Publié le 6 Nov 2012 - 08:00
EN MANQUE DE YOUSSOU NDOUR

Le Thiossane ne nourrit plus son voisinage

 

Le petit commerce autour du Thiossane se meurt à Grand-Dakar. En cause, l'absence de Youssou Ndour, animateur adulé de la boîte de nuit dont il est le propriétaire. EnQuête l'a constaté le soir de la Tabaski.

 

La reconversion de Youssou Ndour dans la politique n'a pas seulement impacté sur les activités du Super Étoile dont il était le lead-vocal. Elle a également participé à sevrer ses fans des chaudes soirées dansantes et autres concerts... Mais surtout, elle a installé la «dèche» en tuant le business d'avant autour du Thiossane, le night-club favori du roi du mbalax.

 

Sur les lieux, dans ce coin surpeuplé coincé entre Grand-Dakar et Sicap Rue 10, la désillusion s'est installée depuis l'entrée de «You» au gouvernement, en avril 2012. ''Les soirées de Youssou Ndour nous manquent beaucoup'', témoigne, sous l'anonymat, un tenancier de commerce autour de la boîte de nuit à Grand-Dakar. La quarantaine bien sonnée, notre interlocuteur se présente comme un habitué des lieux depuis une dizaine d'années.

 

Aujourd'hui, son constat est implacable : le Thiossane ne nourrit plus le petit commerce du voisinage. ''Les boutiques qui sont aux alentours faisaient de très bons chiffres d'affaires quand Youssou Ndour faisait des prestations. Ceux qui venaient danser achetaient de grandes quantités de boisson avant d'entrer ou après, quand ils sortaient de la boîte'', confie le nommé Jean, habitant des parages. ''Vous voyez la boutique qui est à l'angle, elle appartenait à une Portugaise qui l'a finalement cédée à un autre'', nous souffle-t-il en désignant la bâtisse qui héberge ladite boutique.

 

La relance des activités du Thiossane avec les prestations de Pape Diouf, lead-vocal de la «Génération consciente», n'y a rien fait. Et EnQuête l'a constaté vendredi dernier au soir, jour de la Tabaski. ''La période Youssou Ndour est inégalable. En plus des boutiques, de petits business se développaient avec les parkings improvisés. Les gens payaient pour qu'on garde leurs voitures'', renseigne toujours Jean, visiblement nostalgique des temps passés. ''Il y avait des vendeuses de sandwichs dehors, elles venaient tous les soirs. Car même si You ne jouait pas, les habitants de Grand-Dakar et de Ouagou Niayes aimaient à venir ici. Il n'y a rien de tout cela maintenant'', ajoute-t-il, toujours aussi prompt, au contraire des autres personnes rencontrées.

 

Signe des...mauvais temps, la devanture du night-club n'est plus aussi débordante de férus lors des grands jours de bringue. ''Il y a moins de monde aujourd'hui que les autres jours, à cause de la Tabaski'', tente de relativiser Doudou Sarr, trouvé sur un espace servant de parking. Pas la silhouette d'une seule vendeuse de sandwichs ce soir-là. Les rares petits commerçants n'avaient pas plus à proposer que de l'eau fraîche, des boissons, du café et des cigarettes...

 

BIGUÉ BOB

 

 

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