Publié le 29 Aug 2012 - 22:37
EFFONDREMENT D'UN IMMEUBLE À AMITIÉ 2

Le bâtiment était en chantier depuis 16 ans

 

Un immeuble en chantier s'est effondré hier à Amitié 2, sans faire de victime, mais a occasionné beaucoup de dégâts.

 

 

C'est un éternel chantier qui a finalement pris fin. Un immeuble de cinq étages, dont les travaux de construction ont démarré depuis 1996, s'est effondré dans la nuit du lundi au mardi au quartier à Amitié 2 de Dakar. ''Ça a fait un grand bruit, c'était vers 2 heures du matin. Ça nous a réveillées, on croyait même que c'était la foudre qui s'était abattue tout près de chez nous'', raconte Fabienne Correia, une dame qui vit seule avec sa mère à côté du bâtiment qui s'est écroulé.

 

Mais les populations environnantes ont eu plus de peur que de mal. L'incident n'a fait aucune victime, mais il a laissé un décor triste. Des gravas éparpillés partout, et un voisinage sérieusement ébranlé. La famille Correia, propriétaire de la villa 4216 qui jouxte le chantier, n'en revient pas de la chance qu'elle a eue. Car, le bâtiment n'a démoli que le mur de la clôture. ''On a crié. On avait un sentiment de peur et de colère en même temps. Depuis que cela s'est produit, on n'a pas fermé l’œil. C'est quelque chose qu'on ne peut pas vraiment raconter. Quelque part, on a aussi ce sentiment de soulagement de savoir qu'on vit toujours'', narre Fabienne. Car leurs voisins de la villa 4230 ont vu l'effondrement détruire une chambre située au premier étage. Des blocs du mur ont atteint et endommagé le lit et d'autres matériels. Mais heureusement que personne n'y avait passé la nuit.

 

''Lorsque j'ai vu l'ampleur des dégâts, j'ai aussitôt pensé au fils de M. Sall qui avait pris cette chambre à son arrivée de France, le dernier vendredi avant la fête de la Korité. Heureusement qu'il est reparti en France deux jours après, sinon j'imagine ce qui allait se passer'', témoigne la domestique Khady Diouf. De l'autre côté, de gros blocs se sont abattus sur un véhicule particulier stationné devant la villa 4218. ''Je n'ai pas subi de dégâts particuliers, à part la poussière qui risque d'endommager nos matériels électroménagers. Mais le téléphone est coupé dans tout ce secteur'', soutient M. Diouf trouvé juste devant la maison n°4219.

 

La baraka du gardien

 

Dans certaines croyances, on aurait dit que son heure n'a pas encore sonné. Car, il s'en est fallu de peu que le gardien voie l'immeuble s'écrouler sur lui hier. N'eût été son flair et son intelligence, le monsieur allait peut-être être la victime de cette catastrophe. ''L'effondrement s'est produit quelques minutes après qu'il a quitté le bâtiment. Il a eu le réflexe de partir, quand il a senti quelque chose d'anormal, parce qu'il ne parvenait pas à ouvrir la porte. Il a trouvé que celle-ci était coincée'', explique Fabienne Correia.

 

''On s'y attendait''

 

Ce qui est étonnant dans l'effondrement de cet immeuble de cinq étages, est que cela n'a été une surprise pour personne dans le voisinage. ''On s'y attendait, dit Fabienne Correia. Quand j'ai constaté que cet bâtiment n'était pas sûr, j'ai adressé plusieurs courriers aux services compétents, notamment la Direction de vérification de fondation de bâtiment, et la Direction de la surveillance et du contrôle du sol (DSCOS), sans suite, dans un premier temps''. Ce n'est que dernièrement, avec le nouveau régime, que les choses ont commencé à bouger, mais trop tard. ''La DSCOS nous a envoyé l'adjudant Abibou Ndiaye (gendarme). J'ai écrit au nouveau ministre de l'Urbanisme qui a réagi en demandant l'arrêt des travaux. Mais c'est grâce à l'adjudant Ndiaye que les travaux ont été arrêtés parce qu'ils ont été obligés de venir saisir le matériel'', renseigne la dame. ''Le propriétaire en question (un certain M. Sèye) n'avait pas d'entrepreneur. Il changeait de maçons chaque année. Il paraît qu'il a d'autres maisons notamment à la Rue 10 aussi.''

 

ADAMA COLY

 

 

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