Publié le 11 Nov 2018 - 12:55
DÉPLOIEMENT DU 8ème CONTINGENT SÉNÉGALAIS AU MALI

695 Jambaars dans l’enfer du Nord Mali

 

D’ici quelques jours, un huitième contingent sénégalais composé de 695 éléments va être déployé à Mopti pour tenter de faciliter la mise en œuvre du processus de paix et d’y rétablir l’ordre constitutionnel et sécuritaire. Cette région du Nord Mali est devenue une poudrière.

 

Mopti, dans le nord, Mali est devenue une zone de grande instabilité. Un territoire en proie à des groupes armés djihadistes qui, depuis des mois, dictent leurs lois aux populations locales. Une terre qui a perdu ses repères en matière de sécurité. Après avoir bénéficié d’une préparation pré-déploiement de quatre mois alliant pratique (centres d’instruction) et théorie (conférences, préparation psychologique et morale), le 8ème détachement sénégalais doit bientôt s’envoler pour cette région. Fort de 695 éléments, hommes et femmes, ce huitième contingent, première relève de la force d’intervention rapide (Qrf), se dit prêt à s’engager sur ce théâtre d’opérations, en vue de faire revenir la sécurité et l’ordre dans cette partie du territorien malien.

Mais, avant leur départ pour Mopti, le commandement a fait part aux hommes du colonel Kamara, de la situation qui prévaut dans la zone où ils seront déployés sous peu. ‘’La région de Mopti est devenue, depuis quelques mois, l’épicentre des actes de violence des groupes armés terroristes, le lieu d’activités criminelles diverses et surtout, le nid de conflits intercommunautaires fratricides. Au total, ces incidents ont occasionné la mort, d’au moins, 60 personnes et le déplacement interne de près de 11 400 autres, depuis le mois de janvier 2018, selon le bureau de coordination des opérations humanitaires de la Minusma’’, a renseigné l’ancien commandant de la zone militaire n°7 (Casamance). Le général Cheikh Wade présidait hier, à la base aérienne de Thiès, la cérémonie de remise de drapeau au 8ème détachement sénégalais de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation au Mali (Detsen 8 Minusma).

Poursuivant son briefing aux éléments du Detsen 8, le Chef d’État-major général de l’armée de terre a rappelé que les engins explosifs improvisés ont déjà fait 76 victimes, de janvier à nos jours, contre seulement 7, en 2017. Ce qui lui fait dire que la région à elle seule, enregistre 87% des victimes des engins explosifs improvisés, à l’échelle nationale. ‘’Sur un registre, la dynamique des alliances fragiles et éphémères entre mouvements signataires du processus de paix complique davantage une situation extrêmement volatile. Cela rend complexe toute étude prospective permettant de prédire exactement les évolutions sécuritaires à l’horizon 2019. S’y ajoute, un déploiement très complexe et très difficile du G5 Sahel et surtout les échéances électorales prévues en 2019’’, souligne le général de brigade Cheikh Wade qui invite le colonel commandant le Detsen et ses éléments à ‘’tout faire pour donner un nouvel élan au processus de paix pour la réconciliation nationale.’’

Les assurances du Col commandant

Devant conduire les 695 éléments en terre malienne, le commandant du Detsen 8 a répondu que ‘’ses’’ hommes et lui sont prêts à ‘’tout faire pour réussir la mission’’ qui leur est dévolue à l’image de leurs prédécesseurs. ‘’Nous savons que naturellement, c’est une mission complexe et sensible qui nous attend dans notre lieu de déploiement. Mais, nous nous sommes bien préparés. Nous avons bénéficié d’une très bonne formation dans le cadre de notre préparation pré-déploiement. Nous allons nous y prendre avec un certain nombre de précautions. Une fois engagés, nous serons prêts à relever le défis’’, a déclaré le colonel Abdou Latif Kamara, précisant que le commandement des Forces armées sénégalaises a mis ‘’beaucoup de moyens’’ à leur disposition afin de leur permettre d’aborder cette mission, dans la plus grande sérénité.

GAUSTIN DIATTA (THIÈS)

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