Publié le 28 Jun 2019 - 11:16
TUNISIE

Un policier tué et huit blessés dans deux attentats-suicides à Tunis

 

Ce double attentat témoigne de la résilience de certains groupes terroristes en Tunisie, malgré une amélioration générale de la situation sécuritaire.

 

Un policier a été tué et huit autres personnes ont été blessées, jeudi 27 juin à Tunis, dans deux attentats différents dans le centre-ville et devant une caserne de la garde nationale, des incidents témoignant de la résilience de certains groupes terroristes en Tunisie malgré une amélioration générale de la situation sécuritaire.

La première attaque, qui a fait cinq blessés, a été perpétrée par un kamikaze s’étant fait exploser devant une voiture de la police municipale. Selon un journaliste du Monde Afrique présent sur place, l’attaque a eu lieu au niveau des arcades de l’avenue Charles-de-Gaulle qui prolonge la célèbre avenue Bourguiba vers l’entrée de la médina. « J’ai vu les parties du corps du kamikaze se disperser », témoigne une femme en état de choc. Un autre témoin rapporte qu’il a vu la « voiture de police soulevée » par le souffle de l’explosion. Dans les minutes qui ont suivi, des unités antiterroristes, le visage dissimulé par des cagoules, ont fait leur apparition, bloquant les accès des différentes rues de ce centre-ville très fréquenté. Au milieu des sirènes hurlantes, de nombreux policiers en civil vérifiaient l’identité de passants leur semblant présenter l’apparence de ressortissants étrangers. Par ailleurs, un autre véhicule a explosé sur le parking de la direction antiterroriste de la caserne d’El Gorjani, à Tunis, faisant quatre blessés parmi les policiers.

«Nous avions démantelé ces dernières semaines de nombreuses cellules terroristes dormantes », a commenté un responsable de l’information du gouvernement, Yousef Chahed, qui fait état d’une opération de « démantèlement » jeudi matin dans la région de Gfasa (centre-ouest).

Ce double attentat survient dans un contexte politique tendu, alors que les Tunisiens sont appelés à voter à l’automne pour un double scrutin, législatif et présidentiel. L’adoption d’une nouvelle loi électorale visant à écarter des candidats « outsiders » bousculant les partis politiques établis a soulevé de vives controverses.

Peu après ce double attentat, le président de la République, Béji Caïd Essesbsi, âgé de 92 ans, a été hospitalisé pour un « malaise grave », a annoncé la présidence tunisienne. L’un de ses conseillers a déclaré que l’état de santé du président était « critique », mais « stable », démentant des rumeurs faisant état de sa mort. Année noire de 2015

Le 29 octobre 2018, une attaque quasi similaire à celle de jeudi s’était produite sur l’avenue Bourguiba. Une femme kamikaze s’était fait exploser à proximité d’un véhicule de police, blessant vingt personnes, dont quinze membres des forces de l’ordre et cinq civils.

Ces deux séries d’attaques – de facture plutôt artisanale – surviennent alors que la Tunisie avait recouvré une certaine sécurité après l’année noire de 2015. Celle-ci avait vu se succéder l’attaque contre le Musée du Bardo le 18 mars (vingt-deux morts, dont vingt et un touristes et un policier), l’assaut contre la station balnéaire de Port El-Kantaoui près de Sousse le 26 juin (trente-huit touristes étrangers tués) et l’attentat-suicide contre un bus de la garde présidentielle dans la capitale le 24 novembre (douze policiers tués).

Tunisie:

Béji Caïd Essebsi hospitalisé après un «grave malaise»

Le président tunisien Béji Caïd Essebsi, âgé de 92 ans, a été hospitalisé le 27 juin après avoir été victime d'un grave malaise. Il a été transféré à l'hôpital militaire de Tunis, alors que deux attentats suicides viennent de frapper la capitale, tuant un policier et faisant au moins huit blessés selon les autorités. La présidence tunisienne a annoncé la nouvelle sur sa page Facebook ce jeudi 27 juin : âgé de 92 ans, le président Béji Caïd Essebsi, à la tête de l'État depuis décembre 2014, a été victime d'un grave malaise avant d'être transféré à l'hôpital militaire de la capitale Tunis. Son conseiller Firas Guefrech a annoncé sur son compte Twitter personnel que la situation du président était critique et appelé ses soutiens à prier pour luiRFI

Le Monde Afrique

 

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