Publié le 20 Aug 2017 - 17:49
AIDA MBODJ, LEADER DE LA COALITION AND SAXAL LIGGEEY

‘‘Le pouvoir a tout fait pour que je ne retourne pas à l’Assemblée’’

 

La page des élections législatives du 30 juillet dernier n’est pas encore tournée. En conférence de presse hier, Aïda Mbodj, tête de liste nationale de la coalition And Saxal Liggeey, est sortie de son mutisme. Elle a réagi, entres autres points, à la publication des résultats définitifs par le Conseil constitutionnel.

 

La décision rendue par le Conseil constitutionnel a suscité de vifs commentaires chez les partis et coalitions de partis politiques issus de l’opposition. Pour Aïda Mbodj, une telle décision ne peut pas être ‘‘exempte de contestations’’. Au regard de la tournure du processus électoral, elle a qualifié ces élections de ‘‘supercherie à grande échelle’’. Ainsi, elle en veut pour preuve les nombreuses localités ‘‘ayant enregistré des irrégularités dans le déroulement du scrutin’’ dont, selon elle, le Conseil constitutionnel, la Commission électorale nationale autonome, encore moins les autorités de l’Administration ‘‘n’ont eu le courage de dénoncer vigoureusement’’. Le ministre de l’intérieur, juge et partie déclaré, soutient le député, a ‘‘battu le record de médiocrité dans l’organisation d’élections au Sénégal’’. Ces élections ‘‘truffées d’irrégularités, de manquements et d’amateurisme’’ resteront à jamais les élections les plus ‘‘controversées et les plus malhonnêtes de l’histoire politique du Sénégal’’, note-t-elle. Car, poursuit l’ex-maire de Bambey, elles ont consacré la ‘‘confiscation de l’expression d’une partie du peuple sénégalais’’.

Ce face-à-face avec la presse, placé ‘’sous le sceau de la synthèse des résultats enregistrés’’ par sa coalition, a été également, pour le leader de la coalition And Saxal Liggeey, l’occasion de remercier ses militants, partisans et sympathisants qui ‘‘ont porté leur confiance’’ en sa personne. Dans son discours, Aïda Mbodj a tenu à rappeler que l’expression de la ‘‘démocratie dans un climat de confiance partagée’’ est en train d’être ‘‘menacée’’ au Sénégal. C’est pourquoi elle invite les différents acteurs à ‘‘mener le combat’’ afin d’amener l’actuel pouvoir ‘‘à mieux comprendre que l’exigence de transparence et de sincérité dans la conduite du processus électoral vise à garantir l’expression du libre choix’’.

‘‘Le déroulement du vote à Touba a porté un coup dur à notre coalition’’

Le préjudice subi dû à la lenteur du vote à Touba et  suite aux bureaux saccagés dans le département de Mbacké ont, de l’avis d’Aïda Mbodj, ‘‘porté un coup dur’’ à leur coalition And Saxal Liggeey. C’est dans cette zone, se convainc-t-elle, où sont concentrés une majeure partie de leurs militants et sympathisants. L’absence des bulletins de leur coalition dans plusieurs bureaux de vote et à travers de nombreuses localités, souligne-t-elle, a compromis les ‘‘résultats qu’ils escomptaient’’.

‘‘Le pouvoir a tout fait pour que je ne retourne pas à l’Assemblée’’, déclare-t-elle. Mais ‘‘les Sénégalais ont barré la route aux saboteurs’’. Elle soutient, par ailleurs, que dans certains bureaux, leurs bulletins avaient été mis à l’envers pour ‘‘empêcher le vote de se dérouler dans les règles de l’art’’. L’achat de consciences, la corruption, le transfert d’électeurs et la masse importante de citoyens qui n’ont pas pu voter, s’est-elle persuadée, ont saboté la campagne et le scrutin.

En revanche, Aïda Mbodj s’est réjouie du score obtenu à la suite des élections. Le seul siège que leur coalition a pu engranger pour la 13e législature est, selon l’honorable député, l’aboutissement d’un ‘‘travail d’équipe qui s’est concrétisé par la confiance effective que leurs votants leur ont témoignée’’.

Enfin, le député dit avoir déjà commencé à ‘‘négocier’’ avec certains leaders de l’opposition pour une éventuelle mise en place d’un ‘‘groupe parlementaire radical’’ pour faire face à la majorité à l’Hémicycle.

 LAMINE DIAGNE (STAGIAIRE)

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