Publié le 9 Jul 2018 - 13:22
BUDGET DE L’ETAT

Ces risques qui pèsent sur la mobilisation des recettes douanières

 

Ça grogne dans les coulisses de la douane. Les inspecteurs sortis de l’École nationale d’Administration, depuis plus de six mois, peinent à recevoir leur affectation. Selon certaines sources, les blocages qui minent leur service risquent d’impacter négativement sur les performances des gabelous.

 

Qu’arrive-t-il à la douane sénégalaise ? La question mérite d’être posée, si l’on sait que ces derniers jours, elle fait l’actualité, non plus par des saisies records de produits illicites ou des exploits en matière d’entrée d’argent, mais surtout par des faits aux antipodes d’une gouvernance efficace, selon nos sources. Ces dernières en veulent pour preuve la ‘’non affectation’’ des jeunes inspecteurs fraichement sortis de l’École nationale d’Administration.

Depuis plus de six mois, ces jeunes, qui ont réussi avec brio le concours et suivi la formation avec plein de détermination, peinent à rejoindre leur poste. Ils n’en peuvent plus d’être laissés en rade, surtout que l’Administration en a un grand besoin, selon certaines indiscrétions. Qu’est-ce qui bloque alors leur affectation ? Certaines informations font état de bisbilles entre l’Administration douanière et la tutelle, en l’occurrence le ministère de l’Économie et des Finances. Et pour le moment, ce sont surtout les nouveaux inspecteurs qui souffrent terriblement de ce blocage ‘’inédit’’ qui gangrène leur service.

Outre ces nouveaux inspecteurs, il faut noter que le problème des affectations concerne aussi la plupart des services de la douane, tous grades confondus. Ce problème intervient dans un contexte marqué par le débat autour de l’érection ‘’hâtive’’ de certains bureaux secondaires en bureaux de plein exercice. Une décision qui, selon nos interlocuteurs, a vite été annulée sur ordre de la tutelle. Nos sources informent que cela allait entrainer des effets néfastes dans la circulation des produits contrefaits, en plus de menacer la compétitivité du Port autonome de Dakar.

Le mois dernier, également, un conflit de leadership a été noté au niveau de certaines instances regroupant les inspecteurs de douane. Ces querelles avaient poussé l’Amicale des inspecteurs et officiers des douanes à publier un communiqué pour mettre les points sur les i. ‘’L’Aiod, disait le document, est la seule amicale d’inspecteurs des douanes reconnue par l’Administration des douanes et les autorités de tutelle’’. Elle rappelait, par la même occasion, à ses membres le sens des responsabilités et son engagement à défendre leurs intérêts matériels et moraux.

La grande interrogation qui se pose est alors de savoir si les gabelous, dans ces conditions, pourront atteindre les objectifs qui leur sont assignés en matière de mobilisation des recettes, surtout dans ce contexte marqué par des tensions de trésorerie dans le budget de l’Etat ? Nos interlocuteurs ne se font aucune illusion : ‘’Pour faire des performances satisfaisantes, indiquent-ils, il faut un personnel suffisant et de qualité. S’il n’y a aucun doute par rapport à la compétence des soldats sénégalais de l’économie, les appréhensions se multiplient en ce qui concerne leur utilisation efficiente.’’

Il faudra encore attendre plus de cinq mois pour avoir une réponse précise à cette question.

 

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