Publié le 18 Aug 2014 - 07:33
VISITE A DANTEC ET HOGGY

Bibo à l’écoute de la CREI

 

En sus des rapports d’expertise des médecins disposés sur sa table, la Cour de répression de l’enrichissement illicite s’est rendue à l’hôpital Aristide le Dantec et l’Hôpital général Grand-Yoff où les médecins ont confirmé leurs conclusions.

 

La Cour de répression de l’enrichissement illicite n’a peut être pas foi aux conclusions des médecins spécialistes en l’occurrence le Médecin Colonel Serigne Maguèye Guèye, Chirurgien Urologue, et le Docteur Ousmane Dièye, Cardiologue.  Les spécialistes ont produit deux rapports datés des 3 et 4 août 2014 qui attestent que M. Bibo Bourgi est effectivement atteint d’une grave affection cardiaque et d’une grave affection rénale. Et qu’il a effectivement subi le 28 juin 2014 une opération du rein, au sortir de laquelle il a contracté une bactérie nosocomiale ou hospitalière. Ils soutiennent dans leurs conclusions que le présumé complice de Karim Wade, poursuivi pour enrichissement illicite, ‘’n’est pas en état de comparaître devant la CREI et qu’il est en danger de mort, son état nécessitant une évacuation sanitaire urgente en France’’.

Car, le président de la Cour s’est rendu jeudi dernier à l’hôpital Aristide le Dantec et à l’Hôpital général Grand-Yoff (HOGGY). Le président Henry Grégoire Diop était accompagné des membres de la Cour, de Antoine Félix Diome, adjoint du procureur spécial Alioune Ndao, d’un greffier, des avocats de Bibo Bourgi et d’un huissier commis par ceux-ci. A Dantec, la délégation a visité le service de cardiologie pour voir les installations et s’il existait le matériel adéquat en cas d’intervention de Bibo. ‘’Lors de ce transport, il n’a pas été question du cas spécifique de Bibo, mais de questions d’ordre général’’, précise Me Moïse Ndior.

Quoi qu’il en soit, sur place, renseigne Me Baboucar Cissé, ‘’le chef de service a expliqué qu’ils ont commencé à pratiquer la coronarographie, depuis mai 2013 et qu’ils attendent toujours l’aval du président de la République pour l’inaugurer’’. ‘’Sans être formel par rapport à leur possibilité de prendre en charge le cas de Bibo, les médecins ont déclaré que leur souci, c’est de voir les malades riches venir à leur service plutôt que d’aller se soigner en France’’, ajoute Me Ndior.

A ses yeux, ‘’cela ne suffit pas comme garantie d’autant que l’intervention que doit subir leur client nécessite une hyperspécialisation’’.  De ce fait lâche la robe noire : ‘’ des médecins qui n’ont pas vu le dossier médical d’un patient ne peuvent pas dire s’ils peuvent l’opérer ou pas, d’autant plus que le cas de Bibo Bourgi a été décrit par les experts désignés par la Cour elle-même comme étant un cas complexe qui ne peut dès lors être traité que par des spécialistes chevronnés en matière de coronarographie’’.

Contrairement au Docteur Dièye, le médecin Colonel Serigne Maguèye Guèye a pu défendre son rapport. Lorsque le président Henry Grégoire Diop et sa délégation se sont rendus à HOGGY, le chirurgien urologue était présent. D’après Me Cissé, le médecin a confirmé son diagnostic tout en affichant des craintes au cas où Bibo Bourgi devrait subir une nouvelle intervention dans leur structure. Toujours d’après la robe noire, ‘’le chirurgien a même suggéré que l’opération se fasse dans un environnement propice. Il a été appuyé en cela par l’anesthésiste Mme Dia qui a confirmé que leur structure ne peut pas prendre en charge le cas de Bibo Bourgi’’.

Au-delà des considérations médicales, le médecin Colonel a même évoqué la ‘’Charte du malade’’ qui permet au malade de choisir librement son médecin. Me Cissé  accuse le président Henry Grégoire Diop de vouloir s’ériger en médecin. ‘’Il n’a pas confiance aux médecins. Ils peuvent lui refuser l’autorisation de sortie du territoire mais pas lui imposer de se soigner ici car c’est une question de confiance’’, peste l’avocat. Toujours est-il que la défense est à l’écoute de la Cour. 

FATOU SY

 
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