Publié le 27 Jan 2012 - 17:57
72 HEURES DE GRÈVE DES TRANSPORTEURS

Dakar sauvée, l’hinterland paralysé
 

GARE ROUTIÈRE DE COLOBANE

Plus de marchands ambulants que de clients

 

Hier, c'était le calme plat à la gare routière de Colobane, en lieu et place du tohu-bohu habituel. Ici, quelques rares clients assis à l'intérieur de minibus Tata ou King Long, en partance pour la banlieue. ''Depuis ce matin, c'est le même décor. Il n'y a personne'', renseigne Aliou Dièye, vendeur de café Touba. Visiblement, les clients ne se sont pas donnés la peine de se rendre à la gare routière. Et avec raison, car, en dehors de deux Ndiaga Ndiaye et quelques minicars garès ça et là, seuls des minibus sont en stationnement. Pas moyen de mettre la main sur un chauffeur de car ''Ndiaga Ndiaye''. ''Ils se sont tous rendus à la bourse du travail'', renseigne-t-on.

 

 

En dehors du bruit des voitures qui roulent sur l'autoroute, seuls les éclats de voix des marchands ambulants perturbent la quiétude des lieux. D'ailleurs, ceux-ci dans l'attente hypothétique de clients, forment de petits cercles et discutent. Certains jouent à la baballe sur les aires de stationnement désertées par les cars. Les autres sont vautrés sur les bancs installés devant une télé, en attendant le premier match de cette 2éme journée de la Can.

 

Gaston COLY

 

 

PETERSEN

''Cars rapides'' et ''Ndiaga Ndiaye'' désertent les lieux

 

La gare de Petersen n’a pas connu une très grande affluence hier après-midi. Le mot d’ordre a été rigoureusement observé par les chauffeurs de taxi et de cars rapides. Mais aussi par les cars ''Ndiaga Ndiaye'' qui ont désertés la gare. Un lieux tellement désert que quelques jeunes en profitaient pour y jouer au football. ''Je profite de la grève pour faire des réparations sur mon car ''Ndiaga Ndiaye'', dit Moustapha, un jeune apprenti tranquillement couché dans sa voiture.

 

Au garage des taxis, les voitures restent en stationnement. Les propriétaires sont assis à côté d’une cantine située tout juste derrière. ''Tous les taximen du garage de Petersen ont observé le mot d’ordre. Nous avons prévu une lourde amende contre tout chauffeur qui s’entête à enfreindre le mot d'ordre'', soutient Serigne Guèye, chef du garage des taximen. ''Tout ce que les taximen demandent, c’est la baisse du prix du carburant'', dit-il.

 

 

A Petersen, les bus Tata ont été les seuls moyens de transport, en circulation. ''Beaucoup de clients n’ont pas fait le déplacement, parce qu’ils pensaient que les bus Tata n'allaient pas assurer les liaisons comme la dernière fois'', justifie Makhtar Diallo, régulateur au niveau des lignes ''Tata''. ''Aujourd’hui, beaucoup de chauffeurs n’ont pas fait le déplacement par peur qu’on casse leurs bus.

Aliou Ngamby NDIAYE

 

 

 

PIKINE
 

Pas d’impact sur la circulation dans la banlieue

 

Le premier jour de la grève dans le secteur des transports n’a pas eu beaucoup d’impact dans la banlieue dakaroise. C’est du moins le constat noté dans les différentes artères visitées hier en début de matinée. Les charrettes qui étaient les moyens de locomotion, lors de la précédente grève, se comptaient sur les bout des doigts. Ablaye Faye, charretier, rencontré à marché Bou bess, dira: ''aujourd’hui (Hier NDLR), les tatas transportent la population, je vais retourner au magasin où je travaille''. Même constat aux alentours de Corniche de Guédiawaye. Ici circulent de nombreux ''Clandos''. ''72 H de grève, c’est trop'', martèle Madior Ndiaye. Le chauffeur compte sur ses recettes quotidiennes pour vivre.

 

Aussi, ce sont les conducteurs de ‘’Tata’’ qui se sont frottés hier les mains. Comme l'atteste ce chauffeur de la ligne 30 qui déclare sous le couvert de l’anonymat: ''On ne se plaint pas. Même si les étudiants et les élèves sont presque tous en grève, ils sont remplacés par d’autres usagers qui n’avaient pas l’habitude de nous prendre''. Également, les taxis ont assuré le service et n’ont pas augmenté les tarifs. Pour rallier Pikine à Dakar les voyageurs ont casqué 3000f, comme d'habitude.

Cheikh THIAM (Correspondant en banlieue)

 

 

RUFISQUE

Minibus Tata, taxis clandos et PTB au chevet des clients

 

Comme dans les autres localités du pays, la ville de Rufisque a subi hier la grève des transporteurs. Il était impossible de rencontrer un seul car de type « Ndiaga Ndiaye » en circulation. D'où le casse-tête des travailleurs voulant se rendre à Dakar ou dans la banlieue rufisquoise, comme Diamniadio et Sébikotane. Interpellés, les transporteurs ont jugé leur action légitime. ''Nous sommes conscients des conséquences de notre grève. Et malgré l’appel du porte-parole du Khalife des Tidjane, nous sommes obligés de suivre le mot d’ordre, parce qu’il y va de notre survie'', dira Mame Mor Thiam, chauffeur affilié à la Cnts.

 

 

Toutefois, cette grève a été moins durement ressentie que la précédente, par les travailleurs rufisquois exerçant au centre-ville. Et pour cause, les bus Tata et le petit train bleu étaient en circulation. ''Je reviens de Dakar comme cela, et plus tôt que d’habitude pour suivre le match des lions chez moi. C’est grâce aux bus Tata que j’ai pu rentrer sans grand problème'', renseignera Insa Paye. À noter que les usagers n’ont pas eu de problèmes pour rallier les différentes zones de la vieille ville.

 

Pape Moussa GUEYE (correspondant Rufisque)

 

 

THIÈS

Les clients se rabattent sur les Jakarta.

 

Jakarta par ci, Jakarta par-là ! La grève des transporteurs ne s'est pas trop fait sentir dans la capitale du rail. Car, faute de mieux, les thièssois se sont rabattus hier sur les motos Jakarta. ''Nous ne sommes pas concernés par la grève, parce que les transporteurs réclament la baisse des prix du gasoil. Nous, on utilise de l’essence. Sans compter que, nous sommes libres et indépendants. Notre soucis, c’est le travail'', dira Ousseynou Kandji, conducteur de moto Jakarta. Les thiessois pouvaient aussi compter sur les calèches qui ont soulagé les population. Toutefois, c'était le calme plat à la gare routière.

 

Tous les cars étaient à l'arrêt. Pas taxi encore moins de ''clando''. D'où le sentiment de satisfaction qui animait les grévistes. ''Nous sommes satisfaits de cette grève, parce que nous avons atteint le record de 100%'', clamera Abdoulaye Diakhaté, président du regroupement des chauffeurs de Thiès. Concernant l’appel de Serigne Mansour Sy de cesser la grève jusqu’à la fin du Gamou, le responsable a indiqué qu'ils feront tout pour ne pas entacher le bon déroulement du Gamou de Tivaouane.

 

Ndéye Fatou NIANG (correspondante à Thiès)

 

 

SAINT-LOUIS

Le Festival National Des Arts Et De La Culture en prend un coup

 

 

 

Le mouvement d’humeur des chauffeurs du transport urbain et interurbain a été bien suivi à Saint-Louis. Tout a marché au ralenti, hier, puisque les taxis et autres véhicules de transport étaient stationnés au sein des gares ou devant les maisons des propriétaires. Du coup, les charrettes ont pris le relai en affichant des tarifs variant entre 300 et 500 francs. Alors que Saint-Louis s’apprête à accueillir ce Jeudi la 7e édition du Festival National des Arts et de la Culture pour trois jours.

 

 

Cette grève risque donc de porter préjudice aux nombreux festivaliers venus de partout. D'ailleurs, les délégations attendues mercredi soir, ont été obligées rallier Saint-Louis mardi soir date du démarrage de la grève des chauffeurs. Hier, les festivaliers étaient obligés de marcher pour se rendre d’un site de spectacle à un autre. Le thème de cette édition est : ''La parenté à plaisanterie''. Toutefois, pour pallier la menace, les autorités ont décidé de réquisitionner les véhicules de l’administration.

 

 

Outre les festivaliers, la grève des chauffeurs a rendu furieux les dahiras tidianes de Saint-Louis. De nombreux fidèles n’ont pu se rendre à l’ouverture du ''bourde'' à Tivaouane faute de véhicules.

 

Fara SYLLA (correspondant à Saint-Louis)

 

 

SÉDHIOU

Paralysie totale!

 

 

 

''Le mot d’ordre de grève est largement respecté, les camions, les taxis clando, les bus, les cars, les taxis clando et même les motos Jakartas qui assurent le maximum du transport urbain''. Un tour d’horizon des artères de la commune de Sédhiou, hier, a permis de constater la véracité des dires de Baba Galle Bâ, président régional des transporteurs de Sédhiou et l’impact très net de la grève de 72h. Tous les moyens de transport en commun, toute catégorie confondue, étaient immobilisés.

 

 

Au grand dam des voyageurs. ''Je sui complètement désorienté, je n’ai aucun véhicule pour me rendre à Dakar, le garage est vide, alors que j’ai un besoin urgent à régler. J’ai un entretien à passer avec un jury pour les besoins d’un concours que j’ai fais, entretien sans le quel je suis éliminé d’office, les conséquences de ce mouvement sont incalculables, il faut que les autorités du pays reviennent à de meilleurs sentiments et qu’ils écoutent ces transporteurs'', se lamente Chérif Aliou Bâ.

 

 

Pas moyen de se déplacer. Des comités de surveillance et de respect de la directive veillent au grain. C'est dans ce sens, que le président de la gare routière de Sédhiou, Balla Moussa Dramé, a été arrêté par les gendarmes de la brigade de Sédhiou. En tentant d'empêcher des camions de transport de pénétrer dans la ville, il s’est heurté aux gendarmes qui l'ont conduit dans les locaux de la brigade. Le président Baba Gallé Ba s’y est rendu en compagnie d’autres transporteurs, pour tenter de faire libérer leur camarade.

 

Par Lamine Bâ (correspondant à Sédhiou)

 

LINGUERE:

Péril sur les ''loumas''

15 heures, à la gare routière de Linguère. Le lieu est désert. Pas l'ombre d'un client, encore moins d'une vendeuse. Toutes les boutiques et les gargotes de la place sont fermées à cause de la gréve. Seuls quelques chauffeurs sont visibles. Ils sont là pour veiller au respect du mot d'ordre de 72h. Aucun véhicule en partance pour Linguère ou Touba . Le calme des lieux tranchent avec l'animation habituelle.

 

 

Au sein de la population de Linguère, les esprits sont tournés vers les prochains ''loumas'' (marchés hebdomadaire), notamment celui du vendredi. Quand on sait que les commerçants s'approvisionnent dans la grande cité de Touba. Joint au téléphone, le responsable des chauffeurs, Baba Diaw, fera savoir que s'il n'ya pas de satisfaction, ils passeront à la vitesse supérieure.

Mamadou Moustapha Ndiaye (correspondant Linguère)

 

 

MBOUR
Charrettes et calèches font la loi

 

Hier, charrettes et calèches ont pris d'assaut les lieux de stationnement des taxis clandos, très tôt le matin à Mbour. La grève de 72 heures décrétée dimanche dernier, lors de l'assemblée générale du Syndicat des transporteurs, a été bien respectée. Aucun moyen de transport en commun n’était visible sur les aires de stationnement. Ménagères, commerçantes et autres travailleurs ont été contraints de prendre place sur des charrettes. Du coup, le prix est passé du simple au double.

 

 

Au lieu des 50 francs habituels, les usagers ont dû débourser 100 francs. Par contre, ceux qui devaient se rendre à Saly ont eu plus de difficultés. Ils ont été obligés de faire de l'auto-stop. Au sein de la gare routière de Mbour, l'animation habituelle avait laissé place à un calme plat. Clandos et taxis ont bien essayé de circuler, mais c'était sans compter avec la vigilance des comités mis en place. Des taxis ont été contraints de descendre leurs clients.

Khady NDOYE (correspondante Mbour)

 

 

BAMBEY ET TOUBA

Le calvaire pour les populations

 

''Je suis ici depuis 15h, aucun car de transport ne m'a dépassé. Je veux me rendre à Dakar, mais pas moyen de trouver un véhicule''. C’est le cri de cœur de ce monsieur trouvé en face de la gare routière de Bambey. Il a rendez avec un chef d’entreprise. Un même calvaire vécu pas cette dame qui a quitté ce mati, Dakar pour un rendez-vous avec sa tante qui vit à Bambey. Pour le retour, on lui réclame 15 000 francs, pour rallier Dakar à bord d'une moto Djakarta. ''Je ne peux pas le lui remettre, bien que j’ai mon fils qui n’a pas tété depuis ce matin'', se plaint-elle.

 

 

A Touba, même casse-tête. Seules les charrettes circulent. Les transporteurs s’en remettent à la décision de leurs responsables syndicaux. Une situation qui a soulevé l'ire d'Idy Ka, président de la gare de Darou Marnane. Il pense qu’il y’a des gens qui sont tapis dans l’ombre pour saboter le transport à Touba. ''Que les transporteurs ne profitent pas de la situation des chauffeurs pour régler des comptes politiques'', préviendra-t-il.

Babacar Diouf (correspondant Bambey)

 

 

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