Publié le 25 Sep 2020 - 14:43
VIOLENCES POLICIERES

Nio Lank porte le combat contre le fléau 

 

Le collectif Nio Lank a décidé de faire de la question des violences policières un enjeu dans sa plateforme de lutte. ‘’Nous sommes concernés au premier chef, puisque souvent victimes des abus répétés de la police. Rien que dans les derniers 30 jours, nous avons eu 4 cas exemplaires : le cas de Guy Marius Sagna, qui allait juste déposer une lettre d’information, maltraité violemment et gardé à la police.

Le cas d’Ardo Gning, qui s’est fait arrêter et torturer, puis accusé de détention de chanvre ; le cas de Y en a marre, qui va pour déposer une lettre à Orange et dont des membres ont été arrêtés et gardés à vue, puis libérés sans suite, et le cas d’Abdoulaye Touré, qui allait à un point de presse et s’est fait agresser par des GMI’’, soutient le collectif dans un communiqué transmis hier à ‘’EnQuête’’.

D’après ces activistes, leurs camarades ont été ‘’malmenés, blessés et personne n’a été sanctionné’’. Pire, certains ont été ensuite déférés comme s’ils étaient ‘’coupables’’ de voies de fait.  ‘’Soyez sûrs qu’au même moment, des centaines d’autres citoyens ont subi les violences de la police partout dans le pays. Tous les cas ne parviennent pas à la presse. Nous pensons donc que ce combat est celui de tous les Sénégalais. Chacun de nous est une victime potentielle. Il faut confronter ce problème. Nous voulons aussi pousser toutes les victimes à déposer plainte, sans se décourager.  Nos camarades l’ont fait’’, poursuit le communiqué.

Le collectif Nio Lank signale, dans son document, qu’il a la conviction que les violences policières ‘’ne changeront’’ que sous la pression du public. D’après la même source, les Sénégalais doivent savoir que s’ils restent ‘’passifs’’ devant ce phénomène, la gangrène va finir par ‘’infecter’’ toutes les forces de l’ordre et de sécurité. ‘’Nous ne devons pas attendre qu’il soit trop tard. Nous pensons aussi qu’il est temps de mettre en place un observatoire des violences policières pour identifier tous les auteurs de violences injustifiées. Nous voulons aussi dire que nous soutenons les citoyens qui prennent des photos de dénonciation de corruption de policiers dans la rue.  Par le texte, la photo, l’image et la vidéo, nous avons le droit de recueillir de preuves de corruption.  Le racket, c’est du vol, une autre forme de violence. Ces délits sont observables sur la voie publique’’, lit-on dans le communiqué.

Ayant pris connaissance de la circulaire du procureur, le collectif rappelle à tous les officiers de police de se ‘’limiter à traiter’’ les cas d’infraction pénale et à ‘’ne pas accepter de se faire les instruments de règlements de compte’’ dans des affaires civiles.

De plus, ils relèvent les meurtres de Balla Gaye, Fallou Sène, Abdoulaye Wade Yinghou, tué le 14 juillet 2010 par des policiers du commissariat de Yeumbeul, Dominique Lopy, ‘’torturé’’ à mort à la prison de Kolda en 2007. Et aussi Mamadou Bakhoum retrouvé mort le 23 janvier 2009 dans les locaux de la brigade de gendarmerie de Karang. Pape Sarr, torturé et brûlé au poste de police du quartier Hamdallahi 4 de Sam-Sam 1.

 

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