Publié le 3 Sep 2018 - 18:07
ESCROQUERIE SUR DES GROUPES FACEBOOK

Les confidences des administratrices 

 

Les administratrices de groupes Facebook dans lesquels la dame F. K. Dieng se faisait passer pour une personne vivant avec le Vih-Sida ont été auditionnées, le week-end. Mais le dossier pourrait atterrir en instruction.

 

Le ballet des administratrices de groupes Facebook s’est poursuivi ce week-end au commissariat de police de Yeumbeul. Cette convocation est relative à l’affaire de la dame F. K. Dieng qui se faisait passer pour une séropositive et qui est parvenue à tromper les membres du groupe, pendant 3 ans. Selon nos informations, les administratrices de Ladies club (LC) et Femmes Chics (FC) ont livré leur part de vérité.

Quant à la troisième, celle qui a en charge la plateforme Sama Djeukeur Sama Kharit (mon mari est mon ami), elle n’a pas été au rendez-vous pour des raisons personnelles. Face aux enquêteurs, chacune des deux autres a essayé, dit-on, de sauver sa peau, histoire de ne pas jeter le discrédit sur le groupe qu’elle dirige. Au début de cette affaire qui a secoué la toile, plusieurs parmi elles ne voulaient pas coopérer avec la police. Mais les hommes du Commissaire Ibrahima Diouf sont parvenus à les convaincre, car leurs différentes auditions vont permettre de mieux asseoir les accusations contre la personne mise en cause. En fait, elles seules peuvent confirmer que la dame Dieng leur a fait croire qu’elle avait le virus du Sida.

Lors de leurs auditions, elles sont largement revenues sur les relations qu’elles ont entretenues avec elle, depuis 3 ans. A noter que plusieurs membres n’en reviennent toujours pas. Pour preuve, lors de son dernier anniversaire, il y a eu une grande mobilisation destinée à lui remonter le moral psychologiquement et financièrement. Elles ne voulaient pas qu’elle manque de quelque chose. Elles l’ont chouchoutée, en venant au quotidien à ses nouvelles. Certaines s’inquiétaient quand elle tardait à répondre à leurs messages. Une des administratrices a fait une révélation qui montre comment elles veillaient sur l’état de santé de la jeune dame. Cette dernière en était consciente et en profitait. ‘’J’ai besoin d’une somme d’argent pour mes soins. Si je ne l’ai pas, je vais me suicider’’, a-t-elle dit une fois à l’une de ses ‘’protectrices’’. L’une d’elles a confié avoir de l’affection sincère pour F.K. Dieng.

Il ressort toujours des confidences des administratrices qu’après la publication, un élan de solidarité s’est créé chez les membres. De grandes personnalités du pays ont mis la main à la poche pour lui venir en aide. Même si ces grandes dames n’ont pas voulu venir à la police, elles ont tenu à partager leur sentiment. Cependant, la plupart des victimes de la présumée escroquerie, via les réseaux sociaux, sont du groupe Ladies club, avec un grand nombre de membres vivant à l’étranger. Parmi ceux qui sont à Dakar, plusieurs ont fait l’objet d’audition, lors de cette enquête.

En outre, lors de son interrogatoire, la présumée coupable a avoué avoir deux comptes. Elle appâtait les gens par l’un, pour les orienter vers l’autre. Ce qui lui a permis d’encaisser de fortes sommes d’argent, ainsi que des dons en nature. Elle a réitéré ses aveux, quand elle a été confrontée à des victimes qui se sont présentées, lors de sa période de garde à vue.

Possible renvoi en instruction

Selon toujours nos informations, la personne mise en cause qui a reconnu les faits a aussi révélé, lors de son audition, avoir agi de concert avec un nommé M. Diouf, un complice qu’elle protège. Aucune trace de lui encore moins des indices ou contacts ne sont trouvés pour l’instant par les limiers. Le délai étant très court, avance-t-on, pour aller dans l’approfondissement. Ce qui fait croire à nos sources qu’il est possible que ce dossier atterrisse en instruction, afin d’éclairer les zones d’ombres existantes. Surtout qu’il y a encore des victimes qui ne se sont pas encore manifestées.

Par ailleurs, révèle-t-on, plusieurs bonnes volontés se sont manifestées, lors de sa période de garde à vue, pour lui trouver un avocat. D’autres informations soutiennent que F. K. Dieng était connue de toute la localité, du fait des actes sociaux qu’elle posait avant cette histoire. En fait, son engagement social ne souffre d’aucun doute, dit-on. Pour l’heure, les délits d’escroquerie sont avancés, mais les accusations exactes contre F. K. Dieng seront formulées par le Parquet, confie-t-on. Célibataire et infirmière de fonction, elle sera déférée au Parquet aujourd’hui.

CHEIKH THIAM

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