Malgré une entrée fracassante, lundi, du Sénégal à la CAN en Guinée Equatoriale par une victoire sur le Ghana, le business sur les maillots et objets aux couleurs nationales ne connaît pas le même succès. Un détour au marché Sandaga et ses alentours a permis à EnQuête de faire le constat.

Au lendemain de la victoire de l’équipe nationale du Sénégal de football sur le Ghana (2-1), tout est revenu à la normale. Les Dakarois ont retrouvé leur train-train quotidien. L’euphorie d’après-match a cédé la place au bourdonnement et autres bruits qui animent d’habitude le marché Sandaga et ses alentours. Vers 16 heures, la circulation est plutôt dense avec de longs cortèges de voitures. En cette période de Coupe d’Afrique des nations (CAN), on s’attendait à un commerce plutôt prospère sur les maillots des Lions et autres accessoires aux couleurs de l’équipe du Sénégal. Surtout après une entrée réussie de la bande à Alain Giresse.

Pourtant non. Il n’en est rien. L’effet de la CAN ne se fait toujours pas sentir. Aussi bien pour les commerçants que pour les clients, ce n’est pas le grand engouement. Un tour sur les lieux, de l’avenue Georges Pompidou en passant par Peytavin jusqu’au rond point Sandaga, a permis de tâter le pouls de ce business naguère fructueux. ‘’Pour l’instant, on reste prudent. On achète petit à petit les marchandises. Car on n’est pas sûr de pourvoir tout écouler’’, explique un commerçant au marché Sandaga, Ibrahima Tine, dit ‘’Fall Tine’’.

La situation varie d’un vendeur à un autre. Pour certains, la situation du marché est meilleure. C’est le cas d’Assane Camara. Ce dernier, assis derrière son étal, livre coranique à la main, se dit satisfait. ‘’Les choses marchent bien pour moi. Depuis hier, les clients viennent quand même’’, dit-il, tout en sourire. Pour Mbaye Tine également, vendeur de drapelets, écharpes et autres gadgets aux couleurs nationales, la période est favorable. ‘’On voit de plus en plus de clients. La plupart sont des marchants ambulants qui viennent acheter pour revendre. Depuis ce matin, j’ai vendu une douzaine d’articles’’.

En revanche, d’autres ne voient toujours pas la clientèle. ‘’Ça ne marche pas du tout. Depuis ce matin, je n’ai vendu qu’un seul maillot. C’était pareil hier’’, se plaint Babacar Diagne. Selon Alioune Badara, ‘’les gens viennent mais ne proposent pas des prix raisonnables pour les maillots. Ce sont plutôt les accessoires qui marchent actuellement’’.

Malgré la rareté des clients, les commerçants gardent espoir. ‘’Pour l’instant, les gens sont un peu réticents. Avec une victoire au prochain match (contre l’Afrique du Sud), la tendance va changer’’, sont-ils convaincus. En plus, ‘’les Sénégalais, disent-ils, attendent le dernier jour, c’est-à-dire, les veilles de matches, pour venir’’. Face à cet état de fait, certains se sont adaptés à la réalité de la demande. ‘’Hier (lundi, jour du match contre le Ghana), j’en ai vendu mais pas aujourd’hui’’, déclare ce jeune marchand ambulant.

Les maillots de Sadio Mané, Mame B. Diouf et Kara plus sollicités 

Comme dans toute équipe de football, il y  a ceux qui brillent au-dessus de tous : ceux dont les supporters aiment voir les noms floqués sur leur maillot, notamment les stars dans ce groupe d’Alain Giresse. ‘’Les maillots de Sadio Mané, Mame Biram et Kara Mbodji sont très sollicités.’’

La CAN n’étant qu’à sa première journée, le marché des maillots et autres accessoires aux couleurs de l’équipe nationale pourrait connaître une expansion, selon la progression de l’équipe dans cette compétition.  

LOUIS GEORGES DIATTA