Publié le 13 Feb 2014 - 14:44
FOOT- GEORGES WEAH, ANCIEN INTERNATIONAL LIBÉRIEN

''Pourquoi je me suis lancé en politique et dans le business'

Georges Weah n'est plus à présenter. Après sa carrière de footballeur, le seul Africain à avoir remporté le Ballon d'Or France Football en 1995 s'est lancé dans la politique et le business. Ainsi, l'ancien joueur de l'As Monaco, du PSG et de l'AC Milan a lancé une marque dénommée Weah Sport dont la promotion l'a mené actuellement au Sénégal. ''Il est de notre responsabilité de servir notre pays'', a-t-il souligné à l'issue de l'audience qu'il a eue hier avec le ministre sénégalais des Sports et de la Vie associative, Mbagnick Ndiaye. Mister Georges, comme on l'appelle, a révélé qu'il ne pensait jamais remporter le Ballon d'Or africain, à fortiori celui mondial.

 

Quel est l'objet de votre visite au Sénégal ?

Je suis venu rendre visite au ministre (sénégalais) des Sports parce que j'ai lancé une marque de sport dénommée Weah Sports, le 17 janvier à Pacy-sur-Eure, en France. Et aujourd'hui, je viens en Afrique, vers tous ceux qui pratiquent le sport, pour faire la promotion de cette marque. On est capables d'équiper toutes les équipes et tout ce qui évolue dans le sport. On veut aussi aider les enfants.

Il est de notre responsabilité d'aider cette génération en Afrique. On a un grand magasin en France, c'est aussi un magasin pour toute l'Afrique et j'espère que ça va aider le continent. J'espère voir beaucoup d'Africains Ballon d'Or (de la Fifa) et autant de fierté africaine, je veux voir aussi mon maillot sur un grand joueur africain, qu'il va porter dans un match. Ce sera une très bonne chose. Juste après ma carrière de footballeur, avant même d'entrer dans la politique, j'ai fait des études.

J'ai fait mon master. Je fais du business et de la politique et les choses viennent petit à petit. J'espère que ça va continuer ainsi, parce que mon souhait est de revenir en Afrique pour lutter pour la paix et la justice sociale et aider les gens dans l'humanitaire. À Dakar, j'espère que monsieur le ministre et moi allons avoir une bonne collaboration pour que notre produit vienne au Sénégal.

''Je ne pensais même pas gagner le Ballon d'Or africain''

Parmi la génération actuelle africaine qui évolue en Europe, qui voyez-vous pouvoir gagner le Ballon d'Or Fifa, un jour ?

Pour être Ballon d'Or, ce n'est pas facile. Il faut d'abord congratuler tous les joueurs pour ce qu'ils font en Afrique. Ils ne sont pas très nombreux mais on voit qu'ils sont en train de faire des efforts. J'espère un jour qu'ils vont être là au bon moment, qu'ils vont bien travailler pour être Ballon d'Or. Ce n'est pas facile mais ce n'est pas impossible.

Comment expliquez-vous que Yaya Touré ne figure même pas dans le onze-type mondial ?

Pour moi, onze mondial ou quinze mondial, ce n'est pas important. C'est qui important, c'est que c'est un grand joueur ; il va travailler et va intégrer la liste. Ce sont les gens qui votent ; et un jour, ils vont voter pour lui. Moi, quand je suis arrivé en France, je n'ai jamais cru être même Ballon d'Or africain. J'étais parti faire ma vie parce que j'avais l'opportunité pour vivre bien et aider ma famille en Afrique. Puis je me suis retrouvé Ballon d'or africain et Ballon d'Or européen ! C'est grâce à vous Africains et j'ai prié pour vous, pour qu'un jour un Africain gagne le Ballon d'Or (Fifa).

''Je suis fan de toutes les équipes africaines mais je suis un grand supporter du Brésil''

Nous sommes à quelques mois du mondial brésilien. Quel pays africain voyez-vous aller loin ?

Je suis fan de toutes les équipes africaines parce que je suis un enfant du continent. Quand je suis en Côte d'Ivoire, je me sens à l'aise, comme si j'étais à la maison. Au Nigeria aussi, c'est la même chose. Partout où je suis, je me sens bien. J'espère que les équipes africaines vont aller loin (dans cette compétition). Si elles n'y parviennent pas, je suis un grand supporter du Brésil.

Aujourd'hui, vos anciens clubs notamment Paris et Monaco sont au top, on vous vu donner le coup d'envoi de la rencontre entre ces deux équipes (1-1). Qu'est-ce que cela vous fait ?

Je suis très content, surtout pour Monaco. Il y a un an, cette équipe était en deuxième division. Ce n'était pas bien pour cette Principauté qui connaît le football. Je suis très content pour leur retour en première division, pas seulement pour cela mais également parce que Monaco est devenu un grand club.

C'est une très grande équipe. Je connais très bien Monaco pour y avoir évolué, de même que le Paris Saint-Germain. J'étais invité par le Prince (Albert) pour donner le coup d'envoi dans le même stade où j'ai joué, le stade Louis II. C'était une grande fierté pour moi et j'étais aussi content parce qu'ils ont partagé les points. Je n'ai pas porté malheur mais plutôt bonne chance aux deux équipes (rire).

''Aujourd'hui, on est le plus grand parti de l'opposition au Liberia''

Certains attendaient de voir Georges Weah à la Caf (Confédération africaine de football) mais vous avez préféré briguer la magistrature suprême au Liberia...

Vous savez, ma vie de footballeur et ma vie en tant que Libérien ne sont pas les mêmes que pour tous les joueurs. On a tous des qualités et des moyens mais moi, j'ai commencé à travailler en politique en étant joueur parce que mon pays a beaucoup souffert. Il y avait la guerre civile. Comme j'ai travaillé pour le pays, pour aider les gens, après le football, je suis rentré au pays.

J'y ai créé un média notamment une radio et une télévision. Et pendant les élections, les Libériens ont dit : 'Georges, on a confiance en toi, il faut que tu te présentes (à l'élection présidentielle finalement remportée par Ellen Johnson Sirleaf)'. Je me suis présenté en 2005 après avoir créé mon parti : le Congrès pour le changement démocratique, qui est le parti du peuple. Je suis très content, après le football, de travailler pour mon peuple.

Je crois qu'il est de notre responsabilité de nous mettre au service de notre pays. C'est ce que je fais et ça marche. On est le parti le plus fort de l'opposition aujourd'hui. J'espère un jour que la communauté internationale comprendra ce que veulent les Libériens parce qu'on ne peut pas lutter contre la volonté du peuple. On a vu cela au Sénégal, à Haïti et partout. On espère que ça va venir parce que la voie du peuple, c'est la voie de tout le monde. Je suis très content d'être au service de mon pays. Notre pays est grand et on va y instaurer la démocratie.

Il paraît que vous allez signer un contrat avec le grand lutteur sénégalais Balla Gaye 2. Qu'en est-il ?

Signer un contrat, je ne sais pas, peut-être que mon équipe en sait quelque chose.

ADAMA COLY

 

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