Publié le 12 Dec 2017 - 22:03
DAMIEN BARON (DG SOBOA)

‘’On a commis quelques erreurs stratégiques’’

 

Damien Baron, tout nouveau directeur de la Soboa, débarque en redresseur.  Arrivé il y a trois mois, il a hérité d’une boite défaillante à plusieurs niveaux et qui a perdu du terrain. En marge d’une conférence de presse, il a accepté de s’exprimer sur la situation de l’entreprise.

 

Quelle est la situation actuelle de la Soboa ?

On produit bien. On vend, mais on aimerait vendre plus comme toute entreprise. On aura un résultat déficitaire, c’est pourquoi on cherche l’efficacité. On a un plan d’action et un budget avec un retour aux résultats l’année prochaine. On est très ambitieux, on a beaucoup d’améliorations à apporter à l’entreprise. On pense qu’on va beaucoup s’améliorer.

Quel est le déficit et quand il a commencé ?

Je ne peux pas vous dire tout de suite le déficit ; on a toujours été proche de zéro. L’actionnaire est prêt à remettre de l’argent dans l’outil qui est un peu vieillissant. On va réinvestir, il y aussi beaucoup de travail à faire sur les ressources humaines, le commercial, la logistique. On n’a pas mal d’actions, avec le soutien de l’actionnaire et des équipes. C’est pourquoi on est ambitieux. On est performant, mais on est plus performant dans les autres pays où on est. On souhaite donc être au même niveau que dans les autres pays.

Quel est le montant des investissements ?

On est sur un plan à 4 milliards l’année prochaine, mais ce sera certainement 6 milliards, parce qu’on a révisé. On est en train de finaliser, on aura fini d’ici la fin de l’année pour une mise en place en 2018.

Comment expliquer les difficultés actuelles de la Soboa ?

D’abord, l’outil industriel est obsolète. On a commis quelques erreurs stratégiques de management. On doit améliorer notre relation avec notre réseau de distribution pour être présent réellement partout. C’est essentiellement ça. Industrie, management, distribution, c’est là où nous avons péché.

Qu’en est-il de la concurrence ?

La concurrence, elle existe ailleurs. On a l’habitude de la concurrence loyale. Nous sommes dans une vingtaine de pays, le groupe Castel est présent dans plus de 150 pays. La concurrence existe partout. Le tout est qu’elle soit loyale. Nous sommes une entreprise formelle, nous payons 100 % de nos taxes, qu’elles soient douanières, fiscales ou sociales. S’il y a des importations, que les importateurs payent les taxes et que l’Etat pense à protéger l’industrie locale, parce que c’est elle qui génère de l’emploi, de la richesse. Il faut donc s’assurer que le jeu soit égal avec nos concurrents importateurs.

Quelle est la part de marché de la Soboa ?

Nous avons à peu près 60 %, mais dans certains pays, on peut aller jusqu’à 90 ou 95 %. Donc, ici, on a perdu du terrain.

On assiste à la montée des jus naturels. N’est-ce pas une concurrence sérieuse ?

Je pense que c’est plutôt nous-mêmes qui sommes défaillants. On a du mal à produire notamment nos boissons en verre, parce que l’outil est obsolète. C’est là que nous allons faire de gros efforts sur les investissements, pour remettre à niveau notre outil et se développer correctement partout. 

BABACAR WILLAN

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