Publié le 13 Feb 2014 - 10:30
ATELIER PRÉPARATOIRE DES ASSISES DE L’ÉDUCATION

Serigne Mbaye Thiam recadre le débat

 

L’atelier préparatoire des assises de l’Éducation nationale s’est fixé comme objectif de réfléchir sur un meilleur devenir de l’école sénégalaise. Réunis pendant trois jours, les différents experts de l’éducation comptent faire de cette rencontre le point départ d’une école ancrée dans ses valeurs et aussi ouverte sur la modernité.

 

Comment préparer au mieux les assises de l'Éducation nationale pour résoudre les maux qui gangrènent l’école sénégalaise? Les différents acteurs de l'éducation vont tenter de répondre à cette interrogation dans les mois à venir. En attendant, le ministre de l’Éducation a une idée sur la question : ‘’Nous voulons, a-t-il dit, des concertations sincères et franches''.

''Certes nous serons confrontés à des questions difficiles, mais nous pensons qu’aucun sujet n’est indicible et indécidable, au contraire tous les sujets sont ouverts à la discussion avec tous les acteurs,  sans tabou‘’, a laissé entendre Serigne Mbaye Thiam hier, devant un parterre d’autorités administratives, de responsables du ministère, des syndicats et d’Ong. Le ministre a dressé un tableau noir de l’école sénégalaise qui connaît, ''depuis des décennies, une crise de vocation, mais aussi de confiance, ceci malgré les efforts consentis par le gouvernement'', s’est-il exclamé.

Pendant 4 mois, durée de la réflexion fixée par  le gouvernement, le  comité  des assises doit élaborer une stratégie consensuelle qui transcende les différents conflits entre syndicats et  gouvernement qui ont marqué l’école. Le Professeur Abdou Salam Sall, le président du comité national de pilotage des assises de l’Éducation, est revenu sur la nécessité d’harmoniser le travail des comités régionaux des assises et du comité d’appui scientifique.

‘’Ce séminaire va permettre de vulgariser le travail des comités scientifiques et des comités locaux. Ces derniers seront appelés à réfléchir sur les nouvelles orientations à donner à l’école sénégalaise, sur une période de 20 à 30 ans.  Pour cela, il est nécessaire d’inventer un système éducatif sénégalais qui sera capable de répondre au mieux aux aspirations du marché de l’emploi dans notre pays’’, a déclaré l’ancien recteur de l’université Cheikh Anta Diop.

Selon Monsieur Sall, des comités de suivi seront installés aux côtés de l’État, pour l’application des mesures prises lors des assises. Il s’agira surtout de ne pas revivre le syndrome des dernières assises de l’Éducation, en 1981, dont les conclusions sont tombées aux oubliettes, a-t-il souligné.

Toutefois, Souleymane Diallo, secrétaire général du Syndicats des Enseignants Libres du Sénégal (SELS), non moins membre du comité d’appui, a dénoncé l’absence de dialogue de la part du gouvernement. ''Les grèves sont souvent  les conséquences du non-respect des engagements pris par les autorités  publiques'', a-t-il déclaré. Selon lui, ''il faut restaurer le dialogue avec des comités de prévention des conflits, seule condition pour éviter les multiples crises scolaires qui nuisent au système éducatif''.

Par Mamadou Makhfouse Ngom

 

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