Publié le 8 Aug 2015 - 10:35
AFRIQUE MONDE

Prise d’otages dans un hôtel au Mali

 

Une prise d’otages est en cours, vendredi 7 août, dans un hôtel de la ville de Sévaré, dans le centre du Mali (à 620 km au nord de Bamako). Le gouvernement malien a annoncé que sept personnes, cinq militaires et deux terroristes, ont été tuées dans l’attaque qui a visé le Byblos, un hôtel fréquenté notamment par le personnel de la Mission de maintien de la paix des Nations unies (Minusma). Deux autres militaires ont été blessés.

 

Plus tôt, une source militaire avait fait état de huit morts, dont trois militaires. L’armée malienne affirme avoir circonscrit la zone et tente de déloger du bâtiment les individus, qui n’ont pas été identifiés.

Dans un communiqué, la Minusma a condamné « l’attaque terroriste à Sévaré », durant laquelle « un membre du personnel international associé de la Minusma a été tué ».

L’attaque aurait débuté aux alentours de 9 heures (heure de Paris) vendredi matin. Sur France 24, le porte-parole du gouvernement malien, Choguel Kokalla Maïga, a estimé que « cette prise d’otage rentrait dans la stratégie des terroristes contre lesquels le Mali et la communauté internationale sont mobilisés ».

Un Français enregistré à l’hôtel

Un Ukrainien a réussi à s’échapper de l’hôtel dans l’après-midi. L’homme a fait état « de quatre ou cinq terroristes » dans l’hôtel au moment de sa fuite. Selon cet Ukrainien, d’autres expatriés, trois Sud-Africains et un Russe, se trouvent dans l’hôtel. Une autre source évoquait également un Français enregistré dans cet hôtel avant l’attaque. La thèse d’une tentative d’enlèvement a aussi été évoquée, piste avancée par des habitants de la ville joints par l’AFP.

Le chargé de communication de l’ambassade de Russie au Mali, Viktor Gorelov, cité par l’agence Interfax, a indiqué que les trois ressortissants Russes « étaient sains et saufs ». M. Gorelov a ajouté qu’un autre Russe, employé d’une société d’aviation, pourrait se trouver dans l’hôtel Byblos, confirmant les propos de l’Ukrainien échappé.

Sévaré se trouve à la lisière du vaste Nord malien, où ont été enlevés de nombreux Occidentaux. La ville était tombée en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes islamistes extrémistes liés à Al-Qaida, dont Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), qui avaient profité d’une offensive rebelle touareg contre l’armée.

Trois attaques en une semaine

Les djihadistes ont été en grande partie chassés et dispersés de ces régions à la suite du déclenchement, en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une opération militaire internationale, toujours en cours. Cependant, des zones entières échappent encore au contrôle des autorités maliennes comme à celui des forces étrangères.

L’attaque à Sévaré est la troisième en moins d’une semaine dans le pays. Elle fait suite à deux assauts qui ont fait treize morts parmi les militaires : deux ont péri dans une embuscade vers Nampala, ville de la région de Ségou (Centre) le 1er août ; onze ont été tués sur une base de la garde nationale à Gourma-Rharous, dans la région de Tombouctou (Nord-Ouest) le 3 août. Cette dernière opération a été revendiquée par AQMI, selon l’agence de presse privée mauritanienne Al-Akhbar.

Longtemps concentrées dans le nord du Mali, les attaques djihadistes se sont étendues depuis le début de l’année vers le centre du pays, puis à partir de juin dans le Sud, près des frontières ivoirienne et burkinabée. Elles illustrent la difficulté d’isoler les djihadistes des rebelles ayant signé le 20 juin un accord de paix entériné par le camp gouvernemental le 15 mai, visant à établir une paix durable dans le nord du Mali.

(lemonde.fr)

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