Publié le 26 Feb 2020 - 17:27
ZLECAF

Le Sénégal se prépare aux échanges

 

Comment tirer profit de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) ? Pour résoudre cette équation, le ministère du Commerce et ses partenaires ont mis en place une stratégie visant à rendre compétitifs le secteur privé et l’Administration.

 

Les acteurs du commerce extérieur et le secteur privé national procèdent, depuis hier, à la validation de la stratégie nationale pour la mise en œuvre de la Zlecaf, après 10 mois de travaux. Un document inclusif issu des consultations de l’ensemble des parties prenantes concernées, conçu avec le concours de la Commission économique d’Afrique.

Il s’agit, pour chaque pays africain, d’élaborer des mécanismes visant à accroitre leurs parts de marché sur le continent. Signé depuis le 21 mars 2018, cet accord devrait porter à 50 % les échanges commerciaux entre pays africains, d’ici 2022. Et le démarrage effectif est prévu le 1er juillet 2020. Selon le ministre du Commerce et des PME Assome Diatta, l’objectif de cette stratégie est de ‘’maximiser les gains attendus de cet accord, tout en atténuant les risques potentiels sur l’économie sénégalaise’’.

Au regard des difficultés rencontrées par le secteur privé national, l’autorité estime que l’avènement de la Zlecaf va booster son industrialisation, sa compétitivité ainsi que le développement d’infrastructures adaptées. Même si, pour un bon nombre d’économistes, le Sénégal gagnerait à rendre compétitives ses entreprises privées avant de s’ouvrir au marché continental. En moyenne, plus de 40 % des exportations sénégalaises de marchandises sont réalisées sur le continent africain (particulièrement dans la CEDEAO), contre 30 % sur l’Europe. Ainsi, pour pouvoir tirer profit de ce marché à PIB cumulé de 2 500 milliards de dollars, le gouvernement entend renforcer les mesures d’accompagnement des différents acteurs.

‘’Au-delà des opportunités de ce plus grand marché mondial, la Zlecaf est un challenge pour les pays africains dont le tissu économique et industriel est assez faible. Il se pose des contraintes au niveau de l’offre et de la complémentarité des produits. A cela s’ajoute le défi règlementaire’’, affirme l’administrateur en chef de la Direction du commerce extérieur, Astou Sy.

Vulgariser la stratégie nationale

Avant donc d’aborder ce rapport commercial de dernière génération, le Sénégal compte vulgariser sa stratégie nationale auprès des acteurs concernés et des partenaires techniques et financiers. C’est en juin 2015, à Johannesburg, qu’ont démarré les négociations quant à la mise en œuvre d’un espace d’échanges commerciaux africain. Dans sa première phase, la Zlecaf procédera à l’annulation des droits de douane sur 90 % des marchandises. Suivront, ensuite, les échanges de services (communication, finances, tourisme, transport et voyages). La phase suivante mettra l’accent sur les investissements, la concurrence et la propriété intellectuelle.

L’économie de ce marché comprenant 26 % de la population mondiale, devrait croitre deux fois plus rapidement que celle des pays développés. Il est prévu la mise en place d’un dispositif de suivi-évaluation à même d’analyser régulièrement les avantages et inconvénients de ces échanges pour le Sénégal. En plus d’un comité national de la Zlecaf.

EMMANUELLA MARAME FAYE

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