Publié le 7 Aug 2015 - 15:33
11 DECISIONS PRESIDENTIELLES A L’ISSUE DES ASSISES DE L’EDUCATION

Les orientations de l’école du futur dégagées

 

Passer d’une école de l’échec à une école réellement sénégalaise et de qualité est l’objectif des 11 décisions prises par le chef de l’Etat hier, à l’issue du conseil présidentiel sur les Assises de l’Education. Macky Sall a engagé le gouvernement au respect des recommandations et invite à la paix sociale.

 

Le Conseil présidentiel sur les conclusions des Assises de l’Education et de la Formation ont eu lieu hier. Après avoir étudié les 342 recommandations des acteurs qui étaient en conclave du 28 au 30 août 2014, le chef de l’Etat en a dégagé 3 orientations stratégiques déclinées en 11 axes de recommandations et 45 mesures. Tout ceci, dans le but de bâtir une école du futur. La première des orientations est dénommée ‘’une école pour tous’’. Elle vise à définir une offre de l’éducation axée sur la demande. La deuxième orientation se fixe comme objectif d’arriver à ‘’une école de qualité’’. ‘’Il s’agit d’assurer la valorisation optimale du capital humain national, qui requiert une Education et une Formation de qualité’’, dira le chef de l’Etat. Et la troisième, ‘’une école viable, fiable et pacifiée’’. 

En fait, le diagnostic fait par les acteurs montre que le système souffre de beaucoup de maux. L’école est qualifiée de fabrique d’échec, en dépit de tous les moyens déployés. Le taux d’achèvement au primaire est de 74%. Et c’est encore plus faible au niveau moyen, avec 37%. Autre la réussite, l’école sénégalaise est aussi une école non adaptée aux besoins. Aussi, elle institue une dualité entre le système dit classique et l’enseignement arabo-islamique. 

Professionnalisation des ressources humaines 

C’est partant de ce constat que le Président Macky Sall a dégagé les 11 directives parmi lesquelles la nécessité de réorienter le système éducatif vers les sciences, les mathématiques, le numérique, les technologies et l’entrepreneuriat ainsi que le renforcement de la professionnalisation des ressources humaines. On peut également citer l’amélioration de la gouvernance et la consolidation du dialogue social pour un système éducatif performant et le développement de l’enseignement  arabo-islamique et l’articuler au système éducatif. Sans oublier l’urgence à améliorer l’équité dans l’accès ainsi qu’à généraliser la prise en charge de la petite enfance entre autres. Il s’agit donc, selon les termes du président de la République, ‘’de la refondation consensuelle de notre système éducatif, en vue d’améliorer ses performances et d’asseoir son rayonnement international’’. L’école devra être une école sénégalaise enracinée, une école de la République qui sera le ciment de la nation en préservant la richesse de sa diversité. Pour cela, au-delà de la réussite, l’école doit aussi favoriser des valeurs telles que le respect, la foi, la créativité et la solidarité.

Un besoin de 293 milliards entre 2016 et 2018

Il est clair que pour avoir une école de qualité, il faut mobiliser des ressources.  Ainsi, rien que pour le plan d’action 2016-2018, il y a un besoin de financement de l’ordre de 293,3 milliards. Les 156,4 milliards sont déjà acquis, et le gap estimé à 136 milliards. Cependant, à écouter le ministre de l’Economie et des Finances, l’on se dit que les efforts à consentir l’ont déjà été.

Depuis l’arrivée de Macky Sall, affirme Amadou Ba, les crédits alloués à l’éducation ont augmenté de 279,6 milliards entre 2013 et 2015. ‘’Entre 2010 et 2015, le tout représente 2 804 milliards. Mais le problème, c’est que sur les 2 804 milliards, les 84,4% sont destinés au fonctionnement. Le système de l’éducation n’est pas en situation de sous financement. Il y a une nécessité absolue de revoir les allocations internes au niveau du budget. On ne peut pas faire l’économie de ses réformes’’, prévient-il. 

Depuis l’arrivée de Macky Sall à la tête de l’Etat, ajoute M. Ba, les salaires ont augmenté de plus de 100 milliards. De 485 milliards l’année dernière, ils représentent 526 milliards cette année. L’argentier avertit : ‘’On ne peut pas dépasser les 526 milliards de salaires’’. Mamadou Lamine Dianté répondra plus tard : ‘’On ne peut pas financer l’Education en sortant des calculettes.’’ Malgré tout, le président s’est engagé et a invité le gouvernement au respect des décisions. Macky Sall a appelé les différents acteurs à préserver la paix sociale. Il a aussi invité les élèves à faire des sacrifices à la hauteur de celles de leurs parents et des enseignants et de l’Etat. 

BABACAR WILLANE

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