Publié le 3 Sep 2020 - 02:12
VOL EN REUNION

Un gang braque un campement et l’un d’eux viole la gérante septuagénaire

 

Le reste de la bande en fuite, Samba Gaye alias Diaz, Ablaye Ba et Abibou Diallo ont comparu hier, devant la chambre criminelle et risquent 10 ans de réclusion criminelle pour braquage. Leurs avocats dénoncent une enquête baclée.

 

Le soir du 05 au 06 décembre 2016 a été une nuit de terreur pour Jacqueline Germaine Polizzano, gérante de l’hôtel ‘Le petite camargue’, sis au Lac rose, et ses amis Chantal Maccario et Jean Pierre Sarete qui étaient occupants, au moment des faits. Car, en plus de les déposséder de leurs biens, les cambrioleurs qui ont braqué le lieu de villégiature et leur ont infligé des violences physiques. La bande était composée de 7 personnes. Elle a fait irruption à l’hôtel, vers 3h du matin, avec des coups de feu. Les bandits ont ensuite mis le campement sens dessus-dessous et dérobé des numéraires, des bijoux et des objets divers.

Jacqueline, la gérante, a été, elle, amenée de force à l’arrière du campement, pour être sauvagement violée contre un muret, muni de tessons de verre. D’ailleurs, elle en a tiré une blessure profonde de 5 cm au flanc droit. Comme si cela ne suffisait pas, ils ont battu le couple Sarete et ont pris la fuite à bord de leur camping-car, avant de l’abandonner à hauteur de Sendou.

Fort heureusement, Diariétou, employée de l’hôtel, avait a pris refuge dans les toilettes, après avoir entendu les coups de feu. À un moment donné, elle s’est faufilée pour sortir par la porte de derrière. Avant, cela, elle a pu apercevoir Diaz et Cheikh Ka. L’enquête diligentée, ensuite, a conduit chez le nommé Diaz où une lampe torche faisant partie du butin a été retrouvée. De fil en aiguille, trois autres membres du gang ont été appréhendés. Mais, depuis, le reste est en cavale, selon la déclaration de Cheikh Ka, qui a perdu la vie pendant l’instruction. Avant de mourir, il avait confessé que Diaz l’avait contacté ce soir-là, vers 22h, pour l’inviter à prendre part au braquage, mais, qu’il avait décliné l’offre, puisqu’il était mal en point. C’est ainsi, disait-il, Diaz s’était tourné vers d’autres personnes (Samba Tall, Ousmane Sow et Ifra). Selon toujours ces dires, ils étaient armés de coupe-coupe pour commettre le forfait.

Abibou Diallo, lui, avait reconnu les faits et expliqué que les trois peuls, avaient profité d’une halte pour acheter des cigarettes, pour disparaitre avec l’or et l’argent qu’ils devaient se partager. Diaz, cerveau de la bande, qui lui avait le pistolet, a déclaré qu’il n’était même pas dans ce secteur-là et ne connaissait que Cheikh, dans le cadre de son travail, puisqu’il se dit chauffeur de ‘clando’.

Hier, devant la chambre criminelle, ils ont fait face au juge de la première chambre pour répondre de leurs actes. À la barre, Diaz a versé dans une dénégation systématique et prétend ne pas connaître l’hôtel ‘La petite camargue’. Il a même eu le cran de demander au juge où se trouvait cet hôtel. Alors qu’il avait reconnu les faits devant le juge d’instruction et disait que Cheikh avait recruté les trois Peuls. Abibou Diallo, qui avait aussi reconnu les faits, a, devant le président de la chambre, tout nié. Or, il avait soutenu qu’ils étaient sept personnes à avoir commis le braquage, lui y compris. Il en est de même pour Ablaye Ba qui déclare avoir été arrêté, parce que les enquêteurs ont trouvé Diaz, dans une maison dont on lui avait confié la garde. Or, cette déclaration va à l’encontre de celle de Diaz qui prétend ne connaitre que Cheikh.

Cependant, Jacqueline la gérante, traumatisée par le braquage doublé d’une agression sexuelle attestée par un certificat médical, n’a pas pu identifier son violeur. La peau sur les os, elle a ajouté que sa santé s’est dégradée, depuis ce soir-là. Son conseil a réclamé 5 millions pour le préjudice causé et le parquet a requis 10 ans de réclusion criminelle à l’encontre des accusés.

Or, les conseils de Samba Gueye ont sollicité la relaxe au bénéfice du doute, avant de plaider que l’enquête a été bâclée, et que, pour des faits criminels, elle devait être beaucoup plus approfondie. L’avocat d’Ablaye Ba a soulevé le manque de rigueur et la légèreté de l’enquête, pour ensuite plaider la relaxe au bénéfice du doute. La même demande a été formulée par le conseil d’Abibou Diallo qui a plaidé ‘un doute sérieux dans cette affaire’’.

Le jugement sera rendu le 15 septembre prochain.

Fama Tall

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