Publié le 15 Jul 2020 - 17:46
VBG ET LA COVID-19

Les inquiétudes et les attentes des Ofscaos 

 

Les Organisations féminines de la société civile de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel (Ofscaos) alertent sur les cas de violences basées sur le genre (VBG) durant la pandémie de la Covid-19.

 

L’Afrique de l’Ouest, en particulier la région du Sahel, connaît, depuis près d’une décennie, une situation sécuritaire alarmante. Dans toute la région, selon des chiffres récents, 6,9 millions de personnes vivent des moments difficiles à cause de déplacements forcés. Presque 4,5 millions d’entre elles sont des déplacés dans leurs propres pays ou des réfugiés. Elles vivent dans des conditions déplorables, confrontées à la faim et sans accès aux services sociaux de base. Près de 5 000 écoles ont été fermées du fait de l’extrémisme violent, ce qui entrave l’accès des enfants à l’éducation.

Ainsi, dans ce genre de situation, les enfants voient plusieurs de leurs droits violés ainsi que les femmes (violences physiques et sexuelles). Cela se passe pendant les attaques, sur le chemin de l’exil et dans les lieux de déplacement. Ils en payent le plus lourd tribut. Dans ce contexte déjà difficile, vient s’ajouter la pandémie de la Covid-19 qui vient exacerber le drame humanitaire dans la région, avec son lot de conséquences.

Malheureusement, selon une déclaration des Organisations féminines de la société civile de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel (Ofscaos) de 15 pays de la CEDEAO, parvenue à notre rédaction, il a été noté une augmentation alarmante des cas de violence dans plusieurs pays de la sous-région, en cette période de crise sanitaire. La menace s’étend de plus en plus aux régions côtières d’Afrique de l’Ouest. A titre d’exemple, selon le document, il y a les différentes attaques terroristes au Burkina Faso, au Mali, au Nigeria et au Niger, les violences causées par la crise socio-politique en Guinée. Mais aussi, poursuit la note, les violentes contestations par les jeunes, concernant les mesures prises dans différents pays, la recrudescence d’incidents en Casamance au Sénégal, l’attaque terroriste à la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.

Tous ces actes de violence, selon la même source, ne permettent pas de répondre et lutter efficacement contre le Coronavirus. Par conséquent, cet organisme demande aux mouvements armés de déclarer officiellement un cessez-le-feu pendant cette période de la pandémie, d’arrêter les attaques et de s’engager sur la voie de dialogue et de solutions pacifiques. Une cessation immédiate et sans condition de ces violences et actes terroristes et le respect du cessez-le-feu pendant cette période de la pandémie. De plus, mettre la vie, la santé et le bien-être des populations au centre des priorités.

Enfin, l’Ofscaos exige des Etats de renforcer les mesures sécuritaires pour la protection des civils, d’éviter toutes violations des Droits de l’homme et d’accorder une attention toute particulière aux femmes, aux jeunes et aux enfants qui constituent les cibles les plus vulnérables. Elles invitent toutes les parties prenantes à engager des discussions sur tous les problèmes et revendications en vue d’établir un climat de paix, de confiance et de stabilité. Elle attend plus d’engagement de l’Union africaine, de la CEDEAO et du G5 Sahel pour appuyer les initiatives endogènes de médiation pour atteindre l’objectif de faire taire les armes sur l’ensemble de la région du Sahel.

CHEIKH THIAM

 

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