Publié le 4 Mar 2021 - 14:52
COUVERTURE MEDIATIQUE DE L’AFFAIRE SONKO

Le préfet de Dakar ‘’gaze’’ les professionnels des médias  

 

‘’Nañou door lacrymogènes ñep tass et même la presse’’ (lancez des lacrymogènes sur tout le monde, afin qu’ils se dispersent et même la presse). C’est la phrase qu’a lâché hier, en wolof, le préfet de Dakar, Alioune Barada Samb, lors de son intervention au moment où le leader du Pastef était en route pour répondre à la convocation du juge du 8e cabinet, dans l’affaire l’opposant à la masseuse Adji Sarr qui l’accuse de ‘’viols’’ et de ‘’menaces de mort’’. Un ordre qu’ont déploré les professionnels des médias.

 

Pierre angulaire de la démocratie, la liberté de la presse a été ‘’gazée’’ hier par le préfet de Dakar, lors de son intervention au moment de l’interpellation du leader du Pastef qui devait déférer à la convocation du juge du 8e cabinet dans l’affaire qui l’oppose à la masseuse Adji Sarr qui l’accuse de ‘’viols’’ et de ‘’menaces de mort’’. S’exprimant en wolof, Alioune Badara Samb a ordonné aux forces de l’ordre de lancez des grenades lacrymogènes sur tout le monde, même sur la presse. ‘’Nañou door lacrymogènes ñep tass et même la presse’’, a-t-il lancé. Ce qu’ont dénoncé les professionnels des médias.

La Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS) s’est indignée face à cette situation, à travers un communiqué transmis hier à ‘’EnQuête’’. ‘’La Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS) s’indigne des propos irresponsables du préfet de Dakar, appelant les forces de défense et de sécurité à charger des journalistes, pour les obliger de rentrer chez eux. Les mots de Monsieur ‘gazeur’ constituent une atteinte à la liberté de presse et au droit du peuple sénégalais à être informé juste et vrai. Nous le condamnons de la manière la plus ferme et tenons ‘Samb gazeur’ pour responsable de toutes les conséquences qui pourraient en découler. La Convention des jeunes reporters tient, enfin, à appeler tous les acteurs à la sérénité et au respect des droits et obligations de chaque partie prenante’’, demandent Ibrahima Baldé, le président, et ses camarades.

Ainsi, la CJRS invite tous les reporters à la prudence et à veiller, d’abord et avant tout, à leur propre sécurité. ‘’À ceux qui ont été blessés dans l’exercice de leurs fonctions, nous souhaitons un prompt rétablissement et témoignons toute notre solidarité. La CJRS profite de l’occasion pour demander aux patrons de presse d’aider leurs employés à disposer de gilets, qui pourraient permettre d’éviter certains incidents avec les forces de l’ordre, en de pareilles circonstances’’, lit-on dans le communiqué.

‘’EnQuête’’ a tenté d’avoir la réaction du secrétaire général du Syndicat national des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics), Bamba Kassé. Mais ce dernier avait promis qu’un communiqué allait être envoyé aux rédactions. Un communiqué attendu en vain.

MARIAMA DIEME

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