Publié le 18 Feb 2015 - 15:20
FOOT - HABIB BEYE, ANCIEN INTERNATIONAL SENEGALAIS

‘’Ma plus grande honte…

 

Depuis la demi-finale de 2006, le Sénégal n’a pu franchir le premier tour d’une Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Pour l’ancien international Habib Bèye, l’échec de 2008 est imputable aux joueurs.

 

Le Sénégal ne brille plus en Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN). Depuis leur demi-finale de 2006 en Egypte, les Lions sortent prématurément de la messe du foot continental. La Tanière n’a pu franchir le premier tour, comme en 2015 en Guinée Equatoriale (17 janvier – 8 février). Une situation qui pousse à une profonde réflexion. Observateurs et experts tentent de diagnostiquer le mal. Habib Bèye, lui, connaît le problème qui a hanté les Lions à la campagne de Tamale. ‘’Pour moi, la plus grosse déception, la plus grande honte, c’était 2008 au Ghana. Parce que déjà on n’a pas joué. On n’a pas combattu. On n’a pas montré l’esprit ‘gaïndé’ (lion) de notre groupe. 

Il n’était pas là, celui qui faisait notre force. J’estime que sur les quatre tournois que j’ai vécus, la seule honte que je peux avoir en tant que personne et en tant que joueur, c’est 2008’’, explique l’ancien défenseur des Lions. Le nouveau consultant de la chaîne Canal+ rappelle aussi l’échec en Tunisie où le Sénégal était favori après un quart de finale en 2002. ‘’En 2004, on a été battus par une équipe (Tunisie) qui n’a pas été forcément plus forte que nous. On était battus sur une décision litigieuse parce qu’El Hadji était au sol, blessé ; ils (Tunisiens) auraient dû sortir le ballon, c’est des choses qui arrivent.’’ ‘’C’est le lot des journalistes de critiquer le coach quand ça ne fonctionne pas, ajoute-il. Vous savez, Bruno (Metsu) avait été critiqué également mais il avait amené le Sénégal en finale de Coupe d’Afrique et en quart de finale de Coupe du monde. Quand une équipe qui est pressentie pour remporter la coupe sort en quart, ce sont des critiques qui sont logiques.’’

En 2002…

L’ancien capitaine de l’Olympique de Marseille et de Newcastle essaie de comparer la grande épopée de 2002 à la période actuelle ponctuée de débâcles. Il part juste d’une anecdote. ‘’La veille du match contre la France (ouverture Mondial 2002), jusqu’à 1 heure du matin, on était dans une chambre, Fadiga, El Hadji (Diouf), Ferdinand (Coly), Lamine Diatta et moi, en train de boire du thé. Je me rappelle que Bruno nous a dit : ‘Est-ce que vous savez qu’on joue la France demain ? Allez vous coucher !’ en rigolant, sans être...

C’était ça la force de la Tanière. C’était de se retrouver dans une chambre, à 10 voire 15, en train de boire du thé’’, raconte-t-il. Il poursuit : ‘’Les journalistes français qui étaient là en Corée et au Japon, j’en connais un, Sébastien Barniaud qui travaille pour TF1 ; il m’a dit : ‘jamais de mon expérience de journaliste, j’avais vu une équipe comme ça, à 2 heures du matin, jouer du tam-tam, de la musique, manger du ‘thiakry’’. C’est ce qui faisait notre force. Parce qu’après, sur le terrain, on retrouve cet état d’esprit qu’on trouvait dans les chambres. Les gens s’entraidaient, ils étaient là les uns pour les autres.’’ Les Lions ont-ils perdu toute solidarité aujourd’hui ?

ADAMA COLY

 

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