Publié le 31 Jul 2020 - 04:38
VIOLENCES SEXUELLES, DE GENRE ET INTERCOMMUNAUTAIRES, DEPLACEMENTS…

Les chiffres alarmants du rapport 2019 du HCR

 

Le rapport global annuel 2019 du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a livré ses terribles constats dans le monde. Les violences basées sur le genre (VBG), les catastrophes, les guerres, les violences intercommunautaires ont contribué à exacerber le phénomène des personnes réfugiées et déplacées.

 

Chaque année, à pareil moment, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) livre son rapport global annuel.  Celui de 2019, parcouru par ‘’EnQuête’’, fait état de 45 557 cas de violences sexuelles et de genre parmi ces populations déplacées. Les victimes ont bénéficié de conseils psychosociaux. Le rapport indique aussi que les victimes, dans 6 745 cas signalés, ont bénéficié d'une assistance médicale contre 9 613 en 2018. Dans 3 308 autres cas, les victimes ont bénéficié d'une aide juridique, contre 4 699 en 2018. Il y a eu aussi 34 situations de déplacement dans lesquelles le HCR a cherché à améliorer l'implication des communautés dans la prévention et la protection des victimes de violences sexuelles et de genre. A cela s’ajoute les 50 situations de déplacement dans lesquelles les victimes de VBG connues ont bénéficié d'un soutien adapté contre 44 en 2018.

Le HCR souligne que ces violences sexuelles et de genre, qui touchent essentiellement les femmes et les filles, demeurent une grave violation des Droits de l'homme et un problème de santé publique. Elles affectent toutes les personnes relevant de la compétence du HCR dans tous les endroits et toutes les situations. En 2019, poursuit le document, l’organisation a renforcé ses activités de prévention, de réduction des risques et de prévention et réponse aux violences sexuelles et de genre. Le HCR a cherché à améliorer l'implication des communautés dans la prévention et la protection des victimes de VBG signalées.

Le rapport ajoute que du personnel qualifié dans le domaine des violences sexuelles et de genre a été déployé au Brésil, au Cameroun, à Djibouti, en Éthiopie, au Mozambique, au Nigeria, en Ouganda, au Soudan, au Tchad, au Yémen et en Zambie. Parmi ces pays, six avaient d'importantes populations de déplacés internes : le Cameroun, l'Éthiopie, le Nigeria, l'Ouganda, le Soudan et le Yémen. Une étude d'évaluation, basée sur les données du HCR, a conclu que ces experts avaient aidé à plus que doubler la couverture (de 25 à 59 %) et l'efficacité (de 35 à 82 %) des programmes de lutte contre les violences sexuelles et de genre.

24,9 millions de nouveaux déplacements ont été causés par les catastrophes

Toujours en ce qui concerne les réfugiés, note-t-on, peu de solutions politiques ont été trouvées. Le rapatriement volontaire n'a bénéficié qu'à moins de 400 000 réfugiés en moyenne par an. La réinstallation en tant que solution durable a reculé, renseigne le rapport.

D’ailleurs, le nombre de réfugiés partant dans le cadre de la réinstallation a nettement diminué. Quelque 86 200 réfugiés ont été réinstallés en 2009, contre seulement 63 726 en 2019, alors même que le nombre de réfugiés a doublé pendant cette période.

‘’En cette fin de décennie, le HCR a également renforcé son engagement en faveur des quelques 43,5 millions de déplacés internes dans le monde. Une nouvelle politique en matière de déplacement interne a été adoptée en 2019. Elle met particulièrement l’accent sur le leadership en matière de protection, les solutions et la coordination des interventions avec celles des partenaires. Les principales opérations concernant les déplacés internes dans le bassin du lac Tchad, en Irak, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, en Syrie, en Ukraine et au Yémen ont fait partie des opérations’’, renseigne-ton dans le rapport.

En 2019, ces 43,5 millions de déplacés internes dans le monde ont fui la violence, les conflits armés et les violations des Droits de l'homme. Sur ce chiffre, 10,8 millions de nouveaux déplacements étaient liés à une situation de conflit, de violence ou à une catastrophe, dans 148 pays et territoires. La plupart de ces nouveaux déplacements étaient dus à des conflits non résolus et à une augmentation de la violence communautaire.

L'année 2019, d’après le document, a été marquée par des tendances complexes du phénomène des déplacements internes et par une réponse revigorée et intensifiée du HCR.

La violence intercommunautaire a entrainé des déplacements internes de grande ampleur qui se sont parfois étendus au-delà des frontières internationales. ‘’Cela a notamment été le cas au Sahel, où des populations vulnérables au Burkina Faso, au Mali et au Niger ont été contraintes de fuir. Le HCR a activé une déclaration interne d'urgence de niveau 2 au Burkina Faso et a renforcé sa préparation aux situations d'urgence au Mali et au Niger. Des efforts de paix internationaux fragmentés ont contribué à la persistance des situations de déplacements internes. Cela a été le cas en Afghanistan, en Libye, en Syrie et au Yémen. En plus de la fourniture d’une assistance par ses opérations, le HCR a renforcé ses activités de plaidoyer pour la protection des populations civiles, l'accès humanitaire et pour une action humanitaire fondée sur des principes en s'engageant avec des acteurs clés sur la scène politique régionale et internationale’’, poursuit le rapport.

Toujours en 2019, renseigne la note, 24,9 millions de nouveaux cas de déplacements ont été causés par les catastrophes. C'est le chiffre le plus élevé enregistré depuis 2012 et il représente trois fois le nombre de déplacements causés par les conflits et la violence, précise le document. Les tendances observées sur le plan mondial indiquent que les catastrophes et la dégradation de l'environnement vont de plus en plus contribuer aux déplacements dans le monde, soit comme cause directe, soit comme facteur aggravant, conclut le document.

CHEIKH THIAM

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