Publié le 21 May 2020 - 06:47
VIOLENTS AFFRONTEMENTS AVEC LES POLICIERS A TAMBACOUNDA

La révolte des ‘’Jakartamen’’

 

Ce mardi 20 mai 2020, la ville de Tamba a été le théâtre de violents heurts entre les policiers et les conducteurs de moto-Jakarta. De la fumée et du feu partout. Les jeunes conducteurs de Jakarta, révoltés, veulent reprendre le travail, au même titre que les bus Tata et les taxis. 

 

A Tambacounda, on se demande encore comment une manifestation pacifique devant les grilles de la gouvernance a pu dégénérer au point de donner lieu à des scènes d’une violence inouïe.

En effet, les conducteurs de moto-taxi s'étaient donné rendez-vous là, pour crier leur ras-le-bol au locataire des lieux. Mais cela a été très mal pris par les autorités administratives de la région qui ont envoyé les forces de l’ordre disperser les manifestants, au lieu de les recevoir et de les écouter. Ces derniers, entrant dans une colère noire, ont riposté. Il s'en est suivi un affrontement qui a duré 3 tours d'horloge. Toutes les rues étaient barrées, pneus et les troncs brûlés au milieu de la chaussée. Pas de circulation. Une ville paralysée.

En effet, dimanche dernier, les conducteurs de Jakarta, regroupés en une association dénommée Union des motos-taxis de Tamba (UMTT), ont tenu un point de presse pour s’insurger contre l'arrêté du ministre de l'Intérieur qui, disent-ils, ne les a pas pris en compte. Ledit arrêté prévoit la reprise des activités des taxis jaune-noir ainsi que les Tata, mais, ne dit rien à propos des motos-Jakarta. 
 
Dès lors, ils avaient pris la décision de braver l'interdiction de l'autorité et de reprendre leurs activités. "Nous sommes fatigués, nous ne pouvons plus attendre. Il est maintenant permis aux taxis jaune-noir et autres bus Tata d’occuper toutes leurs places assises. Pourquoi pas nous ?", s'interroge le président Hamady. 
 
L’autre raison de la frustration des conducteurs de motos-Jakarta est la somme d'argent allouée à tous les transporteurs. Cet argent a été, selon Lamine Faty, porte-parole du jour, partagé sans les "Jakartamen". Ainsi, hier, malgré les grenades lacrymogènes de la police, ces jeunes ont tenu bon, déterminés à obtenir l’autorisation de circuler à nouveau. "Si nous ne travaillons pas, personne ne travaillera", ont-ils lancé avant de se mettre à faire descendre les clients de toutes les voitures ou bus Tata.
 
Toutes les artères de la ville avaient été transformées en champ de bataille. De la fumée partout, un ciel obscurci. Et naturellement, il y a eu de la casse. Un conducteur de moto-Jakarta est violemment entré en collision avec l’un des véhicules de la police. Le choc lui a occasionné de graves blessures. Il y a eu également des arrestations ; 7 au total. Mais ils ont finalement été libérés, renseigne le président de l'UMTT, Hamady Ba.
 
Plus tard, les autorités, en l'occurrence le préfet, ont pris langue avec les manifestants pour que leurs revendications soient envoyées au ministre du Transport. Une autre autorité, et non des moindres, en l’occurrence le ministre des Forces armées Sidiki Kaba, est intervenue pour calmer les ardeurs.
 
BOUBACAR AGNA CAMARA (TAMBA)
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