Publié le 25 Mar 2020 - 03:55
VENTE DE GELS HYDRO-ALCOOLIQUES

Les prix diffèrent selon les marques

 

Dans la banlieue dakaroise, les prix des gels hydro-alcooliques varient selon les marques de fabrication, malgré l’arrêté pris par le ministre du Commerce et des PME et fixant les prix de ces produits. Quelques pharmaciens interrogés en donnent les raisons.

 

Les gels hydro-alcooliques constituent l’un des produits les plus prisés, actuellement. Indiqués pour prévenir la Covid-19, ils sont vendus à divers prix, à cause de la forte demande. Ce qui a poussé le ministère du Commerce et des PME à prendre un arrêté pour réglementer sa commercialisation. L’article 1 stipule, en application des dispositions de l’article 43 de la loi n°94-63 du 22 août 1994 sur les prix, la concurrence et le contentieux économique : les prix plafonds des gels hydro-alcooliques sont fixés (35-60 ml) à 575 F CFA (90-125 ml) 925 F CFA, (130-400 ml) 1 000 F CFA, (450-500 ml) 1 650 F CFA. Dans l’article 2, est considéré comme prix illicite tout prix supérieur aux prix plafonds fixés à l’article premier, conformément à l’article 45 alinéa premier de la loi susvisée. L’article 3 souligne que les infractions aux dispositions du présent arrêté sont passibles des sanctions prévues par la loi n°94-63 du 22 août 1994 sur les prix, la concurrence et le contentieux économique.

Malgré cela, il est noté que les prix ne sont toujours pas fixes et varient donc d’une pharmacie à une autre. Si certaines officines respectent les prix plafonds, d’autres semblent n’en avoir cure. À Pikine, à la pharmacie Khadimou Rassoul, il n’y a plus de flacons de gels hydro-alcooliques de 500 ml et de 400 ml. Il ne reste plus que celui de 125 ml. Ce modèle est vendu à 925 F CFA, comme indiqué par l’arrêté ministériel. Autre endroit, autre prix. A Pikine Icotaf, dans cette officine, le flacon de 60 ml est vendu à 1 500 F CFA. L’agent signale que le prix distributeur est fixé à 1 000 F CFA, c’est pour cela qu’ils revendent les gels hydro-alcooliques de 60 ml à 1 500 F CFA. ‘’Les prix dépendent des marques et des distributeurs. Nous ne pouvons pas vendre au même prix tous les gels, sachant que les prix des distributeurs diffèrent’’, signale ce dernier qui fait remarquer que même les gels produits dans le pays ne sont presque plus disponibles.

À Tally Bou Bess, à la pharmacie Serigne Abdoul Aziz Sy, une femme voilée assure les activités de caisse. Elle embouche la même trompette. Selon elle, les prix homologués ne concernent que les gels hydro-alcooliques de la marque Valda. Elle affirme ainsi que les prix plafonds ne concernent que les produits locaux. Tous les autres, dit-elle, sont vendus à des prix différents. Ici, il n’y a plus de gels produits au Sénégal. Tout est fini !

TROIS QUESTIONS À OUMAR DIALLO, CHEF SERVICE REGIONAL DU COMMERCE

‘’Tous les produits sont concernés‘’

Le ministère du Commerce a publié, vendredi, un arrêté fixant le prix plafond des gels hydro-alcooliques. Est-ce que cet arrêté a une effectivité immédiate ?

L’arrêté qui a été pris depuis vendredi suit à peu près la procédure de validation des actes administratifs. Quand on prend un arrêté ou un décret, il faut attendre qu’il soit enregistré au ‘’Journal officiel’’ pour qu’il soit applicable. Les délais, c’est 72 heures. Donc, nous sommes aujourd’hui (lundi) et à partir de mardi, les délais d’application prennent effet. Dans tous les cas, si vous voyez bien la configuration de l’arrêté, nous avons fixé les prix au gros, distributeurs et détaillants. Cela veut dire que, dans la production, ceux qui sont chargés d’appliquer nous ont confirmé qu’ils ont réajusté leurs prix par rapport à l’arrêté. Les grossistes répartiteurs qui viennent chez eux, qui prennent le produit et qui le distribuent aux pharmaciens, sont en train de s’ajuster. 

D’ici les prochaines 48 heures, la situation va revenir à la normale par rapport à l’application de l’arrêté. Nous avons défini des formats. Il y en a qui n’entrent pas dans le cadre de ce que nous avons fixé. Ces formats sortent du cadre réglementaire et ne peuvent pas être fixés et nous ne pouvons pas prévoir tous les formats. Les formats de 1 l, 5 l, 390 ml ne sont pas pris en compte. Ce sont ces genres de situation que l’on ne peut pas gérer au détail. Il y a des pharmaciens qui s’étaient approvisionnés à un prix excessif. Ils ont décidé d’appliquer le prix social ; ils ne prennent pas de marges bénéficiaires. Ce qui fait que si vous retrouvez un prix de 2 500 F CFA par exemple pour le format de 500 ml, c’est parce que le pharmacien l’a acheté à 2 500 F CFA et il veut récupérer son argent pour pouvoir se conformer à la prochaine livraison.

Est-ce que l’arrêté prend en compte les produits importés ?

Ah oui ! Les produits importés, tant qu’ils rentrent dans la catégorie des formats que nous avons fixés, ces produits sont concernés, quel que soit le distributeur. C’est-à-dire, aujourd’hui, si vous avez un produit importé qui fait 400-500 ml, il ne peut être vendu à plus de 1 500 F CFA. Ça concerne tous les types de gel importés comme produits locaux.

Est-ce que des sanctions sont prévues, au cas où des agents commerciaux refusent de l’appliquer ?

Effectivement, parce que dès l’instant que vous refusez de vendre au prix fixé, vous êtes dans une situation de hausse illicite de prix. Il y a des sanctions prévues dans la loi 94-63, notamment des amendes et confiscations, et une saisie du produit concerné pour la vente illicite.

AIDA DIENE

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