Publié le 6 Mar 2024 - 18:19
ACCUSÉ DE VIOL SUR UNE MINEURE DÉFICIENTE MENTALE ET USURPATION DE FONCTION

Un vigile tend vers la liberté, après quatre ans de détention préventive

 

Cinq ans d’emprisonnement ferme. C’est la peine requise, hier, par le ministère public contre Antoine Léandre Guèye. Vigile de son état, il est accusé de viol sur une mineure déficiente mentale, pédophilie et usurpation d’identité. Le parquet a requis son acquittement en ce qui concerne le fait de viol et de pédophilie et cinq ans d’emprisonnement ferme pour l’usurpation d’identité.

 

Antoine Léandre Guèye a-t-il été accusé à tort, comme il l’a prétendu hier, à la barre de la chambre criminelle ? Depuis son arrestation, ce vigile, qui officiait chez une chanteuse bien connue, a toujours contesté son implication dans le viol d’une mineure déficiente mentale. Il en est de même pour l’accusation d’usurpation de fonction retenue contre lui.

Hier, lors de son jugement devant la barre de la Chambre criminelle de Dakar, il a réitéré ses dénégations. Sa posture risque de lui être avantageuse.

En effet, si le juge suit le réquisitoire du parquet, il ne lui restera plus que quelques mois avant de recouvrer la liberté. Le maître des poursuites a requis son acquittement en ce qui concerne le viol et la pédophilie, et cinq ans d’emprisonnement ferme pour l’usurpation d’identité.

Selon l’économie des faits, courant mai 2020, Antoine Léandre Guèye, qui revenait du travail, marchait tranquillement aux alentours de la plage de Yoff. Chemin faisant, il suspecte un bruit bizarre qui provenait d’un taxi stationné sur le trottoir. Ainsi, il a fait demi-tour pour alerter un de ses collègues. Tous deux retournent sur les lieux et son collègue pointe sa torche sur le véhicule. Là, ils tombent sur une partie d’ébats sexuels. Si son collègue vigile a rebroussé chemin, Antoine, lui, en a décidé autrement.

Selon les éléments de l’enquête, il a sommé le chauffeur de descendre du véhicule, en se présentant comme un gendarme. Celui-ci ayant eu peur a pris la fuite, laissant dans le taxi la fille. D’ailleurs, c’est cette dernière qui a confié aux enquêteurs qu’Antoine s’est présenté comme un gendarme et qu’en plus il était vêtu d’une veste de la gendarmerie. À en croire la fille, quand le taximan a pris la fuite, le vigile l’a forcée à le suivre jusque sous une tente, à la plage. Il lui a passé les menottes avant d’abuser d’elle. Après son acte, a raconté toujours la demoiselle aux enquêteurs, Antoine a arrêté un taxi pour qu’il la ramène chez elle. D’après les autres éléments du dossier, le taximan, qui a constaté l’état de la fille, a commencé à questionner celle-ci. C’est ainsi qu’elle lui fait part de sa mésaventure. Aussitôt, Antoine a sauté du véhicule avant de prendre la poudre d’escampette.

Pourchassé, il a été arrêté avant d’être confié aux autorités compétentes.

Devant la barre, Antoine, qui a toujours nié les faits, a encore une fois plaidé non coupable, en l’absence de la partie civile. Il a reconnu effectivement avoir surpris celle-ci qui entretenait des rapports sexuels avec le taximan. D’après lui, ce dernier a pris la fuite. Pour sauver la fille, dit-il, il a arrêté un véhicule particulier. Il a précisé toutefois qu’il n’est jamais monté dans la voiture. Il a avoué néanmoins que le chauffeur a refusé de déposer la fille, parce qu’il ne voulait pas partir avec elle. ‘’Une dame qui passait a dit au chauffeur que je suis certainement un kidnappeur. Pour échapper à la clameur populaire, j’ai pris la fuite’’, a-t-il relaté.

‘’Je n’ai jamais abusé de la fille’’, s’est-il défendu. S’agissant de l’usurpation de fonction, il a juré ne s’être jamais présenté comme un gendarme. Il a expliqué avoir porté cette veste parce qu’il avait froid cette nuit-là.

Après les réquisitions du parquet, l’avocat de la défense a sollicité l’acquittement pur et simple de son client. Celui-ci sera édifié sur son sort le 19 mars prochain.

MAGUETTE NDAO

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