Publié le 21 Aug 2019 - 17:56
VIOL, PEDOPHILIE ET DETOURNEMENT DE MINEURE

Les versions s’entrechoquent

 

Pape Alassane Diallo a comparu, avant-hier, devant le tribunal des flagrants délits pour viol sur mineure de moins de 13 ans, pédophile et détournement de mineure sur la personne de D. Ndour, âgée de 12 ans. Le prévenu prétend qu’il ne s’est jamais rien passé entre eux.

 

Les faits se sont déroulés aux Parcelles Assainies, le 1er août vers 18H. ‘’Je ne le connaissais pas auparavant. Ce jour-là, il m’a trouvée devant le local de mon employeur. On s’est salué et il m’a dit qu’il travaillait pour une organisation qui aidait les gens dans le besoin pour la fête de la tabaski. Elle leur donnait des vêtements et chaussures. Je lui ai dit que c’était gentil de sa part, mais que j’avais déjà tout ce qu’il me fallait.

Je lui ai tourné le dos pour entrer dans la maison et il m’a tenue par le bras pour me conduire dans la maison d’en face qui est en construction, de force. J’ai essayé de crier. Mais, il a placé sa main sur ma bouche pour m’en empêcher et a menacé de me tuer, si je tentais à nouveau d’appeler à l’aide. Une fois dans la maison inachevée, il m’a déshabillée, a enlevé ma culotte, m’a forcé de me coucher par terre. Il s’est mis sur moi et a abusé de moi. Quand il a fini sa besogne, il a voulu s’enfuir, j’ai hurlé de toutes mes forces et les maçons qui n’étaient pas très loin l’ont pris en chasse et l’ont arrêté”, raconte la victime D. Ndour, âgée de 12 ans, qui s’est présentée, avant-hier, accompagnée de sa tante Mariétou Ndiaye devant le tribunal des flagrants délits.

Le président du tribunal lui a demandé si Pape Alassane Diallo était le premier homme avec qui elle avait eu des rapports sexuels. O. Ndour a répondu par l’affirmative, alors que, dans le rapport du médecin, il est inscrit, après consultation, que son hymen était béant et les éléments enquêteurs n’ont trouvé que des traces de sperme sur sa culotte. Quant à Pape Alassane Diallo, le présumé violeur âgé de 23 ans, accusé de viol sur mineure, d’acte de pédophilie et de détournement de mineure, il a nié les faits et soutient qu’il habite dans le même quartier que la victime. ‘’Je la croise souvent et on se salue, à chaque fois. Elle avait l’habitude de m’appeler, quand je la dépassais.

J’ignorais pourquoi et je trouvais cela très étrange, c’est pour cela que je n’étais jamais allée vers elle. Mais, ce jour-là, je l’ai vu sortir d’un bâtiment en construction avec un homme. Elle m’a hélé, alors que j’étais au téléphone, par curiosité, j’ai raccroché et je suis allé la rencontrer. Elle m’a dit qu’elle avait des problèmes et qu’elle comptait sur moi pour lui donner la somme de 35 mille FCFA. Je lui ai dit que j’aurai bien voulu l’aider, mais que je ne disposais pas de cette somme. Quand j’ai voulu partir, elle a crié au violeur et les maçons m’ont pris et conduit à la Gendarmerie”, se défend-t-il.

Alors qu’à l’enquête préliminaire, Pape Alassane avait avoué avoir entretenu des rapports sexuels avec D. Ndour et avait ajouté qu’elle était consentante, mais qu’il devait, en retour, lui donner 35 mille FCFA.

‘’Les déclarations de la victime sont en porte à faux avec les éléments du dossier’’

Le représentant du parquet pense que le présumé essaie de mener en bateau le tribunal, parce qu’il avait reconnu à l’enquête préliminaire les faits qui lui sont reprochés, mais tente de nier à la barre. “Il a entretenu des rapports sexuels non protégés avec la partie civile sous la contrainte et la menace, les faits sont constants”, a-t-il déclaré. Dans ses observations, il a fait remarquer que la victime a toujours tenu les mêmes déclarations, depuis l’enquête préliminaire.  Il ajoute que le rapport d’expertise du médecin a révélé la présence de sperme, ce qui porte à croire qu’il y a effectivement eu des rapports sexuels et, pis, non protégés.

Il a demandé de le déclarer coupable de viol, de pédophilie et de détournement de mineure. Il a requis 10 ans ferme d’emprisonnement.

L’avocat de la défense a, lui, plaidé la non-véracité des déclarations de la victime. ‘’Elle dit que c’était sa première fois qu’elle entretenait des rapports sexuels, alors que, dans le rapport du médecin, on y voit le contraire. Il n’y a pas de certitude par rapport à l’âge réel de la partie civile ni celle de la culpabilité de mon client. Elle a aussi dit qu’elle avait un sous-vêtement tâché de sang, alors que les éléments enquêteurs n’ont vu que des traces de sperme. Les gendarmes se sont rendu sur les lieux et n’y ont pas vu de traces de lutte. Les éléments du dossier peuvent corroborer la déclaration du prévenu. Les déclarations de la victime sont en porte à faux avec les éléments du dossier. Le certificat médical atteste le contraire. Pour le délit de viol, il y a un grand doute’’, a-t-il conclu, en demandant de le relaxer au bénéfice du doute. La décision sera rendue, le mercredi 21 Aout 2019.

 

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