Publié le 19 Aug 2015 - 16:41
AFFAIRE DES HOMOSEXUELS DE LA CITE ALIOU SOW

Les 7 jeunes garçons risquent deux ans de prison 

 

Le procès des supposés homosexuels de la Cité Aliou Sow a enfin eu lieu hier. Le procureur a requis deux ans de prison ferme contre les 7 prévenus. Ils seront édifiés le 21 août prochain.

 

Pas un seul n’a reconnu les faits. Unanimement, les 7 hommes accusés d’actes contre nature et de détention de chanvre indien ont nié et donné leur propre version des faits. Ils ont comparu hier devant le tribunal de Dakar, après plusieurs renvois. Il y a quelques jours, les éléments du commissariat central de Guédiawaye ont été saisis par la dame Dieme Ngom, mère du prévenu Diogomaye Sène. Sur place, les policiers ont trouvé cinq personnes dans une salle de bain, des produits lubrifiants, une tablette dans laquelle se trouvaient des films à caractère pornographique, des produits pharmaceutiques, etc. Selon le PV de police, deux personnes ont été trouvées dans une position sans équivoque, sans oublier le cornet de chanvre indien découvert sous un canapé. Les prévenus avaient tous dit qu’ils s’étaient refugiés sous la douche par peur, mais face au juge, ils ont tenu d’autres déclarations.

 ‘’On nous a trouvés dans un ‘yendou’, à la cité Aliou Sow. Après avoir pris le repas, je me suis allongé dans un canapé du salon. J’avais même commencé à dormir lorsque la police a débarqué et a procédé à une fouille. Je n’étais ni dans la salle de bain ni en train de commettre un quelconque acte contre nature’’, a déclaré Diogomaye Sène. Il a renchéri que si sa mère a voulu lui créer des problèmes, c’est peut-être à cause d’un différend antérieur. Qu’elle ne saurait dire ce qu’il lui a fait de mal. Egalement, Manga Thiam a dit qu’on ne l’a pas trouvé dans la salle de bain, mais dans le salon en train de dormir, tout comme Diogomaye  Sène.

Le prévenu a ajouté que Mamadou Lamine Sarr est un client de Massamba Bassène qui lui avait demandé de venir retirer sa tenue déjà cousue. ‘’Je ne connais pas mes coprévenus. Nul d’entre eux ne peut dire qu’il me connaît. Je me suis rendu sur les lieux afin de retirer ma tenue dont la livraison a tardé. Dans la maison, je n’avais même pas fait cinq minutes lorsque la police a frappé à la porte. Je détenais une tablette certes, mais elle ne m’appartient pas. C’est à ma mère. Je l’utilise très souvent. Je n’y ai jamais mis des vidéos à caractère pornographique. Il n’y a que des clips nigériens. Les messages trouvés dans mon portable me sont destinés. Ils proviennent de filles et non de personnes du même sexe que moi, comme on a dit‘’, s’est-il défendu. ‘’Si je savais qu’il y avait danger à aller dans cette bâtisse, jamais je n’y aurais pénétré.’’

Le juge a poursuivi son interrogatoire, leur rappelant que, dans la salle de bain, il y avait des gels que les homosexuels utilisent, ainsi que cinq préservatifs. Mais Ndaraw Mboup, Sadou Ndiaye, Massamba Bassène et Jean Dacosta ont abondé dans le même sens que leurs coaccusés. Le dernier nommé a soutenu que personne n’a été retrouvé sous la douche ou dans une position compromettante. Qu’ils étaient assis en train de discuter. Ils ont aussi réfuté pour la drogue. Soutenant qu’aucun d’eux ne fume de la cigarette. En dehors de Sarr, tous les autres prévenus sont des tailleurs.  

S’agissant du Yendou, le procureur s’est demandé comment des hommes pouvaient-ils se retrouver dans un appartement sans fille et dire qu’ils font un Yendou. Et comment cinq personnes de même sexe pouvaient partager une douche. Il a ajouté qu’il y a des actes que notre société ne sera jamais prête à accepter. Il a ensuite réclamé deux ans de prison ferme pour tous les sept.

Les conseils des prévenus ont, entre autres, soutenu que l’acte contre nature n’est point une position. Que personne ne peut soutenir avoir vu ces jeunes entretenir des rapports sexuels. Après avoir remis en question les réquisitions du parquet, ils ont demandé la relaxe pure et simple de tous les 7 prévenus. Le délibéré est fixé au 21 août prochain.

 

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