Publié le 4 Jan 2019 - 02:29
CONFERENCE DE PRESSE DES CANDIDATS RECALES DU PARRAINAGE

Le C23 crache sur le Conseil constitutionnel 

 

Le Collectif des 23 candidats de l’opposition (C23) a tenu un point de presse, hier, au siège de Bokk Gis Gis de Pape Diop, sur la Vdn, pour se prononcer sur le rejet de certaines candidatures par le Conseil constitutionnel. Après avoir fustigé les motifs des rejets, ils annoncent un rassemblement et une marche.

 

Les 23 candidats de l’opposition, regroupés au sein du collectif C23, dénoncent avec la dernière énergie la décision du Conseil constitutionnel qui a rejeté certaines candidatures pour faute de parrainages requis. Après la notification du Conseil des motifs de rejet de ces candidatures, le C23 a organisé un point de presse pour exprimer sa colère et dénoncer ce qu’il considère comme ‘’un plan «Mackyavélique» conçu aux seules fins de donner à Macky Sall un improbable second mandat’’.

 Le C23 regroupe les ténors de l’opposition dont les candidatures ont été rejetées, comme Pape Diop, Aïssata Tall Sall, Thierno Alassane Sall, Amsatou Sow Sidibé, Aïda Mbodj, entre autres, mais aussi des personnalités dont les candidatures ont été validées, comme Issa Sall de Pur, la coalition Khalifa 2019, le Pds et le Pastef d’Ousmane Sonko.

Pour ces candidats, le parrainage n’est rien d’autre qu’une stratégie du gouvernement pour ‘’diviser et éliminer les candidatures d’opposants’’. Ainsi, à travers ce collectif, toute l’opposition a décidé de rejeter le système du parrainage.  ‘’On nous traite comme des enfants au lycée, en disant que tel est admis, tel ne l’est pas. Recalés ou pas, ensemble, nous rejetons tous le parrainage’’, fulmine Mamadou Diop Decroix.

Abdoul Mbaye d’ajouter : ‘’Le parrainage, tel qu’il a été conçu, n’existe nulle part ailleurs dans le monde. Il est synonyme de grosses difficultés et nous avons attiré, très tôt, l’attention des Sénégalais sur le fait que c’est un système inapplicable. Mais l’objectif était d’abord l’élimination des candidats.’’ En effet, pour le leader de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act), le Conseil constitutionnel est loin d’être impartial dans la vérification des listes de parrainage et les preuves fournies pour les cas de rejet sont loin d’être convaincantes. ‘’Nous avons un Conseil constitutionnel qui ne respecte pas la Constitution, un ministre de l’Intérieur qui ne respecte pas la loi’’, poursuit-il.

Les motifs des rejets de signatures

Suivant les notifications du Conseil constitutionnel, les motifs de ces rejets sont : les doublons externes, la non-conformité de la région, les signatures de personnes non-inscrites sur le fichier électoral. Ce que contestent les ‘’recalés’’ qui jugent que le Conseil constitutionnel n’a pas fait correctement son travail. Pire, ‘’il a violé la loi électorale’’.

‘’La plupart des cas de rejet concerne les doublons externes, c’est-à-dire que celui qui dépose le premier prend le nom.  Nous avons reçu la liste des doublons externes sans précision de la liste dans laquelle ce nom se trouvait. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de preuve. Or, le Code électoral prévoit des poursuites pour les auteurs de doublons. Mais rien n’est fait en ce sens, car le Conseil constitutionnel, pressé d’éliminer des candidats, ne respecte pas ses décisions. Les autres rejets concernent la non-conformité de la région, c’est-à-dire que tout est correct sauf la région au niveau du fichier électronique. Là aussi, le Conseil ne retourne pas au fichier papier. Il y a aussi des cas de non-inscrits au fichier électoral. Ce qui est impossible, car nous exigions à nos collecteurs de prendre le numéro d’électeur’’, détaille l’ancien Premier ministre qui digère difficilement la décision du Conseil constitutionnel.

Très remonté contre ces décisions, le C23 ne compte pas baisser les bras. Il reste déterminé et appelle ‘’à la mobilisation et à la résistance du peuple’’. Cette mobilisation doit s’intensifier, dès le 3 janvier, à l’occasion de l’audience à la Cour suprême consacrée au procès de Khalifa Sall. Après, le collectif compte organiser une marche, le 8 janvier prochain.

AISSATA TALL SALL

 ‘’Quand on m’a dit : ton dossier a été rejeté, je n’ai pas dormi trois nuits’’

Le leader de la coalition Oser l’avenir, à l’instar de tous les candidats recalés pour faux parrainages, a dénoncé la décision du Conseil constitutionnel. Venue en retard à la conférence de presse du collectif C23, Aïssata Tall Sall a tenu à exprimer sa surprise de voir sa candidature rejetée avec comme motif faux parrains.  

‘’Quand on m’a dit : ton dossier a été rejeté pour faux parrainages, je n’ai pas dormi trois nuits, en disant : quelles sont ces personnes qui m’ont parrainée ? Et ce matin, en tant avocate, j’ai pris le dossier qui m’a été rendu par le Conseil constitutionnel et je l’ai examiné avec mon plénipotentiaire et mon représentant.  Nous avons eu la surprise de constater que le Conseil a rejeté le parrainage de personnes sénégalaises inscrites sur le fichier.

Et le Conseil dit que c’est des non-électeurs et pourtant ils se sont inscrits. Cela veut dire que le travail n’a pas été fait avec rigueur’’, regrette-t-elle, avant d’ajouter : ‘’La moitié de mon conseil municipal à Podor a été rejeté dont mon adjoint à la commune. Tout le monde a été rejeté, alors que j’ai ici les preuves qu’ils sont bel et bien des électeurs. Donc, quel est le travail de contrôle qui a été fait ?’’, s’interroge-t-elle. 

ABBA BA

 

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