du coronavirus au Sénégal. Ils ont souhaité avoir l’état des lieux concernant l’acquisition du ‘’Covid organics malgache’’, le coût et la fiabilité des tests effectués par l’Institut Pasteur. Le ministre de la Santé leur a expliqué, dans ce cadre, que l’Institut Pasteur est un institut de recherche sénégalais dirigé par un Sénégalais. Les tests sont presque gratuits, puisque l’Etat ne donne que 5 000 F CFA sur les 40 mille qu’ils coûtent. 
 
Monsieur Sarr a également expliqué aux députés ‘’que la stigmatisation et la tension ne militaient pas en faveur de la prise en charge efficace de la Covid-19, sous réserve de la rigueur sanitaire’’. Il a invité les députés à être des relais et sensibiliser dans ce sens les populations. Il est, malgré tout, satisfait de ce qui a été fait jusque-là. Il s’est félicité des résultats obtenus par le Sénégal, dans le cadre de la lutte contre la Covid-19. Il a, à cet effet, évoqué les chiffres relatifs au taux ‘’faible’’ de létalité du Sénégal qui est de 1,4 %, contre 5 % au niveau mondial et 3 % au niveau africain. 
 
Parallèlement, le maire de Yoff fait état d’un taux de guérison national de 66 % contre 50 % au niveau mondial et 48 % au niveau africain. 
 
HABIBATOU TRAORE

 

 

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