Publié le 17 Oct 2014 - 18:40
TROIS QUESTIONS A AMADOU ELIMANE KANE

‘’L’Afrique est comme un homme qui a perdu une de ses jambes ‘’

 

Expliquez nous la valeur de la thématique choisie pour cette résidence ?

Nous avons travaillé autour de la thématique la parole retrouvée entre la Caraïbe et l’Afrique. Nous avons été séparés par l’esclavage, la colonisation. Et aujourd’hui, comme disait Cheikh Anta Diop, ‘’l’Afrique est comme un homme qui a perdu une de ses jambes’’ ; et pour pouvoir marcher correctement, il faudrait que l’Afrique retrouve l’autre jambe.

Et celle-ci se trouve quelque part dans les Amériques, les Caraïbes. Nous sommes allés chercher l’autre jambe pour en fait pouvoir marcher pleinement, pour pouvoir bâtir les USA d’Afrique, porter les savoirs africains, notre patrimoine culturel et notre héritage historique. D’où cette thématique qui nous interpelle et qui a réuni ici des écrivains et des plasticiens.  

Mais il n’y a que des artistes sénégalais qui participent actuellement à la résidence. Quelle est la part des Caraïbes ?

Cette phase marque le début de la résidence qui doit se passer toute l’année. Il y a le jeune plasticien Hampâté Diallo qui va travailler avec un autre de ses collègues de la Caraïbe qui s’appelle Julien Creuset. Je l’ai rencontré, il n’y a pas longtemps et il est un garçon très brillant qui se pose pas mal de questions. Nous aurons aussi une écrivaine de la diaspora qui s’appelle Wédia, qui est très connue et qui sera là au moment de la deuxième résidence. Ce sera à partir de janvier pour une bonne quinzaine de jours. On se retrouvera encore ici (ndlr à Yenne) pour échanger sur ‘’la parole retrouvée’’.

Comment s’est fait le choix des artistes et quelle sera la finalité de cette résidence ?

On va mettre en place une collection de livres qui va être éditée par la maison d’édition ‘’Lettres de renaissance’’ basée à Paris et qui va aussi s’installer à Dakar. Parce que je suis moi-même actionnaire dans cette maison d’édition. Pour le choix, ceux qui sont là le sont en fonction de leurs aptitudes, de leurs belles plumes. Vous connaissez Habib Demba Fall qui a une très belle plume. Il  y en a d’autres au Sénégal, c’est vrai. Mais, tout choix est douloureux.

Nous avons aussi Ndongo Samba Sylla de la fondation Rosa Luxembourg, qui est un écrivain aussi, un économiste qui a une très belle plume. Il y a Elimane Haby Kane qui est sociologue et écrivain, ainsi qu’un plasticien Hampaté Diallo qui travaille autour de l’écriture picturale. Tous ces artistes partagent une vision panafricaine.  

 

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