Publié le 18 Sep 2019 - 11:56
FOOT - LIGUE DES CHAMPIONS

Naples embobine Liverpool

 

Au terme d'un match aussi intense que relevé techniquement, le Napoli a un peu plus tiré la langue en seconde période, légèrement dominé par des Reds plus pimpants sur le plan physique. Mais les Azzurri, malins, ont su gratter un penalty tardif pour faire tomber le champion d'Europe (2-0) en titre de son perchoir continental.

 

À quoi se joue un match de Coupe d'Europe ? Parfois à quelques centimètres de chair, quelques morceaux de peau, deux ou trois orteils plus ou moins bien placés. Des petits bouts anodins de l'anatomie humaine, qui ont fait la différence ce mardi, entre Liverpool et le Napoli, quand Robertson a trop tendu sa jambe à la suite d'un crochet de Callejón. Une erreur défensive synonyme de penalty pour les Italiens. Une bavure du genre fatal, qui a permis aux Azzurri d'ouvrir le score avant de tuer le suspense par Llorente, en toute fin de partie.

Les premiers de la classe

Premier constat : les blasés de la C1, ceux qui râlent à l'heure de se coltiner une confrontation qui avait déjà vu les deux équipes se bastonner l'année dernière au même stade de la compétition, peuvent ranger leur lassitude au placard. Côté azzurro comme liverpuldien, tout ce beau monde met tout de suite la main à la pâte pour déployer juste ce qu'il faut de créativité et de justesse offensive : Mario Rui cale des transversales de 40 mètres, Mertens enquille les centres joliment chiadés, tandis que le milieu de Liverpool fait circuler le cuir façon flipper, avec la virtuosité qu'on lui connaît.

C'est propre, forcément jouissif à regarder, mais cet alléchant programme n'accouche pourtant d'aucun but. La faute à deux défenses également à la hauteur de l’événement, à l'image de Koulibaly, qui entame une entreprise de démolition méthodique des attaquants adverses dès les premières minutes de jeu. Seul Salah parviendra à mettre littéralement sur le cul le Sénégalais à la 20e minute, mais, rien à faire, l'arrière-garde napolitaine tient le coup. Même mayonnaise côté partenopeo, les ouailles d'Ancelotti semblant manquer d'un point de terminaison offensive pour finaliser leurs actions, alors que Milik, tout juste de retour de blessure, fait encore reposer son délicat fessier sur le banc.

Plus qu'à poil

La première période ayant fait monter tout le monde en température, les deux équipes n'hésitent plus à faire tomber la chemise, quitte à se foutre à poil derrière, pour apporter le surnombre offensif. Un effeuillage presque payant côté napolitain, puisque Mario Rui envoie un centre téléguidé sur le petit panard adroit de Mertens, dont la volée est sortie par une parade réflexe prodigieuse d'Adrian. Au point devant, les Azzurri laissent néanmoins désormais des boulevards derrière, dont Liverpool se délecte. Problème : les Reds saccagent comme des cochons les opportunités qui s'offrent à eux. Notamment Mané, qui appuie beaucoup trop sa transmission pour Salah sur un contre aux airs assassins.

L’Égyptien aura ensuite l'opportunité de crucifier le Napoli, quand Manolas lui offre sur un plateau un tir dans la surface, mais la frappe de l'ailier des Reds est sortie par un Meret impressionnant de sérénité sur sa ligne de but. Un très léger ton en dessous, le Napoli serre alors les fesses et va profiter de la naïveté défensive de Robertson, pour emballer sans prévenir l'affaire : l’Écossais mord comme un bleu dans l’hameçon tendu par Callejón, un crochet intérieur malin qui incite le joueur de Liverpool à tendre la jambe plus que de raison dans ses seize mètres.

Mertens transforme en force le penalty qui suit et le Napoli peut dès lors prendre tranquillement son pied en fin de match. Llorente profite même d'une bourde de Van Dijk suivie d'un cafouillage dans la surface pour doubler la mise, dans le temps additionnel. Le San Paolo, lui, peut gueuler son plaisir : les Partenopei ont fait tomber le champion d'Europe en titre et on peut difficilement rêver meilleure façon d'entamer une campagne de Ligue des champions.

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