Publié le 17 Mar 2015 - 12:05
FADEL BARRO ET CIE EN PRISON AU CONGO

Les ‘Y en a marristes’ entrevoient la liberté

 

Des animateurs du mouvement ‘Y en a marre’ ont fait face à la presse hier à leur quartier général sis aux Parcelles Assainies. Ils ont tenu à démentir le chargé de communication du gouvernement congolais qui a fait une sortie sur RFI, pour taxer les jeunes sénégalais d’activisme militaire. Le trio serait en voie d’être expulsé.

 

Le chargé de la Communication du gouvernement congolais a réagi hier sur les ondes de RFI et n’a pas fait dans la langue de bois pour accuser Fadel Barro, Aliou Sané et Malal Talla alias Fou Malade d’être des activistes militaires. Il a ajouté que la loi va s’appliquer dans toute sa rigueur. Dans ce même réquisitoire à charges, il déclaré que les documents de voyage de ces membres de ’Y en a marre’ sont faux. Il les a traités d’activistes militaires. Ce que dément formellement le rappeur Thiate, porte-parole du jour du mouvement qui faisait face à la presse hier aux Parcelles Assainies.

Parlant de cette sortie du chargé de communication du gouvernement congolais sur la RFI, Thiate a souligné ‘’qu’il n’y est pas allé de main morte’’. ‘’Il a chargé nos gars. Il a dit  que leurs documents de voyage étaient faux. Il a dit que nous étions là-bas pour entrainer les jeunes Congolais à préparer des cocktails Molotov pour une éventuelle insurrection. Il a dit que nous essayons de chambouler le calendrier électoral de ce pays. Ils ne laisseront pas ce qui s’est passé au Burkina se passer au Congo. Ce qui est archifaux’’, a crié Thiate. Pour preuve, il a brandi le reçu délivré par l’ambassade de la République démocratique du Congo au Sénégal. Devant être du voyage, il a fait voir son visa daté du 16 février dernier. Il assure que les autorités congolaises étaient bel et bien au courant de leur venue, car ils ont déposé les papiers officiels de ‘Y en a marre’ pour obtenir le visa. Ainsi, elles ne peuvent avancer de tels arguments.

Les exigences du mouvement

Ainsi, le mouvement a ‘’exigé que l’Etat du Sénégal réponde par voix officielle. Parce que quand même ça devient sérieux. On n’est pas en contact avec le gouvernement’’, a indiqué Thiate. ‘’Nul ne peut me dire, dans l’histoire de ‘Y en a marre’, nous avoir vu avec une pierre, à plus forte raison avec des cocktails Molotov. Nous ne savons même pas comment on les fabrique. Nous prônons la positive attitude. On ne répond pas aux coups qu’on prend. Nous avons toujours eu une stratégie pacifique. C’est archifaux’’, s’est insurgé Thiate.

Depuis l’arrestation de leurs camarades, les ‘Y en a marristes’ n’ont de nouvelles que par un canal officieux. Ils veulent, désormais, des informations émanant de sources officielles. Ils sont inquiets pour leurs camarades. ‘’On nous parle de bras cassés, de quelqu’un qui ne peut plus marcher. On ne sait pas qui. Des démarches sont entreprises. Nous voulons savoir comment, quand et à quel niveau’’, a demandé Thiate. Par ailleurs, Thiate et ses amis restés au Sénégal ont élaboré une stratégie de lutte au cas où l’Etat ne réagirait pas convenablement. ‘’On dévoilera notre stratégie le moment venu. On s’attend au pire, au vu de cette déclaration des Congolais. Nous allons mobiliser des avocats le moment venu’’, a annoncé Thiate. Ceci ne sera peut-être pas nécessaire, car, les ‘Y en a marristes’ ont de fortes chances d’être expulsés de la République démocratique du Congo.

Déterminé, ‘Y en a marre’ va au Burundi prochainement

La mésaventure de Fadel Barro et Cie dimanche en République démocratique du Congo aurait du décourager les ‘Y en a marristes’. Mais, Thiate et ses camarades disent continuer leur combat et décidés à partager leurs expériences là où le besoin se fera sentir. C’est suivant cette logique qu’ils comptent prochainement se rendre à Bujumbura pour partager leur expérience de ‘Y en a marriste’ avec de jeunes Burundais. ‘’Ce qui passe ne nous intimide pas et ne faiblit pas notre détermination’’, a dit Thiate. ‘’On va prochainement aller répondre à une invitation au Burundi pour les mêmes raisons que celles qui nous ont amenés en République démocratique du Congo’’, a-t-il laissé entendre.

Sur un autre registre, des Occidentaux arrêtés en même temps que les Sénégalais, Burkinabés et Congolais seraient relâchés. Pour Thiate cela démontre une faiblesse des états africains. ‘’Les gouvernements occidentaux ont montré qu’ils sont fermes sur certaines questions’’, a estimé Thiate. Les Etats africains devraient faire autant.  

BIGUE BOB

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