Publié le 4 Jan 2017 - 19:13
CAN 2017 - PROFESSEUR ABDOULAYE SAKHO

‘’Le Gabon a tout à gagner dans cette manifestation’’

 

Que peut tirer un pays en abritant une Coupe d’Afrique des Nations (Can) de football ? Le débat a refait surface. A dix jours de cet événement que va tenir le Gabon (du 14 janvier au 5 février), le Professeur Abdoulaye Sakho a apporté son point de vue dans une contribution intitulée ‘’De quelques enjeux de la Can 2017 pour le Gabon’’.

‘’En réalité, en dehors de son importance sur le plan strictement politique et économique, le sport possède une vertu sociale à nulle autre pareille. En conséquence, je crois que le Gabon, dans son entier, classe politique, société civile et secteur privé, a tout à gagner dans cette manifestation attendue et suivie par le monde entier. Certes le résultat sportif garde son importance…’’, soutient-il. 

Si on le suit bien, c’est une occasion pour cet Etat de l’Afrique centrale de panser ses plaies après la crise postélectorale d’août dernier. ‘’Dans ce sens et à mon avis, la CAN peut contribuer à l’affirmation des valeurs de la République au Gabon et à la consolidation de l’identité gabonaise, socle de la construction d’une nation qui, malgré ses différences, demeure une et indivisible. Le Gabon se doit de saisir cette opportunité pour montrer quelle nation elle est : une nation dans notre Afrique en train de se trouver des voies pour son unification’’, partage-t-il. L’actuel Directeur du Master de droit fiscal de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) estime donc que ‘’ce n’est pas pour rien que l’organisation de ces manifestations sportives d’envergure continentale ou mondiale est devenue un champ de combats sans merci entre les pays’’.

Le Professeur Abdoulaye Sakho, auteur de plusieurs publications et recherches sur le droit du sport, a cité l’exemple du pays Arc-en-ciel. ‘’…sport, politique, économie et société se nourrissent mutuellement. D’ailleurs, en accueillant pour la première fois en 1996 la Coupe d’Afrique des nations de football, l’Afrique du Sud de Nelson Mandela avait pour objectif de signifier son intégration à la communauté africaine et sa reconnaissance définitive dans le concert nations.

Elle y est parvenue !’’ Pr Sakho rappelle les paroles de Mark Fish (ancien défenseur des Bafana Bafana) sur la CAN 1996 en Afrique du Sud, à la veille de la première Coupe du monde en Afrique en 2010 : “En 1996, nous représentions une nation et, en 2010, voilà le résultat. En 1996, les blancs venaient au FNB Stadium pour soutenir à la fois une équipe de football et une nation. C’était fantastique. Avant cela, ces gens connaissaient par cœur la composition des ‘Springboks’, mais ils auraient été bien incapables de citer un seul joueur des Bafana Bafana. Tout cela a changé avec Mandela. C’est le plus beau moment de ma carrière de footballeur. Pas la victoire, mais de voir tous ces gens unis derrière les Bafana Bafana. Je crois que cela nous a beaucoup aidés pour remporter ce tournoi. Tout le pays était derrière nous. C’était absolument phénoménal.”

Adama Coly

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